par Pierre Cossard | Nov 9, 2023 | Autobus, Autocar, Entreprise, Les dossiers
Les industriels de l’autocar et de l’autobus vivent depuis quelques années une véritable révolution. L’accumulation des lois et règlements liée à la transition écologique voulue par les instances européennes et françaises leur impose de revoir toute leur stratégie. Dans ce contexte, l’avis d’une des figures du secteur peut prendre valeur d’analyse. Entretien avec Heinz Kiess, directeur Marketing produit chez MAN Bus.
Car & Bus News : Pouvez-vous nous définir en quelques mots la situation dans laquelle se trouvent les constructeurs de véhicules de transport collectifs actuellement ?
Heinz Kiess : Nous sommes tous clairement sous pression de la réglementation et sous celle de l’obligation de revoir et d’intégrer un nouvel environnement électronique. Pour nous la prochaine étape consiste à répondre au défi de la norme Euro 7 en 2027.
CBN : MAN va donc relever ce pari ?
HK : Oui, en 2027, MAN sortira une motorisation thermique conforme aux normes Euro 7, car nous pensons que l’avenir de l’autocar passera par un mix-énergétique susceptible de répondre aux divers cas d’usage de ce type de véhicules. Dans cette logique, nous présenterons aussi en 2025 un autocar électrique afin de tester le concept, avant, en 2028 ou 2029 de proposer une nouvelle plateforme électrique MAN pour notre gamme d’autocars. Elle intégrera d’ailleurs les batteries que MAN a commencé à produire dans notre usine de Nuremberg.
CBN : L’usage de l’hydrogène semble aussi faire une percée dans le secteur des transports collectifs, quel est le point de vue de MAN sur cette évolution technologique ?
HK : Nous avons passé beaucoup de temps à analyser dans le détail le cycle de l’hydrogène vert. Nous allons concentrer nos recherches sur l’usage des piles à combustible, mais aussi sur le moteur thermique H2. Mais pour bien saisir l’importance de cette évolution et savoir quelle place nous pouvons y tenir, il faut développer une vision du puit à la roue pour faire les bons calculs. Nous nous devons donc d’être pragmatiques car, pour développer l’hydrogène, il faudra disposer d’infrastructures qui restent encore en grande partie à créer.
CBN : Quelle est votre vision du marché européen aujourd’hui ?
HK : MAN mène des enquêtes permanentes auprès de ses clients, et nous ne pouvons que constater qu’ils subissent par exemple aujourd’hui des pénuries de conducteurs, une inflation importante, une concurrence exacerbée, etc. Il est difficile de développer une stratégie produit sans tenir compte du fait que c’est toujours le client final qui décide, et ce en fonction de l’ensemble des facteurs évoqués précédemment. Tant que nos clients ne franchissent pas certains caps, nous ne pouvons pas faire le pari de leur proposer des produits inadaptés à leur demande.
CBN : Diriez-vous par exemple que le véhicule autonome, pourtant de plus en plus présent dans certains catalogues chez vos concurrents, ne correspond pas encore aux attentes de votre clientèle ?
HK : Même si MAN travaille sur plusieurs projets de véhicules autonomes dont les premiers résultats devraient apparaître dans cinq ans, ce qui n’est pas si lointain, l’autonomie ne me paraît pas être une solution adaptée à la grande majorité des besoins du transport collectif.
par Pierre Cossard | Oct 30, 2023 | Autobus, Autocar, Entreprise, Les dossiers, Réseau
Le Global Mobility Call (GMC), organisé par Ifema Madrid et Smobhub, a été organisé du 24 au 26 octobre derniers. Selon ces organisateurs, quelque 8 000 professionnels du monde entier ont répondu présent à ce deuxième rendez-vous du genre, ainsi que près de 500 intervenants et 104 entreprises investies dans le développement de la mobilité et qui exposaient leurs solutions.
C’est la ministre espagnole des Transports, de la Mobilité et de l’Agenda Urbain, Raquel Sánchez, qui a présidé à l’ouverture des portes du congrès et de l’exposition.
Le rôle de l’électrification et d’autres carburants alternatifs dans la décarbonisation, la multimodalité des transports, les nouvelles infrastructures, ainsi que l’innovation, la numérisation et les nouvelles technologies ont été quelques-uns des sujets les plus mentionnés.
