Congrès FNTV 2025. Le mix-énergétique ou… quoi ?

par | 16 Oct, 2025 | Autocar, Entreprise, Les Infos

Le congrès annuel de la FNTV, qui s’est déroulé à la Maison de la Chimie le 15 octobre, fut l’occasion, pour le syndicat, de réitérer son attachement au mix-énergétique qui semble la seule voie de cette profession pour participer, de façon viable, à la décarbonation des transports.

Dans le contexte politique du moment, la venue du ministre des Transports (de plein exercice, une nouveauté), Philippe Tabarot, était en soi un événement. Avec un humour remarqué, ce dernier a rappelé sa volonté de présenter une loi cadre pour les transports, inspirées des résultats de la conférence Ambition France Transport présidée par Dominique Bussereau.

Il a aussi mis en avant son action pour la sécurité au travers du Plan Joana, et tenté de rassurer les opérateurs présents à propos du PLF 2026 qui prévoit une surtaxation des biocarburants. Phlippe Tabarot veut en effet sortir les professionnels de cette taxation.

Il répondait en cela aux questions posées en préambule de l’événement par Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV.

Par ailleurs, puisque la période est aux festivités concernant le dixième anniversaire de la mise en œuvre des fameux « Cars Macron », le ministre a milité pour la réalisation d’un travail sérieux autour des infrastructures, notamment des gares routières, notoirement mal équipées en France.

Un phénomène que rappelleront d’ailleurs en fin de journée les représentants de FlixBus et BlaBlaBus, qui eux, réclament aussi la mise en place d’un arbitrage indépendant concernant leurs rapports avec les agglomérations en matière de gares routières mais aussi de tarifs d’accostage.

 

L’idéologie face au réel

 

Le tableau suivant portait sur le sujet récurrent de la transition écologique des transports, cette fois sous la forme inusitée d’un duel entre Karima Delli, ex-présidente écologiste de la commission européenne des Transports, et Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France Mobilités. Sans grande surprise, la première s’est murée dans la litanie (quelque peu brouillonne) des éléments de langage qui ont concouru ces dernières années à l’imposition de l’électrique comme seule alternative à la motorisation thermique. Autant dire que la salle fut loin d’être convaincue.

 

Valérie Pécresse vs Karima Delli.

 

Pour sa part, Valérie Pécresse a dressé son bilan de la « dédieselisation » du réseau de bus d’IDFM entamé en 2015. L’élue a tenu à rappeler que 30% des bus d’IDFM étaient aujourd’hui électriques à batteries, et que les 70% restant roulaient au biogaz. Elle a mis en lumière le fait que l’électrique, pertinent en centre-ville, ne fonctionnait guère en grande couronne par manque d’infrastructures et d’autonomie.

Elle a aussi tenu à rappeler que l’argent manquait, et que l’entêtement « électrique » contribuait à la destruction du tissu industriel automobile, mais aussi à celle des agriculteurs. « Le tout électrique finira par le tout chinois », a-t-elle conclu.

Une analyse largement reprise dans le débat suivant, intitulé « Europe et éco-transition », pendant lequel Fabrice Pannekoucke, président de la région Auvergne Rhône-Alpes, a fait l’éloge du pragmatisme et de l’agilité, allant même jusqu’à considérer que les décisions de l’UE n’avaient pas été intelligentes.

Quant à Athina Argyriou, présidente déléguée générale de la Chambre syndicale des importateurs d’automobiles et de motocycles (CSIAM), elle conclut sur le fait que, en France, « la sur-transposition des normes conduit à la suradministration, à la complexification, donc à la catastrophe… ».

 

Faire plus avec moins…

 

Des diverses interventions qui ont clôturé la matinée, on retiendra celle d’Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, qui n’a pas hésité à conclure son alarmante présentation par cet appel : « il faut demander à nos politiques de ne rien faire dans les 18 mois à venir, sauf de la simplification ».

Celle de Dominique Bussereau, ancien ministre et récent président d’Ambition France Transports aura permis de dresser un rapide bilan de la conférence, et d’identifier les pistes qui devraient être suivies dans la future loi-cadre promise par Philippe Tabarot.

 

Dominique Bussereau.

 

Dominique Bussereau milite ainsi pour une meilleure participation des clients au coût des transports (il se positionne logiquement comme un farouche opposant à la gratuité), il préconise un retour d’une certaine forme d’écotaxe à caractère locale et réclame le flèchage des taxes issues des transports, vers le transport.

Louis Nègre, président du GART, lors de la table ronde suivante, usera de son franc parlé habituel pour aller un peu plus loin. « Où va l’argent ? s’interroge-t-il, l’Etat prélève 60 milliards d’euros au nom de la mobilité, mais combien investit-il ? Je n’ai pas la réponse ».

Plus policée, l’intervention suivante sur la sécurité aura permis de rappeler le chemin parcouru par la profession en la matière, et de militer pour la tolérance zéro en matière d’alcool et de drogue, et de travailler encore plus à la sensibilisation des usagers de l’autocar au port de la ceinture.

 

 

Share This