CNR. Les coûts du transport routier de voyageurs, bilan 2024 et perspectives 2025

CNR. Les coûts du transport routier de voyageurs, bilan 2024 et perspectives 2025

Le Comité National Routier (CNR) vient de publier son bilan pour l’année 2024 des évolutions de coûts dans ce secteur.

Selon le CNR donc, les entreprises de transports routiers de voyageurs (TRV) demeurent toujours confrontées à une inflation de leurs coûts en 2024. Les coûts du TRV, hors carburant, enregistre ainsi une inflation moyenne annuelle de +5,4% en 2024.

Parmi les hausses, le CNR pointe du doigt les coûts du conducteur (salaires et charges : +8,8%), les coûts de maintenance (+5%), de structure (+2,9%) ou bien encore ceux de détention de matériel (+1,9%).

En matière de prévisions, autre spécialité du CNR, ce dernier constate que le contexte législatif complexifie l’exercice, plus particulièrement pour les charges de personnel. En effet, le projet de financement pour la sécurité sociale pour 2025 (PLFSS 2025) modifie les formules de calcul de réduction générale de cotisations employeurs (couramment appelée allègement « Fillon »).

Si cette réforme est adoptée, les transporteurs enregistreront une inflation supérieure de leurs coûts sociaux. Le CNR envisage alors deux scénarios de prévision, selon la prise en compte ou non des effets du PLFSS 2025.

La prévision 2025 d’inflation du coût de revient hors carburant d’un autocar scolaire atteint en moyenne annuelle :

. +3,3%, en ne tenant pas compte des mesures prévues dans le PLFSS pour 2025, toujours en examen parlementaire.

. +3,8 %, en intégrant les projets initiaux du PLFSS pour 2025.

 

Les hypothèses pour 2025

 

Le CNR fonde ses prévisions pour 2025 sur des hypothèses issues principalement de sources officielles et faisant référence : Insee, Banque de France, etc. En l’absence d’information sur certaines composantes de coûts, le CNR retient des hypothèses conservatoires.

Concernant les frais de personnel, et à défaut d’information spécifique, le CNR prend en compte une hypothèse d’augmentation de +1,8% des salaires en 2025, équivalente au taux d’inflation prévu dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 (PLF 2025).

Le décompte des taux de cotisations employeurs obligatoires en vigueur en 2024 est maintenu pour 2025, mais de nombreux paramètres n’étant pas encore définitivement connus pour 2025.

Les hypothèsesretenues impactent plus particulièrement les composantes de coûts de personnel TRV suivantes : conduite et maintenance.

Ainsi, dans sa version initiale, le projet de financement pour la sécurité sociale pour 2025 (PLFSS 2025) modifie la formule de calcul de la réduction générale de cotisations employeurs (couramment appelée allègement « Fillon »).

Si cette réforme est adoptée, les transporteurs enregistreront une inflation importante de leurs coûts sociaux. Compte tenu du contexte législatif incertain, le CNR envisage alors deux scénarios de prévision.

Ainsi, en cas de réforme des allègements « Fillon » prévue dans le PLFSS 2025 dans sa version initiale, le taux maximum d’allègement « Fillon », correspondant au coefficient « T » de la formule, diminue de -2 points à compter du 1er janvier 2025.

Le bénéfice des réductions de charges diminurait pour les entreprises ayant versé des primes de partage de la valeur (dite PPV) après le 10 octobre 2024.

Selon les hypothèses retenues, le CNR retient une augmentation pour 2025 de + 3,2 % des coûts indirects de structure, correspondant à la prévision calculée par l’Insee d’inflation sous-jacente des services.

 

Matériel et maintenance

 

Concernant le matériel, pour 2024, l’indice TRV scolaire augmente de +1,9% en moyenne annuelle, les prix de véhicules ayant déjà enregistré une inflation annuelle de +6 % en 2023.

Pour 2025, le CNR constate que la réglementation européenne GSR2 sur les équipements obligatoires d’assistance à la conduite et le renouvellement des gammes entraînent une inflation des prix de véhicules.

