Des précisions avaient été apportées le 26 février sur le texte proposé par la présidente de la commission Transports du Parlement Européen, Karima Delli, concernant la réforme du permis de conduire, notamment sur la mesure la plus controversée, la visite médicale obligatoire tous les 15 ans.
Le texte, soumis au vote des députés européens le 28 février, a finalement été repoussé dans sa forme initiale. L’instauration de visites médicales, destinées à mesurer l’aptitude physique et mentale des conducteurs restera à la discrétion de chaque Etat membre.
Karima Delli, qui crie tout de même à la victoire et compte bien porté le débat dans l’Hexagone, avait pourtant rappelé que plusieurs professionnels de la route, dont les conducteurs de bus et d’autocars, doivent déjà faire l’objet d’une visite médicale avant la délivrance de leur permis.
Le texte de la directive proposait ainsi l’établissement d’une visite médicale tous les 15 ans pour vérifier l’aptitude à toujours conduire en sécurité. Cela comprenait a minima le test de l’ouïe, la vue et le réflexe. Néanmoins, comme toute directive, les différents Etats membres auraient du la retranscrire dans leur législation, notamment en fixant précisément le contenu et les modalités pratiques de cette visite.
L’objectif « n’est pas de stigmatiser une population mais de sauver des vies ». « Une personne de 80 ans peut tout à fait être apte alors qu’une personne de 50 ans, non », avait notamment indiqué l’athlète paralympique Pauline Déroulède[1].
Elle avait également rappelé l’importance de proposer des alternatives à la voiture pour les personnes ne pouvant plus conduire, notamment du Transport A la Demande (TAD) dans les zones rurales.
Côté bus et cars, le texte adopté propose d’abaisser l’âge minimum pour débuter la formation à 17 ans.
[1] NDA : Pauline Déroulède a été fauchée en octobre 2018 par un automobiliste qui n’était plus apte à conduire de par son grand âge (90 ans). Suite à son accident, elle défend cette idée d’une visite médicale tous les 15 ans.