par Pierre Cossard | Août 29, 2024 | Autocar, Entreprise, Equipement, Les dossiers
La prochaine édition d’Autocar Expo se déroulera du 3 au 6 décembre prochains au parc des expositions de Lyon. Un changement de dates en forme de pari. A quelques mois de ce rendez-vous, Car & Bus News fait le point avec Yann Saint-Denis, Commissaire général du salon.
Car & Bus News : Autocar Expo a fait le pari pour son édition 2024 de changer les dates de l’événement pour s’installer début décembre dans les halls de Lyon Eurexpo. A quelques mois maintenant du salon, avez-vous remporté votre pari ?
Yann Saint-Denis : A la date d’aujourd’hui, c’est-à-dire à trois mois de notre 8e édition, nous pouvons effectivement considérer que notre pari a été gagnant. Nous aurons en effet la chance de retrouver l’ensemble des acteurs de la filière qui ont majoritairement répondu présent.
CBN : Tous les constructeurs présents sur le marché français ont-ils répondu présent à l’appel d’Autocar Expo ?
YS-D : Autocar Expo reste clairement le rendez-vous hexagonal incontournable pour l’ensemble des acteurs du transport routier de voyageurs. Pour preuve, les visiteurs pourront durant quatre jours aller à la rencontre d’Iveco Bus, Mercedes-Benz, Setra, MAN, Scania, Temsa, Dietrich Vehicules, BC Motor, Négobus, Omnicar ou Autocuby.
CBN : Qu’en est-il des équipementiers ?
YS-D : La liste est aujourd’hui loin d’être exhaustive, et le panel des équipementiers qui exposeront dans le cadre d’Autocar Expo sera révélateur de la diversité des offres mise à disposition des opérateurs de transport. Nous accueillerons donc par exemple ABC Informatique, WII, Glazing, Bridgestone, Belgian Bus, ZF, Allison, Périnfo, BlablaCar, Oleo 100, pour ne citer que ceux-là. Il reste d’ailleurs encore quelques emplacements disponibles et je ne peux qu’inviter les équipementiers qui n’ont pas encore réservé leur emplacement à prendre contact avec nos services*.
CBN : Combien de véhicules attendez-vous dans le hall d’exposition et hors les murs ?
YS-D : Il me semble encore trop tôt pour communiquer sur le nombre exact de véhicules qui seront présentés, mais nous comptons déjà sur une bonne centaine de modèles en exposition.
CBN : Avez-vous déjà une idée des nouveautés qui pourraient être présentées à cette occasion ?
YS-D : En cette rentrée, les constructeurs restent discrets sur ce qu’ils nous présenteront début décembre. Je pense que nous en saurons plus en octobre et nous communiquerons alors sur les nouveautés à venir.
CBN : Quelles nouveautés, notamment en matière d’animation, avez-vous prévues pour cette 8e édition d’Autocar Expo ?
YS-D : Nous reprenons les mêmes recettes qui ont fait notre succès lors des éditions précédentes. Nous organisons trois tribunes qui traiteront de sujets importants pour le secteur des TRV : le mix-énergétique, les besoins de mobilité en milieu rural, la place des RSE par rapport aux attentes des autorités organisatrices de mobilité. Par ailleurs, des animations seront organisées dans le cadre de notre « espace détente » tout au long de la manifestation, et nous aurons notre traditionnelle « Nocturne » dans la soirée du jeudi 5 décembre. Enfin, il ne faut pas oublier les essais dynamiques de véhicules qui auront lieu tout au long de l’événement.
CBN : Cette date de début décembre est-elle amenée à se pérenniser pour l’édition 2026 ?
YS-D : Aujourd’hui, rien n’est fermé sur ce sujet, et nous ferons le point à l’issue du salon avant de prendre notre décision.
