par Pierre Cossard | Oct 5, 2024 | Autocar, Entreprise, Les Infos, Réseau
Selon les dernières données publiées par l’ART (Autorité de régulation des transports), la fréquentation des autocars de longue distance librement organisés sur les liaisons domestiques au 1er semestre 2024 dépasse les 4,5 millions de passagers et retrouve ainsi le niveau atteint en 2019, avant la crise du Covid.
En incluant les passagers sur les liaisons internationales, on compte même plus de 8 millions de passagers, soit 30% de plus qu’en 2019.
Avec 56 millions de kilomètres parcourus par les autocars de longue distance en services librement organisés (SLO), le 1er semestre 2024 est le plus circulé depuis la libéralisation du secteur en 2015, en progression de 12% par rapport au 1er semestre 2019.
Cette forte reprise est aussi constatée en termes de départs des autocars SLO (800 en moyenne par jour) et de liaisons opérées (environ 1 300), en hausses respectives de 5% par rapport à la même période de 2019.
La recette par passager aux 100 km a toutefois baissé de 10% sur un an pour descendre en-dessous de 6 euros, notamment en raison de l’augmentation de l’offre et d’un recul du taux de remplissage des autocars.
Le chiffre d’affaires du 1ersemestre 2024 reste cependant stable sur un an à près de 70 M€, en particulier grâce à la forte hausse de la fréquentation.
par Pierre Cossard | Oct 5, 2024 | Autobus, Entreprise, Equipement, Les dossiers, Réseau
Décalée dans le temps de juin à octobre, et délocalisée de Paris à Strasbourg pour cause de JO, l’édition 2024 de l’European Mobility Expo (EUMO), qui s’est déroulée du 1er au 3 octobre, fut d’abord marquée par une diminution du nombre des exposants, environ 200 cette année selon les organisateurs, et par une fréquentation visiblement moindre qu’à l’habitude.
Du côté des constructeurs d’autobus, voire d’autocars, là aussi, tous les acteurs présents sur le marché français n’avaient pas fait le déplacement. Parmi les vides, on remarquait notamment l’absence de MAN, Scania, Bluebus ou Temsa.
Volvo avait lui de son côté fait le choix de venir sans véhicule d’exposition, comme d’ailleurs Ebusco, qui fait actuellement face à d’importantes difficultés financières. Au chapitre des déceptions, on remarquait aussi le stand de l’Indien JBM, orné d’une grande maquette en bois de son autocar électrique à batteries. Le véhicule d’exposition était lui visible sur le parking voisinant le hall, une panne ne lui ayant pas permis de prendre place aux côtés de ses concurrents.

Karsan – HCI – E-Jest et e-ATA H2.
Les présents avaient pour leur part fait le choix de surfaces plus modestes qu’à l’habitude, à l’exception peut-être de HCI, distributeur de la marque Karsan, et qui exposait sur son stand son e-ATA hydrogène en version 12m, mais aussi un e-ATAK autonome et un minibus e-Jest.
L’événement fut aussi, et peut-être surtout, l’occasion pour HCI d’annoncer la prise de participation à hauteur de 80% de BYmyCAR (filiale du Groupe Cosmobilis) dans son capital, Karsan ne conservant désormais que 20% de l’actionnariat de l’entreprise française.

Iveco Bus – GX Elec de 12m.
Le stand d’Iveco Bus présentait un GX Elec de 12m aux couleurs de la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS), tandis que dans un autre espace du hall, pouvait se découvrir un E-Way équipé de la pile à combustible Hyundai.

Iveco Bus – E-Way H2.
Le constructeur polonais Solaris présentait un Urbino 12 hydrogène aux couleurs du réseau de Rostock (Güstrow, Allemagne).

Solaris Urbino 12 H2.
Mercedes-Benz misait sur son eCitaro avec prolongateur d’autonomie hydrogène, tandis que Irizar e-mobility mettait en valeur son ie tram 12 aux couleurs d’Orléans Métropole, ce qui lui permettait de fêter la livraison du 1000e véhicule 100% électrique de ce type.

Le Mercedes-Benz e-Citaro H2.
Enfin, chez Otokar, trônait un minibus e-Centro C.

Otokar e-Centro C.
Dans le second hall d’exposition, trônait chez le Suisse Hess un lighTram bi-articulé de 24,5 m, un modèle qui semble avoir le vent en poupe auprès d’un certain nombre de réseaux européens.

Le lighTram bi-articulé de 24,5 m de Hess.
Enfin, parmi les acteurs du rétrofit, seul Retrofleet avait fait le déplacement avec un exemplaire d’Iveco Crossway converti à l’électrique à batteries, et l’annonce d’une arrivée prochaine sur le marché du Mercedes-Benz Intouro lui aussi rétrofité en 100% élecrique.

Le Crossway rétrofité de Retrofleet.
La surprise Omnicar
Le visiteur attentif et habitué de ce type de manifestation était donc en terrain connu, nonobstant la surprise découverte sur le stand d’Omnicar, une société établie depuis 1998, jusqu’à ce jour connue pour la commercialisation de minibus et minicars sur base Sprinter ou Daily. A Strasbourg, Omnicar présentait cependant un minibus électrique, le W-Smile S7 de 7m de long. Un véhicule conçu par Omnicar, mais réalisé en Chine par Omnicar GmbH à partir de 80% de composants européens et équipé de batteries CATL. Un nouveau venu donc, dont la version 6m est déjà référencée par l’UGAP, et pour lequel le nouveau venu sur ce marché particulier nourrit d’importantes ambitions.