Le premier jour, ont été présentées un grand nombre de nouveautés comme la nouvelle voiture des 24H du Mans, propulsée à l’hydrogène-électricité, le premier taxi aérien espagnol propulsé par des drones, le bus autonome de CTAG par PwC, un gyrocoptère avec le drone de la Police, et le bus autonome e-ATAK de Karsan.
En parallèle des diverses table-rondes organisées, notamment sur la transition dans l’aérien, ou sur les « nouveaux paradigmes pour l’avenir », le visiteur a pu assister à la table ronde intitulée « le secteur public comme moteur de la collaboration public-privé pour relever les nouveaux défis de la mobilité » qui réunissait María José Rallo del Olmo, secrétaire générale des transports et de la mobilité de Mitma ; Raül Blanco Díaz, président de RENFE ; Sergio Vázquez Torrón, président d’INECO ; María Luisa Domínguez González, présidente de l’ADIF ; et Álvaro Rodríguez Dapena, président de Puertos del Estado.
Conférence au GMC 2023
Parallèlement, la conférence européenne « Safe, Inclusive and Accessible Mobility in Smart Cities », organisée par AccessibleEU, a permis de brosser le tableau de différents scénarios et bonnes pratiques en matière de mobilité accessible sous trois angles : le rôle du handicap, la visite globale de la ville et quelques exemples de réussite déjà réalisés.
Au chapitre des conférences qui pouvaient retenir l’attention des acteurs du transport public, GMC avait organisé des rencontres sur des sujets aussi divers que le rôle de l’électrification et d’autres carburants alternatifs dans la décarbonation, la multimodalité des transports, les nouvelles infrastructures, ainsi que l’innovation, la numérisation et les nouvelles technologies, etc.
La multimodalité dans le transport de passagers fut aussi l’un des thèmes de cette édition, où les experts ont développé l’idée d’une collaboration public-privé. Les participants ont insisté sur la nécessité de tenir compte de la situation des environnements urbains et ruraux, et ont également invité à prendre en compte le rôle de la micromobilité pour les trajets du dernier kilomètre au-delà du transport collectif.
Il a aussi été question du développement des services multimodaux de mobilité numérique (SMMN), un sujet sur lequel la Commission européenne prépare un texte dans le but « de protéger la vie privée des consommateurs, d’adopter les technologies les plus récentes et de placer le citoyen au centre de la stratégie ».
Fait révélateur enfin, Peggy Liu, de la JUCCCE (Joint US China Collaboration on Clean Energy), a défendu le rôle que la Chine peut jouer en tant que « partenaire d’infrastructure fondamental » vers une mobilité à empreinte nette zéro, elle a expliqué comment l’avenir des macro-villes chinoises se forge avec une approche environnementale, pour faire face à la croissance de la population dans ces espaces et à une gestion plus efficace de la mobilité.
Le dernier jour du congrès a par ailleurs été consacré à une conférence exhaustive sur les « Corridors 360º : Atlantique et Méditerranée ». Des corridors qui seront présentés comme une infrastructure multimodale clé pour le développement économique et social, ainsi que pour les connexions au sein de l’Europe et pour la décarbonation du transport de marchandises et de passagers. Selon les intervenants, ces infrastructures seront le levier qui permettra une meilleure efficacité pour les entreprises et une meilleure connectivité pour les citoyens.
Le Global Mobility Call a finalement annoncé qu’une troisième édition aurait lieu en 2024, du 19 au 21 novembre.
par Pierre Cossard | Oct 26, 2023 | Autobus, Autocar, Les dossiers
C’est presque une tradition, Busworld Europe permet à tous de découvrir la pléthore de production de midi et minibus dans l’univers des transports collectifs. L’édition 2023 n’a pas dérogée à la règle et les carrossiers étaient particulièrement nombreux, surtout sur le créneau du midi et du minicar. Pour autant, tous ces véhicules ne seront pas forcément commercialisés dans l’Hexagone, c’est pourquoi Car & Bus News s’attardera surtout sur les marques déjà, ou en passe, d’être distribuée en France.