*Contact Autocar Expo : lescles@gmail.com ou 01 42 31 22 20
par Pierre Cossard | Août 20, 2024 | Autobus, Autocar, Entreprise, Equipement, Les dossiers, Réseau
Un rapport de la Cour des comptes européennes est passé quelque peu inaperçu au plus fort de l’été, il aurait pourtant pu faire l’effet d’une bombe dans l’univers des promoteurs de l’hydrogène qui présentent cette source d’énergie comme la réponse miracle à toutes nos attentes à courts et moyens termes.
L’organisme européen alerte ainsi le 17 juillet dernier sur l’irréalisme des plans européens. Et le rapport ne mâche pas ses mots, puisqu’il estime rien moins que « les objectifs fixés pour 2030 en matière de production et de demande d’hydrogène renouvelable étaient trop ambitieux », « dictés par une volonté politique » sans « analyse rigoureuse ».
Présentée en juillet 2020, la Stratégie européenne pour l’hydrogène « vert », tablait sur une production annuelle d’un million de tonnes d’hydrogène renouvelable, à l’échelle européenne, et ce dès 2024. Le règlement RePowerEU est venu pousser le curseur jusqu’à 10 MtH2/an à échéance 2030, notamment grâce à 40 GW d’électrolyseurs installés. L’objectif affiché étant d’atteindre à termes 20 Mt.
Or, comme le souligne la Cour des comptes de l’UE dans son rapport, l’objectif de production de 10 MtH2/an pourrait « nécessiter jusqu’à 140 GW d’électrolyseurs », car, lorsqu’ils sont alimentés par des sources intermittentes, le rendement et la durabilité des électrolyseurs chutent drastiquement.
Par ailleurs, et toujours d’après les estimations de la Cour des comptes européennes, les vrais besoins devrait plutôt osciller entre 3,8 et 10,5 MtH2/an (selon un autre rapport, cette fois provenant de l’Agence internationale de l’énergie)…
Autre point qui fait mal, la Cour des comptes de l’UE explique sans détour que cet objectif « a été préconisé dans un document publié par un groupe de pression de l’hydrogène » (Hydrogen Europe, NDLR). Autrement dit, un groupe de pression qui lie sans doute idéologie et intérêts économiques (certains commentateurs évoquent la Chine et l’Arabie Saoudite…).
Autre point qui fâche concernant cette transition vers l’hydrogène vert, celui du financement. D’après les calculs de la Cour des comptes de l’UE, entre 2021 et 2027, la Commission européenne a prévu de débloquer 18,8 Mds€, notamment à travers le programme de relance du plan NextGenerationEU et le Fonds pour l’innovation sous forme de projets importants d’intérêt européen commun (Piiec).
Ainsi, la Banque européenne de l’hydrogène, ouverte en novembre dernier, avec un premier guichet à 800 M€, devrait disposer de 1,2 milliard de plus en 2024.
Là encore, les sages de la Cour des comptes de l’UE pointent du doigt une certaine inconséquence de l’UE, puisqu’ils évaluent plutôt entre 335 et 471 Mds€ les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de la stratégie européenne, dont au moins 200 à 300 milliards pour accroître les capacités en électricité renouvelable et 50 à 70 milliards pour déployer les électrolyseurs…
Enfin, restera le sujet du prix au kilo de cet hydrogène vert, qui s’avère aujourd’hui à minima 4 fois plus cher que l’hydrogène dit gris (obtenu à partir du méthane)…
Heureusement pour les rêveurs du nouveau monde vert fonctionnant à l’hydrogène, il est probable que ce rapport finisse (comme on sait si bien le faire en France) au fond d’un tiroir. La réélection de Mme Van der Leyen à la présidence de la Commission et sa volonté réaffirmée de mettre en application son fameux Pacte vert le laisse à penser.
par Jérémie Anne | Août 17, 2024 | Autobus, Les dossiers, Réseau
Pendant les JO, Car & Bus News s’est mêlé en voyageur lambda et s’est mué en observateur attentif. Premiers bilans…
Les navettes olympiques
Nous avons testé les navettes vers les sites de compétition mais pas seulement. La ligne 350 a été emprunté, celle-ci ayant le bon gout de circuler sur l’autoroute A1, très concerné par les JO. Outre l’emprunt de la voie olympique siglée Paris 2024 et respectée par tous, de nombreux véhicules accrédités ont été observés depuis le Citaro du 350.
