Le covoiturage en net recul en France

par | 27 Sep, 2024 | Les Infos, Réseau

Les données du 6e baromètre de l’autosolisme viennent d’être publiées par VINCI Autoroutes et révèlent que 85,7 % des conducteurs circulent seuls dans leur voiture le matin aux heures de pointe, soit une augmentation de l’autosolisme de +2,9% par rapport au printemps 2023, témoignant d’une pratique du covoiturage à son niveau le plus bas depuis la création du baromètre en 2021.

Cette étude a été réalisée sur 700 000 véhicules entre le 3 et le 14 juin 2024, sur 16 sites, en partenariat avec Tours Métropole, Montpellier Méditerranée Métropole, la Communauté d’agglomération du Pays basque et la direction interdépartementale des routes Atlantique (DIRA). Le trafic aux abords de 13 métropoles françaises a ainsi été mesuré : Ile-de-France, Tours, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Biarritz, Montpellier, Lyon, Aix-Marseille et Toulon.

Cette édition du baromètre intègre 3 nouveaux sites dont un point de mesure sur l’autoroute A10 à Poitiers, sur l’A10 à Orléans et l’A11 à Angers.

A travers ce 6e baromètre, on observe un recul de la pratique du covoiturage dans 8 des 10 métropoles étudiées : Aix-en-Provence, Lyon, Montpellier, Nantes, Toulouse, Biarritz, Tours et l’Ile-de-France.

Et cette baisse est particulièrement significative (comprise entre -5,3% et -8,4%) dans cinq d’entre elles : Tours (-5,3%), Aix-en-Provence (-5,7%), Lyon (-6,6%), l’Ile-de-France (-6,9%) et Biarritz (-8,4%). A noter qu’en dépit du recul important constaté en Ile-de-France, celle-ci présente toutefois un taux de covoiturage, proche de 20%, sensiblement plus élevé que la moyenne nationale.

A l’inverse Toulon et Bordeaux affichent une légère progression du covoiturage. A Toulon, l’une des métropoles où le covoiturage est le plus pratiqué, il continue de progresser (de +1,4%) par rapport au printemps 2023, approchant désormais les 25%, soit 1 trajet sur 4 – un niveau atteint par ailleurs uniquement à Poitiers, la métropole où le covoiturage est le plus développé. A Bordeaux, le covoiturage progresse légèrement sur l’axe A62 (+ 0,9 %) et reste stable sur l’A10 (-0,1 %).

Paradoxe peut-être, ou signe que le concept même de covoiturage n’est pas forcément en adéquation avec les usages, le taux de covoiturage est le plus faible, de l’ordre de 12,5% en moyenne, aux heures de pointe du matin…

Le taux d’occupation moyen des véhicules reste donc très bas, avec 1,22 occupant par véhicule, très éloigné de l’objectif de 1,75 occupant par véhicule fixé par la Stratégie Nationale Bas Carbone d’ici 2030. Un objectif qui demanderait que, d’ici là, le nombre de covoitureurs quotidiens soit multiplié par 3.

Pour ce faire, et selon les auteurs de ce baromètre, « il est essentiel de développer les infrastructures et services destinés à faciliter et ancrer le « réflexe covoiturage » pour les trajets domicile-travail, et plus largement à favoriser l’usage « collectif » de la route et de l’autoroute ».

Ils préconisent la création de parkings de covoiturage positionnés sur les grands axes aux abords des métropoles, lignes de cars express sur autoroute, de voies réservées favorisant le développement des mobilités partagées, de pôles multimodaux permettant une interconnexion fluide entre les différents modes de transport, etc.

 

 

Share This