Toutefois, selon de nombreux experts, cette inflation devrait être nettement plus mesurée que celles observées depuis quelques années. Sous ces conditions, le CNR retient une hypothèse conservatoire d’évolution des prix de véhicules pour 2025, similaire au taux d’inflation prévue dans le cadre du PLF pour 2025 (+1,8%).

Concernant les taux d’intérêt, le CNR retient dans ces prévisions les scénarios publiés par la Banque de France. Les taux moyens annuels utilisés dans les calculs sont stables en 2025. Enfin, la composante assurances augmenterait de +3,2%.

Concernant la maintenance, le CNR constate une inflation moyenne annuelle de +5% en 2024 de son indice. Pour 2025, l’organisme juge le contexte très incertain sur le marché des matières premières, ce qui rend difficilement prévisibles les variations futures des prix des pièces et des pneumatiques.

Sous ces conditions, le CNR retient une hypothèse minimale d’augmentation de +1,8% des coûts d’entretien (hors personnel d’atelier) et de pneumatiques, similaire à la hausse de l’indice des prix à la consommation prévue dans le cadre du PLF pour 2025.

 

 

Daimler Buses présente son futur eIntouro

Daimler Buses présente son futur eIntouro

Dans le cadre du eMobility Days 2024 qui se déroulait à Berlin, Daimler Buses a mis en vedette une future star de sa gamme, un exemplaire de pré-série du Mercedes-Benz eIntouro 100% électrique.

Le véhicule présenté le 18 novembre à l’ensemble de la presse spécialisée européenne est donc la version électrifiée du très connu autocar Intouro  à plancher surélevé, désormais équipé d’un entraînement électrique à batterie.

Il sera commercialisé au premier trimestre 2025, présenté lors du prochain Busworld et commencera à être livré en 2026. Deux longueurs seront disponibles : en 12,18 m et en 13,09 m, avec des capacités allant de 50 à 63 sièges maximum. Selon les finitions et configurations, il sera adapté aux transports scolaires, interurbains, voire tourisme.

L’eIntouro sera disponible avec un ou deux packs de batteries LFP (lithium fer phosphate) NMC4 de dernière génération, chacun d’une capacité de 207 kWh, et fournissant une tension de fonctionnement de 800 volts.

 

Le premier pack de batteries est installé derrière l’essieu arrière.

 

Le premier pack de batteries est situé dans l’espace derrière l’essieu avant pour garantir une répartition optimale du poids, et le deuxième optionnel est installé dans l’ancien compartiment moteur à l’arrière. Ces batteries et un certain nombre de composants sont d’ailleurs issus du camion Mercedes Benz eActros.

Dans sa version « Scolaire » standard, c’est-à-dire avec un seul pack et en 13m, l’eIntouro est donné avec une autonomie comprise entre 180 et 255 km (selon la température). Dans les versions « Interurbain » et « Tourisme » et en 13m, il affiche une autonomie de 400 à 460 km, et de 390 à 510 km en 12m.

 

Le deuxième pack de batteries est logé à l’ancien emplacement du bloc moteur thermique.

 

Les batteries peuvent être chargées sur des bornes de recharge équipées de connecteurs CCS de type 2 d’une capacité de charge allant jusqu’à 300 kW. Les clients peuvent choisir parmi quatre positions différentes pour les prises de recharge sur l’eIntouro : à l’avant ou à l’arrière, ou à droite ou à gauche derrière l’essieu avant, à concurrence toutefois d’un maximum de deux prises de recharge.

L’entraînement central Cetrax de ZF, d’une puissance continue de 320 kW, est utilisé comme moteur électrique, et la puissance motrice est transférée à l’essieu moteur Mercedes Benz RO 440 via une transmission à trois vitesses entièrement automatique intégrée à l’unité d’entraînement.

Autre nouveauté, moins visible mais d’une certaine importance, l’eIntouro est compatible avec les mises à jour en direct. Ces dernières, contrôlées via le portail numérique Omniplus On, sont transmises au véhicule via le réseau de téléphonie mobile, mettant à jour le système sans qu’il soit nécessaire de passer par un atelier comme c’était le cas auparavant.

En termes de configurations et d’aménagements, le nouveau modèle ne diffère guère de son prédécesseur thermique. On note tout de même que pour les excursions et les courts trajets, la version de 13 m peut être équipée d’un WC devant l’entrée arrière, tandis qu’un élévateur pour fauteuil roulant (côté droit) est disponible en option pour les deux variantes de longueur.