En guise de véhicules, ce sont en immense majorité les bus et cars du parc d’Ile-de-France-Mobilités qui ont été réquisitionnés pour le transport des accrédités ! Bien que tous siglés IdFM, certains véhicules étaient de la RATP, d’autres de Transdev ou encore à Keolis, à Savac…
La plupart portait sur leur girouette la mention « Olympic Village » et plusieurs d’entre eux assurait les lignes dédiées aux accrédités, et se rendait pour l’un à Vaires-sur-Marne, pour un autre au Parc des Princes, pour un troisième à la Porte de Versailles, et ainsi de suite …
Dans le sens emprunté du 350 (vers l’aéroport), le trafic s’écoulait sans difficultés. Il n’en était pas de même dans l’autre sens, et la voie olympique était bienvenue…
Les lignes régulières
La plupart des lignes régulières ont été affectées par l’organisation des JO, en étant supprimées ou déviées. A titre d’exemple, les lignes de bus 62 et 80, empruntées par nos soins, ont vu leurs parcours exploités modifié à plusieurs reprises au cours de la période.
Cependant, lorsque nous sommes montés à bord du 80, il n’y avait presque personne, la ligne étant coupée en deux. A l’inverse du 62, exploité de Porte de France jusqu’à Javel… A bord des véhicules, les traditionnels panneaux d’information aux voyageurs rappelaient le prix du ticket vendu à au tarif « olympique » de 5€.
par Pierre-Alain Brendel | Juil 10, 2024 | Autocar, Equipement, Les dossiers
MAN Truck & Bus a dévoilé les nouveautés qui seront présentent au prochain salon IAA de Hanovre. Nouvelle plate-forme électrique plus performante, poste de conduite optimisé, systèmes d’assistance étendus pour toutes les séries, système de freinage et de suspension pneumatique avec davantage de fonctionnalités, mise à jour des moteurs d’autocars D26 et Efficient Cruise. Bus et Car News vous dit tout.
Nouvelle plateforme électronique pour tous les autobus et autocars
La nouvelle plateforme électronique est essentiellement basée sur la technologie modulaire éprouvée sur les camions MAN. L’ancien « Power Train Manager (PTM) » a été remplacé par le « Central Vehicle Manager » (CVM), dont la puissance de calcul est deux fois plus élevée qu’auparavant. Il s’agit donc de l’unité de commande centrale du groupe motopropulseur et de la plaque tournante de toutes les unités de commande du véhicule.
Le Neoplan Tourliner.
Les anciens nœuds MUX du système CAN ont également été remplacés par des « modules d’entrée/sortie étendus » (EIO) plus puissants. Toutes les autres unités de contrôle des systèmes individuels tels que les portes, la climatisation, etc. ont également été remplacées par de nouveaux composants plus efficaces.
De nouvelles normes pour le poste de conduite
La nouvelle plateforme électronique, qui équipe tous les autocars MAN et NEOPLAN, introduit un tout nouveau poste de pilotage dans les véhicules.
– Orientation totale vers le conducteur : le poste de conduite numérique est l’endroit central de la conduite du véhicule. Il répond aux normes ergonomiques les plus strictes, présente un design clair et est une utilisation intuitive.
– L’écran conducteur de 12 pouces, entièrement numérique, offre une résolution HD nette, une disposition claire et facile à comprendre des éléments ainsi que des vues modernes en 3D.
Le nouveau poste de pilotage.
– Le nouveau système d’infodivertissement MMC Advanced a été repensé pour être utilisé dans les autocars. Toutes les fonctions média s’affichent sur un écran couleur de 7 pouces, qui est piloté via un panneau de commande, la commande vocale, le volant multifonction ou MAN SmartSelect.
