Ecov milite pour les « transports express »

par | 16 Juil, 2025 | Autobus, Autocar, Les Infos, Réseau

Ecov, spécialiste du covoiturage, vient de publier une étude (pour Transport & Environment France et l’Institut Mobilité en Transition) pour estimer le potentiel d’un système multimodal de transports express associant trois composantes complémentaires : les lignes de TER (ou de RER Métropolitain), les lignes de car express et les lignes de covoiturage express.

Un système qui vise à proposer, sur les grands axes de déplacement, une offre cadencée capable de concurrencer l’usage individuel de la voiture, y compris au-delà des centres-villes.

Dans le cadre retenu, la modélisation est effectuée à l’échelle France métropolitaine, en excluant l’Ile-de-France et l’intérieur des pôles urbains : le modèle se concentre sur les trajets longs du quotidiens, intercommunaux.

D’après les résultats du modèle, l’alliance de ces trois modes permettrait d’élargir la couverture territoriale des transports express : 11 468 communes seraient ainsi desservies, contre seulement 1 402 aujourd’hui.

Au total, 23 millions d’habitants supplémentaires de ces communes pourraient bénéficier directement de cette offre multimodale (passant de 20 millions d’habitants couverts actuellement à 43 millions).

Selon Ecov, la part modale des alternatives à la voiture individuelle solo pourrait ainsi doubler dans les zones desservies, de 10% actuellement à 22%, grâce à une offre alternative de qualité qui permettrait de se passer de sa voiture.

Le modèle de cette étude, en considérant les gains d’un côté et les coûts de production de l’autre, du point de vue des ménages et des collectivités, aboutit à un gain économique net direct pour la société qui s’élèverait à 2,4 Mds€ par an et à une diminution supposée de 3,8Mt CO2/an.

Bien entendu, une telle évolution a un coût. Selon Ecov, « le coût de mise en place de ce système de transport express doit reposer sur des recettes, à la fois tarifaires (billets ou abonnements transports collectifs) et du financement par l’impôt. Cette note n’indique pas qui doit financer et en quelle proportion ».

Ecov donne toutefois quelques pistes qui, dans le contexte actuel de « saturation fiscale », risquent bien d’être mal perçues par un certain nombre d’acteurs économiques. Selon Ecov, « des recettes sont mobilisables dès 2026 via la taxation des transports carbonés : la hausse de la taxe sur les billets d’avion (633 millions), une taxe sur les croisières (200 millions) et une taxe sur les colis (416 millions). Une partie des recettes du Fonds Social pour le Climat est susceptible d’être disponible dès 2026 grâce au mécanisme de « frontloading ». En 2027 enfin, des recettes additionnelles devraient être disponibles avec la mise en place d’ETS2 ».

On touche là, sans doute, aux limites de l’exercice.

 

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