Le W-Smile S7 d’Omnicar.
Au fil des allées
Les amateurs de matériel roulant pouvaient aussi découvrir une navette autonome Navya, exposé en statique dans un des halls, et la navette Cristal de Lohr, qui elle, était (avec toutefois un opérateur à bord) mise à disposition des visiteurs entre un arrêt de bus et le centre d’exposition. Dans un genre quelque peu différent, il était aussi possible de se familiariser avec l’Urbanloop, ce petit véhicule deux places sur rail, et lui aussi autonome, qui connut son heure de gloire pendant les JO.

La navette Navya.

La navette Cristal de Lohr.
Enfin, pour les nostalgiques d’un temps où le diesel régnait en maître et ou l’électronique restait encore du domaine du concept, EUMO proposait une belle exposition de quelques véhicules anciens, dont un S53 (Saviem) ou plusieurs modèles Berliet.

Un Saviem S53.
Car & Bus News reviendra prochainement dans le détail sur les stratégies d’Omnicar, de Solaris Bus & Coach et de Hess et vous présentera plusieurs innovations glanées au fil des stands.
par Pierre Cossard | Oct 4, 2024 | Autobus, Les Infos
L’aéroport de Munich vient de commander un total de 49 autobus électriques à MAN Truck & Bus, avec une option pour 25 supplémentaires.
Les 10 premiers véhicules de 12m sont actuellement livrés à AeroGround, la filiale de l’aéroport pour les services d’assistance au sol et de transport.
Dix autres MAN Lion’s City 12 E et 17 MAN Lion’s City 18 E seront livrés aux clients d’ici la fin de l’année. MAN a également fourni la solution de recharge adaptée avec 40 stations de recharge de SBRS qui seront à l’avenir disponibles à l’aéroport.
L’aéroport de Cologne-Bonn a été le premier aéroport allemand à recevoir des autobus électriques MAN début 2023.
par Pierre Cossard | Oct 4, 2024 | Autocar, Entreprise, Les Infos
Faure Transport, 3e transporteur indépendant en France, vient d’annoncer le renouvellement intégral de sa flotte sur la ligne historique LYS Express, assurant la liaison entre Grenoble et l’aéroport international Lyon-Saint-Exupéry.
Depuis plus de 45 ans, cette ligne joue un rôle-clé dans la mobilité des voyageurs et professionnels de la région, reliant une destination à portée mondiale à la Capitale des Alpes, un rôle amplifié grâce à un partenariat stratégique avec FlixBus.
Entreprise familiale, Faure Transport œuvre depuis plus de 175 ans dans le secteur du transport de personnes. Cette année, Faure Vercors, filiale de Faure Transport, franchit donc une nouvelle étape avec l’introduction sur LYS Express de six nouveaux autocars (Beulas) de dernière génération.
par Pierre Cossard | Oct 4, 2024 | Autobus, Autocar, Entreprise, Equipement, Les Infos, Réseau
C’est peu de dire que le nouveau ministre délégué aux Transports, François Durovray, était attendu le 3 octobre à EuMo, qui se déroulait cette année à Strasbourg, mais il n’a pas sorti le carnet de chèques… Il est vrai que le Premier ministre, dans son discours de politique générale du 2 octobre, a bien fait comprendre à tous que les caisses étaient vides.
Le Gart, comme l’UTPF, artisans de cette manifestation, avaient pourtant bien préparé le terrain. Louis Nègre, président du Gart, allant même, avec sa truculence habituelle, à proclamer : « Je suis fatigué d’entendre qu’il n’y a plus d’argent en France alors que nous sommes le pays qui paie le plus d’impôts ! J’attends qu’on me dise où est passé l’argent ».
Il a ensuite déroulé les revendications habituelles de l’association d’élus : TVA à 5,5% sur les transports et hausse (voire déplafonnement) du versement mobilité.
De son côté, les adhérents de l’UTPF, en la personne de sa présidente Marie-Ange Debon, et le Medef « demandent conjointement aux pouvoirs publics d’affecter aux transports publics une fraction du produit de la mise aux enchères des quotas d’émission de gaz à effet de serre (ETS 1) afin d’aider les AOM à développer l’offre de transport public sur leurs réseaux ». Il serait ici question de quelque 250 M€, bien loin des vrais besoins du secteur.
La réponse de François Durovray face à ce cahier de doléances fut toutefois d’une grande simplicité : « On ne peut pas tout demander à l’État. Il faut trouver des solutions qui ne coûtent pas trop cher et qui sont décarbonées ».
Une forme nouvelle de « en même temps » qui a quelque peu gâché la fête, d’autant que ces deux affirmations semblent assez contradictoires lorsqu’on connait les coûts des matériels « zéro émission » et l’ampleur des investissements nécessaires pour que ce secteur se conforme dans les délais aux obligations imposées par l’Etat et l’UE…
Une position gouvernementale qui devrait aussi inquiéter les industriels du secteur des transports urbains, eux qui ont investi massivement dans cette transition pour répondre aux injonctions écologiques, avec les surcoûts qui vont avec.
Point positif peut-être, on sait le nouveau ministre sensible aux avantages de l’autocar (à travers notamment son implication passée dans le développement des lignes de cars express). Ce mode, à la fois souple et économique, pourrait donc apparaitre dans certains territoires comme une des solutions alternatives, par exemple, à certains développement ferroviaires plus coûteux…
L’ombre de la catastrophe économique qui se profile aujourd’hui dans le monde de l’automobile planera-t-elle bientôt sur l’univers des transports collectifs ?