– MAN SmartSelect permet une utilisation précise, ergonomique et sûre du système d’infodivertissement. La saisie s’effectue à l’aide des anneaux rotatifs/poussoirs et du pavé tactile.
– Le volant multifonction dispose de réglages individuels, de nombreuses positions de réglage et d’options de commande étendues, avec un regroupement logique et fonctionnel de tous les boutons de commande dans un rayon proche du pouce. Cela réduit au minimum les distractions possibles du conducteur.
Nouveaux systèmes d’assistance pour plus de sécurité et de confort
Les modifications pour l’année modèle 2024 comprennent toute une série de systèmes d’assistance et de sécurité nouveaux et améliorés. Les fonctionnalités de pointe reposent sur les possibilités techniques étendues de la nouvelle plateforme électronique ou sur de nouvelles options matérielles.
– MAN SafeStop Assist détecte quand le conducteur n’est plus en mesure de diriger activement l’autocar. Dans une telle situation d’urgence, il peut freiner automatiquement le véhicule de manière contrôlée jusqu’à l’arrêt complet, dans les limites du système.
– Dès le démarrage, le système électronique de contrôle de la pression des pneumatiques affiche la température de ces derniers ainsi que la pression d’air, permettant ainsi de détecter dès le départ un pneu chauffant qui pourrait prendre feu.
– La prédisposition pour éthylotest antidémarrage sera obligatoire dans toute l’Europe à partir de 2024. Tous les autocars MAN sont pré-disposés de série et des emplacements pour l’éthylotest sont prévus. L’éthylotest peut donc être intégré dans les points de service MAN.
– A partir d’une vitesse de 60 km/h, MAN AttentionGuard analyse en permanence les paramètres de conduite importants tels que le comportement de la direction, le maintien de la trajectoire, l’heure et le temps de conduite. À partir de ces données, le système tire des conclusions sur l’aptitude du conducteur à conduire. En cas d’anomalie, celui-ci est automatiquement averti par un signal visuel et sonore.
– Le nouvel assistant virage détecte les objets statiques dans la zone latérale droite du véhicule jusqu’à 4,5 mètres de distance et calcule également les trajectoires de mouvement potentielles à l’avance. Cela permet au système d’anticiper la situation à l’avance et, si nécessaire, d’émettre un avertissement visuel et sonore en trois étapes.
La caméra-radar frontale.
– Le système d’alerte anticollision avec détection des piétons détecte la zone devant le véhicule lorsque celui-ci est à l’arrêt ou à faible vitesse, et peut ainsi repérer d’éventuels obstacles et dangers. Le cas échéant, le conducteur est averti.
– La reconnaissance des panneaux de signalisation fait partie de l’équipement standard de tous les autocars MAN et NEOPLAN. La caméra située sur le pare-brise détecte et classe les panneaux de signalisation sur le trajet et les affiche sur l’écran numérique de 12 pouces du conducteur.
– La régulation automatique des feux de route sait exactement quand et combien de lumière est nécessaire, garantissant ainsi une visibilité et une sécurité encore plus grande à partir de l’année-modèle 2024. Egalement nouveau, l’assistant feux de route, qui analyse les véhicules venant en sens inverse à l’aide de la nouvelle caméra avant.
– L’alerte de franchissement de ligne avertit le conducteur à partir d’une vitesse de 60 km/h si le véhicule touche ou dépasse involontairement les marquages de la voie.
– L’assistance au maintien et au retour dans la voie aide le conducteur à rester dans sa voie en ramenant activement le véhicule si les marquages de la voie sont franchis involontairement.
La caméra latérale optiview.
– L’assistance au freinage d’urgence EBA+ avec détection des piétons détecte désormais de manière fiable un plus grand nombre de données à proximité et détecte même les usagers vulnérables jusqu’à 50 km/h. Comme auparavant, le conducteur peut interrompre à tout moment le freinage d’urgence automatique par ses propres actions.
