par Pierre Cossard | Oct 22, 2024 | Autobus, Entreprise, Les Infos
C’est la saison des prix dans le secteur industriel du transport de voyageurs, notamment à la FIAA de Madrid.
Après le Bus of the Year 2025 attribué au Solaris Urbino 18 H2, et la distribution des Sustainable Bus Award 2025, voici que le Sprinter City 75 de l’Allemand Tremonia Mobility vient de recevoir le trophée du Minibus de l’Année 2025.
Ce modèle, commercialisé dans l’Hexagone par Negobus, mesure 8,50m de long, est équipé d’une porte double à l’avant et simple à l’arrière, et est accessible aux UFR, PMR, et poussettes.
par Pierre Cossard | Oct 22, 2024 | Entreprise, Les Infos, Réseau
Le 18 octobre dernier, la Métropole Européenne de Lille (MEL) a renouvelé sa confiance en Keolis, en lui attribuant un contrat de 7 ans pour la gestion du réseau de transport Ilévia, pour un montant cumulé de 2,5 Mds€.
Ce contrat, qui prendra effet le 1er avril 2025, couvre la maintenance et l’exploitation des métros, tramways, bus, transports à la demande, services pour les personnes à mobilité réduite (PMR), ainsi que le système de vélos en libre-service V’Lille. Il concernera les 95 communes de la métropole.
Keolis et la MEL s’engagent, avec ce partenariat renouvelé, à renforcer et diversifier l’offre de mobilité tout en développant l’intégration entre les différents modes de transports publics disponibles sur le réseau.
Parmi les projets intégrés à ce nouveau contrat, Keolis annonce l’allongement des rames sur la ligne 1 et la rénovation de 60 rames existantes ; l’arrivée de 27 nouvelles rames de tramway ; le lancement d’un nouveau réseau de bus composé de plusieurs nouvelles lignes (dont 3 lignes express ainsi qu’une flotte diversifiée) ; le lancement du service de TàD Flexity avec 30 lignes, dont 10 nouvelles ; et la création de 34 nouvelles stations V’Lille avec l’introduction d’un modèle de vélo plus léger.
Parallèlement, Keolis lancera MOBilévia, une application unique regroupant l’ensemble des services de mobilité de la MEL ; Fabrik’ilévia, une plateforme participative qui permettra aux usagers d’être consultés et de formuler des recommandations sur les projets concernant le réseau Ilévia ; et ReKrut’bus, une agence de recrutement mobile qui parcourra les bassins de vie de la métropole pour attirer et embaucher de nouveaux talents.
Par ailleurs, une nouvelle billettique en Open Payment sera mise en place le 1er juillet 2027 pour les métros, tramways et bus.
Enfin, Keolis annonce qu’à termes, 100% des déplacements des principaux modes du réseau seront soit réalisés grâce à de l’électricité verte soit via du biogaz. A ce jour, la flotte des 460 bus du réseau Ilévia circule déjà au GNV.
par Pierre Cossard | Oct 22, 2024 | Autobus, Autocar, Les Infos
Solaris, MAN et Scania sont les trois lauréats des Sustainable Bus Awards 2025 attribués lors de la soirée de gala de la FIAA, salon qui se déroule à Madrid du 22 au 25 octobre. Ce prix international, jugé par un panel de 10 journalistes de 10 pays différents, récompense les technologies de pointe qui façonnent l’avenir de la mobilité. Les prix couvrent trois catégories : urbain, interurbain et autocar.
Dans la catégorie Urbain, le Solaris Urbino 12 Electric remporte la couronne, mettant en lumière le fait qu’il s’agit là du bus électrique le plus vendu sur tout le continent, Solaris a encore amélioré le modèle avec une mise à jour complète pour 2024.
La dernière version de l’Urbino 12 Electric dispose de plusieurs options de transmission et une capacité de batterie optimisée, grâce aux nouveaux packs High Energy. Tous les composants principaux ont été déplacés vers le toit, libérant ainsi davantage d’espace intérieur pour les passagers.
L’une des principales raisons du triomphe de Solaris réside dans la polyvalence de sa transmission. Le constructeur polonais est ainsi le seul constructeur d’autobus à proposer différents types de moteurs de traction (dans les roues et centraux) sur un même modèle.
Autre source de flexibilité : les différentes options de batterie, notamment les batteries High Energy NMC avec 102,9 kWh par module, les batteries LFP pour le chargement enfichable et les batteries LTO pour le chargement rapide via pantographe.
2025 sera vraisemblablement l’année Solaris, puisque la marque polonaise a aussi reçu le Bus of the Year 2025 pour son Urbino 18 H2.
Le MAN Lion’s City 12 E Low Entry dans l’interurbain
Dans la catégorie Interurbain, c’est le MAN Lion’s City 12 E Low Entry qui a remporté le Sustainable Bus Award 2025. Propulsé par un moteur électrique synchrone interne de 160 kW et équipé d’une capacité de batterie maximale de 480 kWh, le Lion’s City 12 E est destiné aux itinéraires urbains et régionaux.