Enfin, le Mercedes Benz eIntouro est disponible avec la gamme complète de services Omniplus pour exploiter au mieux le potentiel technologique du bus. Des services qui comprennent des contrats eBasic et ePremium eService spécialement conçus pour les bus électriques.

A noter que ce véhicule devrait être produit à termes à Ligny-en-Barrois, mais aussi en Turquie, et qu’en matière tarifaire, Daimler Buses l’annonce à un tarif correspondant à plus ou moins 1,5 fois celui d’un Intouro classique.

 

Le savoir-faire électrique en exposition

 

Parallèlement à cette présentation, Daimler Buses a aussi profité de la manifestation pour mettre en valeur plusieurs de ces véhicules : le 70 000e Citaro, le eCitaro G fuel cell articulé de 18 m de l’agglomération de Stuttgart, et le eCitaro K, dernier-né de la gamme.

Enfin, lors des diverses présentations, les responsables de la marque ont annoncé qu’en 2030, les gammes de véhicules de grand tourisme, Setra autant que Mercedes-Benz, seront, elles aussi, complétées de versions électrifiées, vraisemblablement sous la forme d’autocars à batteries avec prolongateurs à hydrogène. A suivre donc.

 

Le 70 000e Citaro, le eCitaro G Fuel cell et le eCitaro K, autres vedettes du Mobility Days de Daimler Buses à Berlin.

 

Congrès de la FNTV. La transition énergétique toujours questionnée

Congrès de la FNTV. La transition énergétique toujours questionnée

On en parle depuis bientôt dix ans, et la transition énergétique des transports reste toujours un sujet qui agite « les cœurs et les esprits » du secteur des transport routiers de voyageurs. Le congrès de la FNTV version 2024 n’a pas dérogé à la règle, une bonne partie des débats ont en effet porté sur ce sujet.

En préambule des différents échanges, la parole fut laissée à François Gemenne, président de l’Alliance pour la décarbonation de la route, qui a développé une analyse pragmatique de la situation, en rappelant par exemple que la France ne produit que 1% des rejets mondiaux de gaz à effet de serre.

« Nous militons pour la multimodalité, explique-t-il, et considérons que la stratégie de restriction qui est aujourd’hui mise en œuvre est avant tout une restriction de liberté ». Pour lui, les solutions de transport en commun doivent se multiplier et fournir des alternatives séduisantes, « sans être imposées contre le gré des clients ».

 

François Gemenne, président de l’Alliance pour la décarbonation de la route.

 

« Il ne s’agit pas de rendre cette transition acceptable, a conclu François Gemenne, il faut la rendre désirable ».

 

Le dilemme des financements

 

C’est Solène Grange, DG d’Iveco France, qui a ouvert le débat portant cette fois sur le financement de cette transition. Elle a d’abord rappelé de façon très claire la liste (à la Prévert) des réglementations qui vont courir jusqu’à 2040. Elle a aussi fait la liste des investissements nécessaires à cette transition : véhicules et infrastructures. « Ces infrastructures représentent un coût énorme, explique-t-elle, et pour bien les dimensionner, il faut réaliser un vrai travail en amont, afin de cerner les justes besoins par rapport aux services qui devront être réalisés ».

 

Solène Grange, DG d’Iveco France.

 

Non sans rappeler qu’Iveco Bus misait sur un mix-énergétique dans sa stratégie commerciale, Solène Grange a aussi révélé que le TCO (Coût Total de Possession, ou coût du cycle de vie d’un produit) d’un véhicule électrique à batteries ne serait pas forcément plus élevé que celui d’un véhicule diesel sur 15 ans, grâce notamment aux économies d’entretien.

Elle s’est en revanche interrogée sur le problème de la valeur de reprise de ces nouveaux véhicules, et notamment sur le problème posé par les batteries, et a réclamé « des aides plus simples et ouvertes à toutes les entreprises ».

Une interrogation sur laquelle a bien sûr rebondi Cindy Baesen, directrice du financement de l’équipement chez Bpi France. « Les banques ont besoin d’être rassurées, explique-t-elle, car sur les énergies alternatives, nous manquons totalement de visibilité ». Et de pointer du doigt une technologie encore très jeune, un business model totalement nouveau, et un marché VO encore inexistant.

