Après la mort d’une lycéenne de 15 ans à Châteaudun (Eure-et-Loir) dans un accident de car dont le conducteur fût testé positif aux stupéfiants, les autorités poursuivent les contrôles des conducteurs d’autobus et de cars scolaires partout sur le territoire français.
De nouvelles statistiques viennent d’ailleurs de tomber, cette fois de la bouche du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a annoncé que « 75 chauffeurs ont été testés positifs, un chiffre d’autant plus effrayant qu’il concerne des transports d’enfants ».
A noter que parmi ces conducteurs testés positifs aux stupéfiants, plusieurs ont été placés en garde à vue, et qu’ils risquent une suspension de permis d’une durée de trois ans, deux ans de prison et 45 000 € d’amende.
Le ministre chargé des Transports, Philippe Tabarot, a, pour sa part, demandé aux entreprises de transport de faire des propositions « pour renforcer la sensibilisation, la prévention et les dépistages au sein de leurs organisations. Bien qu’elles soient mobilisées depuis longtemps, l’augmentation de la consommation de drogue dans toute la société exige une vigilance accrue ».
Bruno Retailleau, comme Philippe Tabarot, ont promis qu’un plan serait prochainement annoncé pour « lutter contre ce fléau », le narcotrafic pour le premier, l’usage de stupéfiants aux volant pour le second. Cependant, concernant le transport collectif, et plus spécifiquement le transport scolaire, on parle tout de même de tester pas loin de 85 000 conducteurs d’autocars, et c’est d’ailleurs peut-être là que le bât blesse.
En effet, si le problème de l’acoolémie au volant des autocars a trouvé sa solution à travers l’installation obligatoire d’alcootests anti-démarrage dans tous les véhicules, il ne peut en être de même avec la détection des produits stupéfiants.
En effet, le test salivaire – le plus simple – manque aujourd’hui de fiabilité, réclame un temps d’attente d’une dizaine de minutes, et pose de toute façon un certain nombre de problèmes d’hygiène. Quant aux tests urinaires ou sanguins, plus sûrs, on conçoit bien les limites de l’exercice au quotidien.
Reste la mise en œuvre de dépistages fréquents dans les entreprises. De telles campagnes ne sont toutefois envisageables que si cette possibilité est clairement inscrite dans le règlement intérieur de chaque opérateur.
C’est donc sans doute la piste vers laquelle tendra l’action gouvernementale : imposer par la loi l’inscription de cette possibilité dans tous les règlements intérieurs des entreprises de transport collectifs. Une initiative que la FNTV, contactée, ne verrait pas d’un mauvais œil, « afin que l’autocar reste toujours ce qu’il est, c’est-à-dire le moyen de transport le plus sûr ».
En attendant, peut-être, la mise au point d’une système de test rapide et efficace, comme l’est aujourd’hui l’alcootest.