le MAN Lion’s City 12 E Low Entry.
Les fonctionnalités de connectivité du bus, renforcées par l’intégration de la plateforme RIO, permettent une communication et une gestion transparentes des données, garantissant ainsi aux opérateurs d’optimiser les performances et la maintenance.
Le Scania Touring LNG/LBG gagne dans la catégorie Autocar
Dans la catégorie Autocar, le Scania Touring LNG/LBG se distingue par son utilisation innovante du gaz naturel liquéfié (GNL) ainsi que par la capacité de ce véhicule à fonctionner avec du biogaz liquéfié (LBG) comme carburant alternatif durable.

Le Scania Touring LNG/LBG.
Le véhicule associe son moteur à assence à la transmission Scania Opticruise à 12 rapports, connue pour ses transitions de vitesse fluides et son confort de conduite, en particulier sur les trajets longs-courriers.
Le GNL/LBG apparaît comme un autre acteur de la transition énergétique verte, et comme le Touring LNG/LBG bénéficie des certifications Crit’Air 1, il apparaît bien adapté pour opérer enzones à faibles émissions dans toute l’Europe, y compris sur des marchés comme la France.
par Pierre Cossard | Oct 21, 2024 | Entreprise, Les Infos, Réseau
Un des grands sujets abordés lors du Congrès de la FNTV du 17 octobre dernier aura été celui de la ruralité. Constatant, comme l’indiquait Jean-Sébastien Barrault, président de la fédération, « que les besoins de mobilités dans ces territoires (ruraux, NDLR) vont bien au-delà des services scolaires », la FNTV a en effet publié un Guide des mobilités rurales présenté pour l’occasion par Ingrid Mareschal, déléguée générale de la FNTV.
Un document pratique, destiné aux élus locaux et aux autorités organisatrices de mobilité, et qui s’est donné pour objectif de présenter un panel de solutions d’ores et déjà disponibles et expérimentées – ou bien établies – dans l’Hexagone.

Guide FNTV des mobilités rurales.
Sont donc présentées en une quarantaine de pages un exemple d’intégration du Transport à la demande dans l’Allier ; la digitalisation du service de transport à la demande FlexiTrace à Colmar ; la ligne de covoiturage Covoit’Go Gévaudan ; le service public de covoiturage St’Hopai mis en place par le Pôle d’Equilibre Territorial et Rural Bruche Mossig ; le service de TàD-TPMR mutualisé de Saint-Louis Agglomération ; et la politique de mobilité multimodale d’Arche Agglo, dans l’Ardèche et la Drôme.
Un ensemble de fiches pratiques, largement commentées et expliquées pendant le débat, qui met en lumière la nécessité de laisser les solutions se développer sur un temps long, celle de communiquer pour donner toute la visibilité nécessaire à ces nouvelles offres.
Autre points fondamentaux mis en lumière, celui de l’intégration de cette offre au sein des applications déjà existantes (d’où le concept du MaaS) et l’obligation de mise en œuvre d’une tarification « simple et lisible ».
Un ensemble de « bonnes pratiques » qui feront dire à un intervenant « qu’il faut privilégier la complémentarité et non la concurrence entre les modes ».
par Pierre Cossard | Oct 21, 2024 | Autobus, Autocar, Entreprise, Les dossiers
On en parle depuis bientôt dix ans, et la transition énergétique des transports reste toujours un sujet qui agite « les cœurs et les esprits » du secteur des transport routiers de voyageurs. Le congrès de la FNTV version 2024 n’a pas dérogé à la règle, une bonne partie des débats ont en effet porté sur ce sujet.
En préambule des différents échanges, la parole fut laissée à François Gemenne, président de l’Alliance pour la décarbonation de la route, qui a développé une analyse pragmatique de la situation, en rappelant par exemple que la France ne produit que 1% des rejets mondiaux de gaz à effet de serre.
« Nous militons pour la multimodalité, explique-t-il, et considérons que la stratégie de restriction qui est aujourd’hui mise en œuvre est avant tout une restriction de liberté ». Pour lui, les solutions de transport en commun doivent se multiplier et fournir des alternatives séduisantes, « sans être imposées contre le gré des clients ».