 

Cindy Baesen, directrice du financement de l’équipement chez Bpi France.

 

Cindy Baesen considère donc, pour stabiliser ce marché, qu’il est possible de jouer sur la durée des contrats et que, concernant le problème de la valeur de reprise (VR), il sera nécessaire « de se mettre autour de la table pour que chacun prenne sa part de risque ».

Pour Daniel Kunegel, président du groupe éponyme, « les entreprises ne pourront effectivement pas porter seules l’intégralité des risques de cette transition, et nous devrons passer par l’allongement de la durée des marchés ».

Un point de vue soutenu par Philippe Fournié, vice-président de la région Centre-Val de Loire : « Il faut arrêter les politiques d’échantillon, mettre en œuvre des engagements pluriannuels et développer une vision à l’échelle des territoires en travaillant à la fois sur les services, les infrastructures et le bon mix-énergétique »…

 

Daimler rappelle ses fondamentaux

 

Pour en terminer avec le chapitre sur la transition énergétique du TRV, la FNTV avait organisée un face à face entre Henri Paccalin, président de Daimler Buses France, et Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie sur le thème du « tout électrique ».

Ce dernier attaque d’ailleurs ce débat sans tourner autour du sujet. « Nous avons trop entendu l’idée que nous pourrions sans problème passer du tout diesel au tout électrique avant d’évoluer vers le tout hydrogène, explique-t-il. Il faut plutôt viser une transition s’appuyant sur un mix-énergétique en lien avec une cohérence géographique en circuit court ».

Attendu comme ardent défenseur du tout électrique la stratégie prônée par Daimler depuis maintenant quelques années), Henri Paccalin a finalement surpris son auditoire. « Nous pensons que c’est le mix-énergétique qui mènera à termes au tout électrique, a-t-il développé. Et concernant nos marques, il faut savoir qu’en septembre dernier, 94% de nos immatriculations n’étaient pas électriques. Certes, nous visons toujours une gamme entièrement électrique ou hydrogène d’ici à 2039, car les industriels ont besoin d’un vrai retour sur les colossaux investissements qu’ils ont consentis dans cette transition, mais nous avons toujours des offres pour chaque segment ».

Annonçant en conclusion que Mercedes-Benz présenterait bien  un e-Intouro en 2026, Henri Paccalin a finalement rappelé un des fondamentaux de l’économie : « nous avons juste besoin de visibilité ».

 

EuMo 2024. Quand Solaris voit la vie en vert

EuMo 2024. Quand Solaris voit la vie en vert

Solaris Bus & Coach a profité du salon EuMo 2024 pour dresser un bilan de la période. Fort de son titre de Bus of the Year 2025 obtenu par son Urbino 18 H2, l’industriel polonais envisage l’avenir avec un certain optimisme, comme le précise Olivier Michard, vice-président ventes internationales.

Premier constructeur récompensé de ce titre pour un véhicule fonctionnant à l’hydrogène, l’industriel voit l’événement comme une consécration de sa stratégie du travail effectué dans le domaine du transport durable. Une stratégie qui lui vaut sur dix ans une part de marché de 14,5% à l’échelle européenne sur les créneaux des autobus électriques ou H2.

Mieux, en 2023, Solaris a engrangé 70% des commandes d’hydrogène passées en Europe. Une évolution, portée notamment par le retour des pays nordiques vers des productions européennes après avoir testé différents constructeurs chinois, qui devrait lui permettre en 2024 de consacrer 85% de sa production aux bus zéro émission, avec pour objectif d’atteindre 1750 à 1800 véhicules sortis d’usine.

 

Olivier Michard, vice-président ventes internationales de Solaris.

 

« La dynamique est bien là, estime Olivier Michard, et nous constatons avec satisfaction que certains clients achètent désormais des autobus Solaris pour la 2e ou 3e fois… ». Pour appuyer cette dynamique, l’industriel entend d’ailleurs développer les contrats de services, qui répondent aux attentes des opérateurs ou des réseaux confrontés aux changement induis par le passage aux mobilités zéro émission.

