Le changement climatique est un phénomène qui impacte fortement les activités humaines. Le groupe RATP est impacté et adapte ses activités et process industriels.
La RATP se base sur les prévisions de climat et météo réalisées par Météo France. Les modèles de prévision convergent tous vers un accroissement de la température, avec de plus fortes canicules en été. Les hivers seront moindres mais plus vigoureux en intensité, et des épisodes de pluie violente de plus en plus nombreux complètent ce tableau. Et la perspective de crue centennale, « qui surviendra nécessairement », vient compléter le portrait des risques météorologiques
La RATP est impactée par ces changements. Sans être exhaustif, indiquons que lors d’orages violents, plusieurs stations de métro se retrouvent inondées. Les fortes chaleurs mettent à rude épreuve les rails et caténaires, tandis que le risque de crue centennal viendrait paralyser l’activité de transport. Les impacts financiers seraient comptabilisés en « millions, voir milliards d’euros », avance Jean-Yves Leclercq, directeur financier, stratégie et RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) à la RATP.
Les actions de la RATP pour atténuer les désagréments
Le groupe RATP s’investit fortement pour atténuer les désagréments. La trajectoire RSE interne, reprise dans le plan d’entreprise Ambition 2030, a fixé comme objectif de réduire de 43% les émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie, présente Sophie Mazoué, directrice RSE de la RATP. Cet indicateur est de -24% à fin 2024. Cette réduction est portée par plusieurs actions, dont le grand plan Bus 2025 de décarbonation de la flotte de la flotte de 4700 bus, fonctionnant à l’électrique ou au biogaz.
De plus, le confort des voyageurs et des salariés de la RATP dans de telles conditions météorologiques est une priorité. Ce, tant pour leur santé que pour maintenir l’attractivité du transport public. Jean-Yves Leclercq et Sophie Mazoué rappellent que les transports en commun sont un moyen d’émettre moins de gaz à effet de serre, ce qui impose qu’ils doivent être disponibles en toute circonstance.
Les matériels roulants bus sont systématiquement équipés d’une climatisation, tandis que les matériels ferrés neufs sont dotés d’une ventilation réfrigérée. Concernant les infrastructures, le PPRI (Plan de Prévention contre le Risque Inondation) prévoit la mise en place de batardeaux dans les sites stratégiques.
En cas de forte crue, plusieurs sites disposent de plans d’évacuation. C’est notamment le cas de plusieurs centre-bus, dont celui de Neuilly-sur-Marne, en zone inondable par la Marne. Dans ce cas, les véhicules sont évacués vers des terrains non impactés. On confie qu’avec l’allotissement du réseau bus, ces procédures vont devoir être revues, suite à l’arrivée de nouveaux opérateurs …
La réalisation de ce plan, assumée par la RATP
S’il est impossible de chiffrer avec précision le montant de la totalité des investissements réalisés, Jean-Yves Leclercq assume leur engagement. Les interruptions de trafic pour cause climatique sont souvent longues et ont des répercussions négatives sur l’économie de la RATP. La perte de recettes voyageurs et la non-rémunération par Ile-de-France-Mobilités sont deux éléments qui font pencher la balance en faveur desdits investissements. « Et leur survenue inévitable requiert de les préparer plutôt que de les subir dans l’urgence », conclut-il.
À noter que les filiales internationales de RATP Dev sont également mobilisées. Dans un échange d’expertises croisé, l’EPIC parisien peut apporter son savoir-faire aux filiales, tandis que ces dernières peuvent capitaliser sur la survenue d’une situation maitrisée localement et susceptible de se produire en région parisienne.