François Gemenne, président de l’Alliance pour la décarbonation de la route.
« Il ne s’agit pas de rendre cette transition acceptable, a conclu François Gemenne, il faut la rendre désirable ».
Le dilemme des financements
C’est Solène Grange, DG d’Iveco France, qui a ouvert le débat portant cette fois sur le financement de cette transition. Elle a d’abord rappelé de façon très claire la liste (à la Prévert) des réglementations qui vont courir jusqu’à 2040. Elle a aussi fait la liste des investissements nécessaires à cette transition : véhicules et infrastructures. « Ces infrastructures représentent un coût énorme, explique-t-elle, et pour bien les dimensionner, il faut réaliser un vrai travail en amont, afin de cerner les justes besoins par rapport aux services qui devront être réalisés ».

Solène Grange, DG d’Iveco France.
Non sans rappeler qu’Iveco Bus misait sur un mix-énergétique dans sa stratégie commerciale, Solène Grange a aussi révélé que le TCO (Coût Total de Possession, ou coût du cycle de vie d’un produit) d’un véhicule électrique à batteries ne serait pas forcément plus élevé que celui d’un véhicule diesel sur 15 ans, grâce notamment aux économies d’entretien.
Elle s’est en revanche interrogée sur le problème de la valeur de reprise de ces nouveaux véhicules, et notamment sur le problème posé par les batteries, et a réclamé « des aides plus simples et ouvertes à toutes les entreprises ».
Une interrogation sur laquelle a bien sûr rebondi Cindy Baesen, directrice du financement de l’équipement chez Bpi France. « Les banques ont besoin d’être rassurées, explique-t-elle, car sur les énergies alternatives, nous manquons totalement de visibilité ». Et de pointer du doigt une technologie encore très jeune, un business model totalement nouveau, et un marché VO encore inexistant.

Cindy Baesen, directrice du financement de l’équipement chez Bpi France.
Cindy Baesen considère donc, pour stabiliser ce marché, qu’il est possible de jouer sur la durée des contrats et que, concernant le problème de la valeur de reprise (VR), il sera nécessaire « de se mettre autour de la table pour que chacun prenne sa part de risque ».
Pour Daniel Kunegel, président du groupe éponyme, « les entreprises ne pourront effectivement pas porter seules l’intégralité des risques de cette transition, et nous devrons passer par l’allongement de la durée des marchés ».
Un point de vue soutenu par Philippe Fournié, vice-président de la région Centre-Val de Loire : « Il faut arrêter les politiques d’échantillon, mettre en œuvre des engagements pluriannuels et développer une vision à l’échelle des territoires en travaillant à la fois sur les services, les infrastructures et le bon mix-énergétique »…
Daimler rappelle ses fondamentaux
Pour en terminer avec le chapitre sur la transition énergétique du TRV, la FNTV avait organisée un face à face entre Henri Paccalin, président de Daimler Buses France, et Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie sur le thème du « tout électrique ».
Ce dernier attaque d’ailleurs ce débat sans tourner autour du sujet. « Nous avons trop entendu l’idée que nous pourrions sans problème passer du tout diesel au tout électrique avant d’évoluer vers le tout hydrogène, explique-t-il. Il faut plutôt viser une transition s’appuyant sur un mix-énergétique en lien avec une cohérence géographique en circuit court ».
Attendu comme ardent défenseur du tout électrique la stratégie prônée par Daimler depuis maintenant quelques années), Henri Paccalin a finalement surpris son auditoire. « Nous pensons que c’est le mix-énergétique qui mènera à termes au tout électrique, a-t-il développé. Et concernant nos marques, il faut savoir qu’en septembre dernier, 94% de nos immatriculations n’étaient pas électriques. Certes, nous visons toujours une gamme entièrement électrique ou hydrogène d’ici à 2039, car les industriels ont besoin d’un vrai retour sur les colossaux investissements qu’ils ont consentis dans cette transition, mais nous avons toujours des offres pour chaque segment ».
Annonçant en conclusion que Mercedes-Benz présenterait bien un e-Intouro en 2026, Henri Paccalin a finalement rappelé un des fondamentaux de l’économie : « nous avons juste besoin de visibilité ».