Si Solaris travaille d’abord au maintien de sa position en Europe en s’appuyant sur sa gamme d’autobus, son plan-produits contient, pour les années à venir, un projet d’autocar, lui aussi zéro émission. En substance, Solaris travaille au développement d’un interurbain dont le prototype devrait voir le jour en 2025, être présenté début 2026 pour des livraisons en 2027. « Il s’agira d’un modèle totalement nouveau, explique Olivier Michard, conçu dès le départ comme un véhicule zéro émission et disponible dans plusieurs longueurs et hauteurs, même si nous mettrons d’abord l’accent sur la version low entry ».

Enfin, Solaris travaille à la mise en production vers 2027 en Amérique du nord d’une plateforme conçue en Europe spécifiquement pour ce marché.

 

 

EuMo 2024. Hess AG, le challenger suisse

EuMo 2024. Hess AG, le challenger suisse

A Strasbourg, le plus long véhicule présenté était un lighTram 25 du Suisse Hess AG. Un industriel qui séduit régulièrement les réseaux de transport hexagonaux. Entretien avec Arnaud Tisserand, responsable commercial lighTram 25.

 

Car & Bus News : Plutôt discret, Hess AG n’en est pas moins devenu incontournable sur certains réseaux hexagonaux, pouvez-vous brosser un rapide portrait de votre entreprise ?

Arnaud Tisserand : Hess AG est avant tout un carrossier traditionnel suisse qui existe depuis 150 ans. Nous sommes des spécialistes de la carrosserie boulonnée en aluminium, à la fois pour les marchés des véhicules utilitaires et pour l’automobile. Hess AG emploie quelque 1000 personnes, dont 800 dédiées à l’autobus et, outre la production directe de nos modèles, nous livrons des kits de carrosserie aux Etats-Unis, en Australie et même en Chine.

 

CBN : Quelle est votre marque de fabrique ?

AT : Hess AG ne fabrique plus aujourd’hui que des véhicules électriques, et si notre base reste le trolleybus articulé, notre grande spécialité est aujourd’hui le modèle bi-articulé comme celui exposé à Strasbourg, un marché sur lequel nous sommes désormais peu nombreux*. Cependant, nous fabriquons aussi des modèles à deux essieux, en 10 et 12m, soit des bus électriques à batteries, soit en version trolleybus. Enfin, actuellement, nous enregistrons aussi de nombreuses commandes de trolleybus à batteries.

 

CBN : Quelle est votre position sur le marché français ?

AT : Nous sommes désormais bien implantés dans l’Hexagone. Il y a 11 ans, nous avions remportés une commande de trolleybus à Limoges, vinrent ensuite 22 trolley bi-articulés pour Nantes avec système de recharge « flash », c’est-à-dire par pantographe en station, puis 34 véhicules pour Lyon, suivis d’une commande de 141 trolleys à livrer d’ici à 2026. Plus récemment, nous avons aussi remporté un marché de 25 bi-articulés pour Nancy et un marché de 40 autobus de 18m pour Clermont-Ferrand. Une implantation importante qui a nécessité la création de Hess France en mars dernier.

 

CBN : Disposez-vous de la capacité de production qui permette de répondre à ce succès ?

AT : Notre capacité de production actuelle est de l’ordre de 200 véhicules par an, et notre site suisse est, de fait, saturé. C’est pourquoi nous avons donc ouvert un site au Portugal, qui connait actuellement sa période de montée en puissance. En revanche, nous sommes connus pour des délais de livraison assez long, puisque nos clients doivent attendre entre 2 et 3 ½ ans pour être livrés.

 

*De fait, depuis la faillite de Van Hool, seuls restent en lice sur ce marché particulier le Suisse Hess AG et le Polonais Solaris Bus & Coach.

 

Le lighTram bi-articulé de 24,5 m de Hess.