Le e-Daily d’Iveco Bus
Au chapitre des surprises du salon, on retiendra d’abord la présentation par Iveco Bus de son concept e-Daily. L’e-Daily est équipé de 3 batteries de 37 kWh chacune, pour une capacité totale de 111 kWh placées à l’intérieur du châssis, ce qui devrait faciliter le travail des carrossiers. Les packs de batteries FPT Industrial de 37 kWh intègrent des cellules dotées de la technologie lithium-ion et offrent une densité d’énergie de 265 Wh/kg au niveau des cellules, pour un poids de 260 kg. Le moteur électrique synchrone alimente la chaîne cinématique électrique FPT Industrial et est installé à l’arrière, il délivre une puissance constante (puissance maximale de 140 kW, couple maximal de 400 Nm). Ses livraisons devraient commencer début 2024.
Le BlueBus 6m
Autre véhicule désormais bien connu des réseaux français, le BlueBus 6m était exposé dans une version entièrement équipée selon les normes GSR2 à venir avec le package Mobileye. Ce petit autobus électrique fait aujourd’hui l’objet d’une intense campagne de démonstration dans l’Hexagone puisqu’il est testé quasiment chaque semaine sur un nouveau réseau. Selon les responsables de BlueBus, une soixantaine de véhicules ont déjà été acquis, les dernières livraisons étant toujours en cours. Enfin, BlueBus annonce travailler pour 2024 à l’intégration des batteries lithium-ion de Forsee Power afin de disposer d’une offre plus complète sur ce créneau.
Le e-Centro autonome d’Otokar
Chez Otokar, le minibus e-Centro était à l’honneur, sur le stand dans sa version électrique classique, mais aussi devant les halls d’exposition, puisqu’une version autonome était mise à disposition des visiteurs pour se déplacer entre les halls. Le constructeur turc présentait aussi son (plus classique) midicar Ulyso T bien connu des autocaristes français.
Le e-Jest de Karsan, distribué par HCI
Pour Karsan, distribué en France par HCI, le minibus électrique e-Jest trônait fièrement sur le stand, aux côtés du midibus e-ATAK dans sa version autonome, véhicule qui sera à l’honneur quelques jours plus tard aux RNTP de Clermont-Ferrand.
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Isuzu Anadolou Novo Volt
Isuzu Anadolou, distribué en France par FCC, possède une gamme midi particulièrement complète, qu’il n’a pas manqué de mettre en valeur sur son stand. Voisinaient donc l’autocar de 37 places Grand Toro, et le midibus électrique Novociti Volt. Mais la grande nouveauté était ici le midicar Novo Volt, premier midicar électrique de sa catégorie et qui devrait logiquement retenir l’attention des opérateurs.
Indcar
Indcar, bien implanté en France avec une vaste gamme de minibus et minicars, a annoncé un changement profond de sa gamme de produits, qui s’appuiera à l’avenir sur deux énergies : le GNC et l’électricité. Une transformation industrielle à laquelle Indcar travaille depuis des mois et qui donnera lieu au lancement d’une nouvelle gamme de véhicules à la fin de 2024 dans les deux centres de production, à Arbúcies (Espagne) et à Prejmer (Roumanie).
Rampini
Rampini a présenté son Hytron, un midibus de 8m fonctionnant à l’hydrogène, annonçant qu’il pourra transporter sur 400 km un total de 48 passagers, qui pourrait être distribué en France par Négobus. Il voisinait les véhicules de la gamme déjà connus, le Eltron électrique et le Sixtron.
Au détour des halls, on découvrait aussi l’Oréos M20, distribué par PVI (Renault Groupe) sur la base du Daily ; le midibus électrique à batteries de Zhongtong Bus qui sera distribué en Europe par Altas Auto, (un véhicule de de 7,5 m sur 2,1 m de large et pouvant accueillir 37 passagers) ; le minibus électrique Azure 7 de Higer ; le midibus électrique de la renaissante marque Ikarus ; ou le surprenant minibus électrique eC24S d’UNVI ; etc.
N’hésitez pas à consulter nos précédents chapitres déjà consacrés à Busworld 2023 :
par Pierre Cossard | Oct 23, 2023 | Autobus, Autocar, Equipement, Les dossiers
La fée électrique a à ce jour gagné la partie concernant la motorisation des autobus et se développe à grande vitesse dans l’univers des autocars. De fait, les équipementiers traditionnels du secteur adaptent leurs offres pour faire face à cette nouvelle donne. Au fil des très nombreux stands qui s’offraient au regard du visiteur, ce dernier ne pouvait que constater l’adaptation opérée par tous ces industriels. Car & Bus News vous présente dans ce dossier un (petite) partie des nouveautés qu’il était possible de découvrir, cette fois par ordre alphabétique.