– Régulateur de vitesse adaptatif ACC et assistant embouteillages : le nouveau radar à longue portée surveille la voie devant le bus et maintient automatiquement la distance. Avec sa fonction supplémentaire Stop & Go, le système est capable de freiner le véhicule jusqu’à l’arrêt, puis de redémarrer automatiquement dans un court laps de temps de deux secondes sans que le conducteur n’ait à intervenir.
Nouveau système de freinage et de suspension pneumatique
Autre innovation, le nouveau système de suspension pneumatique « Vehicle Air Suspension Control » (VASC). Par rapport au système ECAS précédent, la suspension pneumatique VASC utilise moins de composants et permet un câblage plus simple. Cela est principalement dû à l’optimisation des pièces et à leur combinaison intelligente. Un bloc d’électrovannes avec capteur de pression intégré, appelé module « Smart Pneumatic Actuator » (SPA), communique directement avec le système de contrôle installé sur sa propre unité de contrôle via un bus CAN haute performance. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir une unité de commande externe. Les signaux peuvent ainsi être échangés plus rapidement et les temps de levage et d’abaissement sont plus courts. Le système de suspension pneumatique VASC permet également un agenouillement plus précis et sans à-coups.
Mise à jour des moteurs d’autocars et MAN EfficientCruise
Un moteur D26 moins gourmand et moins polluant. Malgré une augmentation de 10 ch et d’un couple supplémentaire d’environ 50 Nm, le moteur de 12,4 litres consomme désormais jusqu’à 2,5 % de carburant en moins. Le programme de changement de vitesse topographique EfficientCruise 3 a également été perfectionné.
Il est disponible exclusivement avec la boîte de vitesses automatisée MAN TipMatic à 12 rapports en option pour tous les autocars MAN et NEOPLAN. La troisième génération de ce programme de changement de vitesse intelligent, basé sur le GPS, permet de réduire la consommation de carburant jusqu’à un pour cent par rapport au système précédent. Il prend en compte la topographie de l’itinéraire de manière encore plus proactive et tient désormais également compte, des influences infrastructurelles telles que les accidents, les sorties ou les ronds-points, jusqu’à trois kilomètres à l’avance. Sur cette base, le système détermine automatiquement le style de conduite le plus économique en fonction de la vitesse, de la situation de la circulation et de la stratégie de changement de vitesse.
C’est au Tyrol que MAN et Neoplan ont présenté en avant-première de l’IAA 2024 leurs toutes dernières nouveautés.
La mesure dans laquelle le système peut intervenir dans l’optimisation topographique de la vitesse du véhicule et du couple moteur reste du ressort du conducteur. Celui-ci spécifie la vitesse souhaitée et sélectionne l’un des quatre niveaux de tolérance possibles (ECO level I – IV) sur le volant multifonction. Plus le niveau sélectionné est élevé, plus la vitesse ajustée par le système s’écarte de la valeur définie. Plus le niveau ECO est élevé, plus le potentiel d’économie d’énergie est important.
par Pierre Cossard | Juil 1, 2024 | Autobus, Entreprise, Equipement, Les dossiers, Réseau
La 4e édition du Forum Hydrogen for the Climate se déroulera les 1er et 2 octobre prochains à Montbéliard. Un événement qui s’est donné cette année pour objectif de mettre en lumière l’industrialisation de cette filière, notamment dans la région Nord-Franche Comté. Rencontre avec Thierry Tournier, président du Pôle Véhicule du Futur, organisateur du forum.
Car & Bus News : Pour cette nouvelle édition à venir, quelle orientation avez-vous donné au Forum Hydrogen for the Climate ?
Thierry Tournier : L’objectif est assez simple pour cette quatrième édition. Nous souhaitons répondre aux attentes de la filière hydrogène, bien implantée dans le secteur Nord Franche-Comté, qui a aujourd’hui besoin de passer à l’échelle selon les termes aujourd’hui convenus. Notre Forum doit donc devenir une véritable usine à projets afin que les trois gigafactories présentes dans notre périmètre puissent remplir leurs carnets de commandes.