  

Fiche technique lighTram 25 (version Nantes)

. Longueur, Largeur, Hauteur : env. 24,5 m, 2,55 m, 3,5 m

. Rayon de giration : 23,8 m

. Structure du véhicule : Système en aluminium CO-BOLT®

. Capacité du véhicule : 149 (4p/m2) 200 (6p/m2)

. Traction : Electrique sur les essieux 2 + 3 Moteurs à aimant permanent, refroidis par liquide

. Chauffage/Climatisation : 100% électrique : chauffage par convecteur et climatisation séparée pour le chauffeur

. Recharge par prise : DFS Mobile, 400 V AC, 22 kVA

. Recharge par pantographe : Transfert conductif Type TOSA et 13 systèmes de charge le long de la ligne, 600 kVA, 20k/370Veff (Transfo)

. Vitesse maximum : 80 km/h

 

 

EuMo 2024. Omnicar veut s’imposer sur le marché des minibus électriques

EuMo 2024. Omnicar veut s’imposer sur le marché des minibus électriques

Bien connu des spécialistes du minicar et du minibus sur châssis Sprinter ou Daily, Omnicar & Bus SAS a, lors de la manifestation EuMo 2024, démontré sa volonté de s’implanter sur le marché des minibus urbains 100% électriques. Rencontre avec Karim Saci, responsable d’agence d’Omnicar & Bus SAS.

 

Car & Bus News : Vous présentez sur EuMo un modèle de minibus électrique qui est un pur produit Omnicar, comment est-il né ?

Karim Saci : Nous avons en effet décidé de nous implanter sur le marché des minibus 100% électriques, forts de l’expérience acquise au fil des années sur le créneau de mini ou midi, disons plus conventionnels. Ce modèle, décliné en 6 ou 7m de long, comme celui que nous avons exposé à Strasbourg, a été dessiné par notre président Alterzi Haitham et a la particularité d’être entièrement assemblé en Chine avec 80% de composants en provenance d’Europe. Le modèle de 6m, qui sera présent à Autocar Expo en décembre prochain, a d’ailleurs déjà été référencé par l’UGAP, et il évoluera encore, puisque nous disposerons d’une nouvelle face avant en 2025.

 

CBN : Quels marchés visez-vous, et comment vous positionnez-vous par rapport à vos concurrents ?

KS : Nous ciblons tous les réseaux de transport collectif qui ont besoin de véhicules propres et de faible dimension pour irriguer leur centre-ville. Notre minibus a d’ailleurs déjà été testé dans des villes comme Dijon, Macon, Narbonne ou Paris. Nous sommes aujourd’hui en attente de réponses sur la moitié des agglomérations qui ont pu le tester. Nous sommes confiants, car, à notre avis, à qualité égale, nous sommes entre 10 et 15% moins chers que nos concurrents. Enfin, nous proposons une solution d’une grande souplesse, car nous pouvons intégrer dans les contrats la fourniture de chargeurs mobiles.

CBN : Quel est votre objectif à termes, quels sont vos délais de livraison ?

KS : Nous ambitionnons de fournir entre 200 et 250 minibus de ce type par an à moyens termes, ce qui nous pousse d’ailleurs à envisager la construction d’une unité d’assemblage en France dès 2026. Quant aux délais de livraison, ils font partie des atouts dont nous disposons à ce jour, car pour une commande portant sur un à 50 exemplaires, nous pouvons garantir un délai de l’ordre de six mois.

 

Le W-Smile S7 d’Omnicar.

 

Fiche technique du W-Smile S7

. Motorisation : DANA EP8 – Électrique

. Capacité : 35 passagers selon configuration :
Jusqu’à 12 places assises (sièges Fainsa) et jusqu’à 28 debout

. Dimensions :  6990 x 2105 x 3100mm

. Poste de conduite : Actia

. Éclairage : Hella

. Girouette : Hanover

. Porte et rampe : Ventura

. Climatisation : Valeo 21 kW
. Double vitrage latérale teinté
. Chauffage (11 kW) : 2 radiateurs 1,5 Kw + 8 kW
En option chauffage au fuel 12 kW
. Vitesse max :  70 km/h
. Autonomie : jusqu’à 300 km (selon circuit)
. Batteries : 127.7 kWh CATL LFP – Lithium-Fer-Phosphate – 4 packs
. Suspensions : Air avec agenouillement et ECAS (Wabco)
. Chargement : jusqu’à 110 kWh
. Châssis : ABS, ESR, EBS3, ESP
. Suspension : Air Wabco

. Pneus : Goodyear 215/75R17.5