ABB a présenté un nouveau chargeur de flotte HVC360. Selon l’industriel, cette solution de recharge de flotte offre aux opérateurs le pouvoir de recharger n’importe où.Le nouveau HVC360 offrirait la meilleure densité de puissance de sa catégorie et une puissance notable par rapport à la surface au sol occupée, offrant donc une grande flexibilité pour toute configuration de site ou situation d’utilisation. Il produit jusqu’à 360 kW de puissance et permet de connecter jusqu’à quatre bornes de recharge avec une distance allant jusqu’à 100 m entre l’armoire électrique et chaque point de recharge, la première pouvant ainsi être placée dans un endroit sûr et sans collision, même sur le toit du dépôt. En prenant simultanément en charge toutes les interfaces de chargement et en permettant une combinaison de méthodes de recharge allant du CCS au pantographe, les opérateurs peuvent choisir le système qui leur convient le mieux pour un dépôt de bus.Meilleure densité de puissance de sa catégorieL’armoire de recharge est connectée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an, pour surveiller et diagnostiquer à distance, et recevoir des mises à jour sur les ondes pour prendre en charge chaque nouveau bus ajouté à la flotte. ABB garantit une disponibilité de 97% pour cette nouvelle génération de chargeurs.
Allison Transmissions
Allison Transmission a lancé lors du salon l’eGen Power® 85S, le dernier né de sa famille d’essieux entièrement électriques. En partenariat avec Anadolu Isuzu, qui a intégré son eGen Power 85S dans le bus entièrement électrique Isuzu Novo VOLT, lui aussi présenté pour la première fois.C’est la première fois qu’un essieu électrique eGen Power est intégré dans un midibus, élargissant ainsi la famille d’essieux entièrement électriques à un nouveau segment de marché.L’eGen Power 85S a été spécialement développé pour répondre aux besoins des applications de midibus et de petits camions nécessitant un poids à l’essieu inférieur à 8,5 t, avec une largeur de voie plus étroite, une fusée plus petite et un nouveau carter d’essieu embouti.
Azimut présentait le Smart Bus, un univers interconnecté destiné aux bus. L’équipementier a dévoilé l’AOD BusPad+ qui concerne le divertissement des passagers à bord en proposant des contenus en streaming et la possibilité de diffuser du contenu personnel sur des écrans individuels intégrés. Il a aussi présenté le nouveau MirrorCam Digital Rearview, qui permet une vision améliorée en temps réel à l’aide de caméras et de moniteurs.
BorgWarner
Borgwarner a exposé à Busworld un système de refroidisseurs pour moteurs électriques, des systèmes de ventilation haute tension et des réchauffeurs de liquide de refroidissement haute tension pour batteries et habitacles. Les eCoolers Intercell pour véhicules électriques sont des plaques froides destinées à refroidir les cellules de batterie, cette gestion thermique des étant essentielle pour améliorer les performances et la durabilité des batteries. Pour atteindre cet objectif, BorgWarner a développé des systèmes de refroidissement caractérisés par une meilleure répartition du liquide de refroidissement, conduisant à une homogénéité et à une faible résistance thermique et perte de charge.Avec le système eFan haute tension, BorgWarner propose une solution système complète de 800 V composée d’un ventilateur de refroidissement, d’un moteur électrique et d’un onduleur, une solution conçue pour refroidir des composants tels que la pile à combustible, le moteur de traction, le frein électrique ou le bloc-batterie, ou des véhicules électriques à pile à combustible.Enfin, les réchauffeurs de liquide de refroidissement haute tension pour le chauffage de la batterie et de l’habitacle sont de conception modulaire et compacte, avec une densité de puissance thermique élevée. BorgWarner met en avant un temps de réponse rapide (chauffage/refroidissement) grâce à une faible masse thermique et un rendement élevé.