CBN : Comment comptez-vous participer à cette évolution ?
TT : A travers les trois ateliers et les neuf conférences que nous organisons, nous comptons identifier et rapprocher les fournisseurs de ces gigafactories. Notre idée est de mailler en circuit court en limitant, autant que faire se peut, le recours à des réseaux hors Union européenne.
CBN : Quelles sont les nouveautés qui vont caractériser cette nouvelle édition ?
TT : Concernant l’exposition, pour laquelle nous attendons une cinquantaine d’exposants, et quelque 500 visiteurs, nous disposerons cette année d’un plateau TV qui permettra aux entreprises présentes de se présenter, d’inviter des clients, voire de faire des annonces.
CBN : Dans le domaine spécifique des autocars et autobus, quels aspects seront-ils abordés lors de ce nouveau Forum ?
TT : Dans ce domaine, nous aurons par exemple l’occasion de faire un point sur les premiers mois d’exploitation de la station hydrogène qui alimente les bus H2 du réseau de transport de Belfort. Dans un registre proche, nous aborderons aussi la décarbonation des bâtiments et de l’industrie, et nous aurons une table ronde consacrée à la compétition automobile et à l’évolution des moteurs à combustion interne utilisant de l’hydrogène à l’état liquide.
par Pierre Cossard | Juin 23, 2024 | Autobus, Autocar, Equipement, Les dossiers, Réseau
Du 18 au 20 juin derniers, Agir transport a accueilli ses adhérents à Montpellier dans le cadre de ses Journées. Une date printanière cette année du fait des JO 2024, qui ont obligé EUMO à se tenir en octobre prochain à Strasbourg, bousculant de fait la programmation habituelle. Un changement de date visiblement salutaire, l’événement ayant fait le plein d’exposants, comme de visiteurs.
Durant trois jours, la capitale de l’Occitanie est donc devenue l’épicentre de la gestion directe appliquée aux transports collectifs à travers la tenue des Journées Agir 2024. Quelque 120 exposants avaient fait le déplacement à l’Arena Sud de France (le centre des expositions de Montpellier), bientôt rejoints par presque 1400 visiteurs, un record pour cette manifestation. Seul point d’ombre peut-être, l’absence remarquée de la plupart des ténors politiques attendus pour l’occasion, campagne législative express oblige !
Débat Journées Agir 2024 – Changer les comportements.
Points forts des Journées Agir, les sept conférences organisées les 19 et 20 abordaient la plupart des thèmes qui font aujourd’hui l’actualité des transports collectifs. Elles ont d’ailleurs remporté un franc succès de fréquentation par les très nombreux congressistes présents. Car & Bus News oblige, nous ne rentrerons pas ici dans le détail des débats consacrés au covoiturage ou au développement de la pratique du vélo sans infrastructures dédiées. Plus concernant peut-être, le débat « universitaire » intitulé « Les comportements de mobilité : comment provoquer les changements ? » abordaient les différentes stratégies mise en œuvre pour orienter les changements de comportement de mobilité de la voiture vers les transports publics ou des modes dits actifs. Une analyse et des expérimentations portés notamment par la région Auvergne-Rhône-Alpes qui témoignait pour l’occasion. Dans la même veine, le deuxième débat, consacré cette fois à l’intérêt du MaaS (Mobility as a Service) pour contribuer au développement de cette logique de transfert modal. Là encore, le témoignage d’une AOM très engagée dans ce domaine, en l’occurrence Mulhouse Alsace Agglomération, a pu montrer comment le développement d’une véritable plateforme de mobilité pouvait contribuer à séduire les usagers potentiels et générer dans une population ciblée un engouement réel pour le transport collectif.
Débats Journées Agir 2024 – Gratuité (copyright A. Malfray).
