Tribune. Ouverture des monopoles de Transport public Île-de-France Mobilités et Transport ferroviaire

par | 16 Déc, 2025 | Les dossiers, Réseau

Colombus Consulting et Balthazar viennent de publier une nouvelle étude dédiée à l’ouverture à la concurrence dans le secteur des transports urbain et ferroviaire, présentant les perspectives et les freins, alors que le marché entre dans une nouvelle phase de structuration.

S’appuyant sur 25 ans d’expérience dans le secteur du Transport et des Mobilités, cette étude met en avant 8 enseignements, en se basant notamment sur des observations réalisées lors des phases d’appel d’offres et de pré exploitation, du point de vue des différents acteur (AOM, les anciens monopoles, les nouveaux opérateurs, les gestionnaires d’infrastructures, les constructeurs et l’État / le régulateur, …).

Observation 1

Après une première phase « réglementaire » (2017–2022) et une phase de lancement des premiers contrats (2023–2026), l’ouverture progressive à la concurrence dans le transport public — ferroviaire et non ferroviaire — entre désormais dans une troisième étape de structuration (2026–2030).

Observation 2

L’ouverture à la concurrence génère progressivement des bénéfices tangibles vus du Voyageur – en matière de prix, d’offre et de qualité de service – lorsque cela s’accompagne d’une maitrise des risques de complexité du système voire de lancement de nouveau matériel (coûts de coordination, contraintes capacitaires, interfaces nouvelles, etc.).

Observation 3

Sur les modes lourds, l’ouverture à la concurrence pourra atteindre sa pleine efficacité si la coordination étroite entre exploitation, maintenance matériel roulant et management de la sécurité constitue le socle de la performance du système de transport.

Observation 4

L’ouverture à la concurrence transfère à l’AOM nationale ou régionale des rôles d’organisateurs du transport (propriétaire matériel roulant, distribution, Info Voyageur…) historiquement portés par les anciens monopoles.

Observation 5

Dans le secteur ferroviaire, les gestionnaires d’infrastructures (SNCF Réseau, RATP Infrastructures, Gares & Connexions) vont progressivement industrialiser leurs processus d’accueil des nouveaux entrants (accords-cadres, allocation de sillons, plans de transport, etc.) en cohérence avec les plans de régénération.

Observation 6

Les processus d’appel d’offres, première étape concrète de la mise en concurrence, constituent des réussites dès lors que le rapport performance/risque est équilibré et que les indemnités proposées permettent à tout acteur compétent de concourir dans des conditions équitables.

Observation 7

Un cadre social explicite et intégrant, dès le processus d’appel d’offre, les problématiques de transferts spécifiques à ces lots ouverts à la concurrence. C’est une clé pour sécuriser un climat social apaisé tout en tenant les promesses d’un service public délégué.

Observation 8

La multitude d’intervenants sur les systèmes de transport nécessite de structurer des espaces de concertation permettant de traiter les enjeux court/moyen terme entre acteurs du transport et de converger vers un langage et un cadre réglementaire communs.

Tout cela vise bien un intérêt commun : faire préférer le transport commun dont le train aux dépends des autres modes de transport.

 

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