Cummins
Cummins présentait des batteries et un moteur à hydrogène baptisé Accelera by Cummins. Les solutions Accelera englobent un vaste portefeuille de technologies complémentaires, notamment des batteries, des piles à combustible à hydrogène et des groupes motopropulseurs entièrement intégrés à zéro émission, complété par la nouvelle batterie BP95E qui présente une forte densité d’énergie. Le moteur à pile à combustible à hydrogène de 150 kW, représente par ailleurs la dernière génération de technologie de pile à combustible d’Accelera pour les applications d’autocars. Enfin, le moteur 1CS2016 NextGen avec onduleur ELFA 3 était aussi la star du stand.
Eberspeacher
Eberspeacher dévoilait son nouveau système de toit AC138 EVO. Il est conçu spécifiquement pour les bus hybrides et électriques à batterie. Il fonctionne en inversant le circuit d’air au lieu du circuit de réfrigérant. Cela permet d’optimiser les composants du système de réfrigération pour une seule fonction à la fois. Il est géré par un logiciel qui ajuste les volets d’air. Il en résulte une réduction de poids globale allant jusqu’à 50 kg. De plus, la fonction d’évacuation d’air intégrée permet de récupérer l’énergie de l’air sortant. Il a développé une variante destinée aux autocars de tourisme avec une hauteur réduite de 250 mm et un design aérodynamique. La version plus compacte pour les bus urbains se distingue par une hauteur de 415 mm et une longueur de seulement 2,8 m. Les deux ont une puissance frigorifique de 35 kW, une puissance thermique de 24 kW et pèsent 325 kg. L’AC138 EVO entrera en production en série pour le bus urbain entièrement électrique à partir de 2025.
Equipmake dévoilait une transmission électrique de dernière génération (ZED), un groupe motopropulseur électrique à batterie. Le ZED d’Equipmake peut être installé dans tous les types de bus, du simple au double étage, et conviendrait aux véhicules neufs comme à la remotorisation des véhicules diesel. Dotée du moteur électrique, de l’onduleur et de l’électronique de puissance développés en interne par Equipmake, combinés à des batteries lithium-ion, le ZED est donné par son concepteur comme disposant d’un rendement élevé. Il dispose par ailleurs d’un système de gestion thermique breveté d’Equipmake, qui maintient les trois composants clés du ZED (la batterie, le moteur et l’onduleur) à une température de fonctionnement optimale, maximisant ainsi l’autonomie du véhicule.Les batteries lithium-ion sont disponibles dans une gamme de tailles, de 327 kWh à 436 kWh, jusqu’à 545 kWh, offrant des autonomies allant jusqu’à 400 km, avec le moteur électrique HTM 3500 d’Equipmake qui délivre une puissance maximale de 400 kW.
Forsee Power
Forsee Power a dévoilé ses batteries extra-fines de la nouvelle offre SLIM qui sont disponibles en 3 tailles et permettent une intégration des batteries dans des espaces restreints (toit, plancher, châssis thermique du véhicule non modifiable). Les modules, de 11, 16 ou 21 kWh, peuvent être combinés et empilés les uns sur les autres dans des espaces plus grands comme le toit d’un bus, ou l’ancien compartiment moteur d’un véhicule thermique en cours d’électrification. Avec des densités énergétiques de 166 Wh/kg et 200 Wh/L, la nouvelle offre modulaire ZEN SLIM permet d’optimiser tous les volumes disponibles en évitant de modifier les châssis existants. Il permet également aux constructeurs de bus d’intégrer des batteries dans le plancher, tout en réduisant le poids des véhicules. Associés à une gestion thermique liquide, les modules ZEN SLIM ont une durée de vie de 5 000 cycles. Enfin, elles peuvent être chargées et déchargées avec un courant continu de 177A (1C) et résister à des courants de charge et de décharge de pointe allant jusqu’à 354A (2C).