D’un point de vue pratique, fut aussi abordée la mise en œuvre d’une politique de gratuité des transports publics à l’échelle d’une agglomération. Cette fois, Julie Frèche, vice-présidente Transport de l’agglomération de Montpellier, a pu détailler le processus de réflexion, la démarche, mais aussi les questions de coût posées par une telle évolution, concrétisée à Montpellier par une gratuité totale des transports mise en place en décembre 2023. Tandis que la région présentait une démarche quelque peu différente avec son concept de fidélisation baptisé « +=0 » sur ses réseaux ferroviaires et routiers.
Intouro rétrofité H2 par Safra.
C’est Marc Delayer, administrateur d’Agir, qui animait le débat intitulé « Transition énergétique : où en est le déploiement des filières électriques et hydrogènes ? ». Après un point détaillé et chiffrés sur le développement des différentes filières industrielles actuellement existantes, les cas pratiques de la SMTC du Territoire de Belfort et de la RTM marseillaise ont permis aux congressistes de mesurer l’ampleur de la tâche que représente concrètement une transition énergétique appliquée aux transports. Dernier débat attendu, celui consacré à l’impact de l’Intelligence artificielle « sur le monde actuel », est resté, assez logiquement, relativement éloigné de l’aspect pratico-pratique qui caractérise généralement les Journées Agir. Si ce sujet est clairement dans l’air du temps, peut-être est-il encore un peu tôt pour que soient bien cernées tous les avantages que pourraient tirer les transports collectifs d’un usage intensif de l’IA… Une affaire à suivre sans aucun doute.
Dans les allées de l’exposition
Venus nombreux, les exposants présents aux Journées Agir représentaient un panel presque complet des industries et services qui caractérisent désormais le transport collectif. Fortement représentés, les services digitaux, billettique, comptage, et les équipements divers liés à l’électrification des transports ont attiré les visiteurs en nombre, tous soucieux de trouver les bonnes solutions aux problématiques rencontrées sur les réseaux dont ils ont la charge.
Iveco Bus l’Urbanway hybride gaz, et Heuliez GX 137 électrique.
Irizar ie tram.
Côté véhicules, 17 modèles étaient présentés dans les allées du parc des expositions. Les seuls autocars exposés, en dehors de l’Anadolu Isuzu Novo électrique distribué par FCC, étaient en revanche des véhicules rétrofités (CBM Retrofleet, GCK et Greenmot étaient présents, le premier avec un Croswway électrifié), avec une mention particulière pour l’Intouro rétrofité en véhicule hydrogène par Safra, le local de l’étape, qui trônait à l’entrée du parc des expositions aux couleurs de la région Occitanie.
Volvo 7900.
Solaris Urbino 12 H2.
Hess light Tram.
Pour le reste de l’exposition, la part belle était bien entendu faite aux autobus avec, par exemple, Iveco Bus qui exposait son savoir-faire en matière de mix-énergétique avec l’Urbanway hybride gaz et l’Heuliez GX 137 électrique doté d’une nouvelle face avant. MAN exposait son Lion’s City 12 E, Volvo Bus le 7900, Hess son lighTram, et on notait la présence du nouveau Mercedes-Benz eCitaro fuel cell, du Solaris Urbino 12 hydrogène, du Safra Hycity, du très remarqué ie tram d’Irizar ou de l’Ebusco 3.0.
Otokar e-Centro.
Karsan-HCI eJest.
Les minibus étaient aussi bien présents, avec l’Otokar e-Centro C, le Karsan e-Jest distribué en France par HCI, le Bluebus 6 m, ou le plus classique Modulis 30 de Dietrich Véhicules.
Enfin, dans un registre quelque peu différent, Lohr présentait un attelage à deux véhicules de sa navette électrique Cristal.
La prochaine édition des Journées Agir devrait renouer avec un rythme classique, et se dérouler elle aussi au mois de juin 2025. La destination retenue par les organisateurs n’a toutefois pas encore été dévoilée…
Lohr Cristal.