FPT Industrial
FPT Industrial mettait en avant, pour la première fois de façon indépendante d’Iveco, ses packs de batteries pour minibus et bus, ainsi qu’un BMS (système de gestion de batteries) développé en interne. Le premier produit ePowertrain était la batterie eBS37 EVO de 37 kWh pour minibus avec une densité énergétique allant jusqu’à 140 Wh/kg, jusqu’à huit ans de garantie et de nouvelles caractéristiques de sécurité de pointe (ECE R100.3). Il sera utilisé sur le minibus eDaily. Cette batterie adopte l’eBM5, le premier BMS développé par FPT Industrial avec des algorithmes de gestion de batterie pour garantir un niveau plus élevé de sécurité, de précision et de performances. FPT présentait aussi la batterie eBS69 de 69 kWh pour bus électriques, avec une densité énergétique allant jusqu’à 178 Wh/kg et jusqu’à 10 ans de garantie. Dans le segment des bus équipés de moteurs à combustion interne, FPT Industrial présentait aussi son moteur N67 NG, qui offre respectivement une puissance et un couple allant jusqu’à 285 ch et 1 250 Nm, et une réduction des émissions de CO2 jusqu’à 15%.
Hispacold présentait à Busworld une nouvelle unité CVC au CO2 et un système de maintenance prédictive basé sur l’intelligence artificielle. L’eBreeze HVAC électrique se compose ainsi de deux systèmes dotés d’une pompe à chaleur réversible pour produire du froid et de la chaleur et d’un système de renouvellement d’air qui leur permet de fonctionner avec 100% d’air frais. Disponibles en plusieurs configurations, les systèmes e-Breeze réduisent le poids de plus de 20% par rapport aux gammes électriques Hispacold précédentes et nécessitent 40% de charge de gaz réfrigérant en moins. Pour sa part, l’unité CO2 B100 bénéficie d’une nouvelle conception du système CVC CO2 respectueux de l’environnement pour les bus qui utilisent ce réfrigérant naturel. Elle présente également une gamme de panneaux de contrôle NetiOs, et la gamme Thermion d’unités BTMS (système de gestion thermique de la batterie) permettent de maintenir la température de la batterie dans la plage de fonctionnement optimale. Il était également possible de découvrir la nouvelle version plus petite du purificateur d’air, le mini eco3, capable de traiter jusqu’à 8 m3 d’air, et donc particulièrement adaptée au traitement du volume d’air autour du conducteur. Enfin, Hispacold présentait Signum : un nouveau système de maintenance prédictive basé sur l’intelligence artificielle. Ce projet vise à développer un système intelligent qui permettrait de générer un système de maintenance capable d’anticiper le moment où une intervention technique est réellement nécessaire sur un véhicule, avant qu’une panne ne survienne.
Hübner
Hübner présentait un système de suspension et d’amortissement hydropneumatique pour châssis sans air comprimé qui, selon l’industriel, offre un plus grand confort de conduite. Ce nouveau système utilise l’huile comme fluide hydraulique pour une suspension et un amortissement hydropneumatique, avec une efficacité énergétique supérieure à celle de l’air comprimé.
Kempower
Kempower présentait ses solutions de recharge rapide pour véhicules électriques. Il propose une solution complète de recharge rapide CC avec une conception modulaire et évolutive. Les capacités de distribution de l’énergie permettent de distribuer la capacité de recharge aux véhicules qui en ont le plus besoin, maximisant ainsi les kilowatts disponibles dans les dépôts et les centres de recharge. Il présente également ChargEye for Depot, un logiciel de gestion de recharge basé sur le cloud pour minimiser le coût total de possession.La plateforme ChargEye permet ainsi de surveiller et de contrôler la charge en temps réel et permet un partage dynamique de la charge, ce qui réduit les temps d’inactivité et évite la surcharge du système de charge. Kempower présentait le système de chargement Kempower Satellite, le Kempower Liquid Cooled Satellite, le Kempower Pantograph Down etChargeur mobile Kempower.
Kiepe Electric, qui est surtout connu pour sa technologie In Motion Charging (IMC), largement adoptée dans le segment des trolleybus, présentait son système K-Charger, qui est destiné à s’installer en complément ou en alternative à la recharge nocturne. Le mHPC de Kiepe Electric utilise l’infrastructure électrique existante pour la recharge.Ce concept est logé dans un conteneur portable clé en main, et est présenté comme idéal pour les bus électriques qui desservent les zones périurbaines. ils peuvent ainsi être alimentés en énergie dans les gares ou à proximité des voies ferrées via le K-Charger. Kiepe Electric propose également la solution de recharge complète sous forme d’unité mobile qui utilise des batteries pour fournir de l’énergie de recharge.Afin de rendre la commutation entre les itinéraires avec et sans lignes aériennes simple, Kiepe a développé un nouveau collecteur de courant intelligent (ICC). Ce système collecteur de courant de nouvelle génération peut recâbler aussi bien verticalement que latéralement, ce qui permet de recâbler les poteaux collecteurs de courant en tout point du réseau de lignes aériennes. Cela évite un recâblage manuel fastidieux. L’ICC est une conception compacte avec une géométrie optimisée. Kiepe Electric lançait également Smart Fleet Management (SFM), un logiciel de gestion de l’énergie basé sur l’IA pour les flottes de bus électriques. Le SFM apprend automatiquement les informations d’itinéraire des lignes de bus et couvre ainsi les besoins de recharge électrique nécessaires aux bornes de recharge ou sur la ligne aérienne, explique le groupe. Enfin, le Kiepe Traction Inverter (KTI) est un convertisseur pour les bus à batterie et les véhicules utilitaires électriques et, dans la fonction d’onduleur de traction, un composant d’entraînement central. Grâce à son design compact, il peut être installé n’importe où sur le véhicule.
Mekra, qui se présente comme un des leaders dans le domaine de la sécurité visuelle pour les véhicules longs tels que les bus, présentait sa technologie de caméras qui permettent de capturer la zone non visible autour d’un véhicule. Les caméras numériques de Mekra affichent une vue large de ce qui se déplace devant et sur les côtés du bus. Au cas où la visualisation se tromperait pendant un moment, l’écran du cockpit devient immédiatement noir et le conducteur sait qu’il doit faire particulièrement attention. Si le conducteur oublie d’utiliser l’indicateur, un gyroscope intégré enregistre le mouvement latéral de la carrosserie et le conducteur entend un signal d’avertissement en cas d’approche d’un danger.
Sono Motors
Sono Motors présentait ses derniers développements en matière de solutions solaires pour autobus, en mettant l’accent sur le Solar Bus Kit, une solution complète de modernisation solaire destiné aux bus. Le kit de bus solaire de Sono Motors peut servir de technologie de pontage, et l’énergie ainsi générée permet un fonctionnement réduit des coûts et des émissions des systèmes électriques et soulage le groupe électrogène embarqué (alternateur). Sono Motors travaille également sur des solutions pour les bus électriques en plus de son kit de bus solaire pour les bus diesel. Une version personnalisée du Solar Bus Kit avec 14 modules solaires semi-flexibles a ainsi été installée sur un Mercedes-Benz Citaro électrifié de la flotte de démonstration de pepper motion.
Thermobus
Thermobus lançait un système de chauffage automobile infrarouge à faible consommation d’énergie. La climatisation étant l’un des éléments affectant les performances des véhicules électriques, Thermobus conçoit son système de chauffage infrarouge (IR) qui réchauffe directement, offrant ainsi plus de confort aux passagers et aux conducteurs. Aucun ventilateur n’est nécessaire, ni aucun autre composant mobile, le système ne nécessite donc aucune maintenance. L’IR nécessite environ 200/300 W/km. Les panneaux IR peuvent être montés au plafond, au sol ou même sur les murs latéraux, et est conçue pour remplacer le système de chauffage eau/glycole conventionnel, avec des économies de poids significatives, ou peut être intégrée au système de chauffage traditionnel pour des conditions hivernales extrêmement rigides.
Thermo HV
Le Thermo HV pour bus électriques est un réchauffeur qui dispose d’un contrôle continu de la puissance calorifique grâce à une unité de contrôle intégrée, soit en régulant la température de sortie de l’eau, soit en régulant la température de sortie de l’eau. Avec une plage de tension de 450 à 850 V CC, le Thermo HV fournit une puissance calorifique constante de 12 kW, est compatible CAN et fournit des données de fonctionnement du véhicule grâce à des fonctions de diagnostic intelligentes. Valeo exposait aussi la famille smart SPump qui sont des applications avec des circuits de refroidissement ou de chauffage à l’intérieur du véhicule ou pour des composants comme les batteries. Les versions avec PWM et CAN disposent d’un contrôle de vitesse variable, économisent de l’énergie, réduisent les émissions sonores et offrent toujours les performances exceptionnelles requises pour les véhicules électriques. Les SPump S120 et S200 sont les pompes de circulation légères et compactes.
Thermo King® a présenté la pompe à chaleur réversible Athenia™ ENVI fonctionnant au R-744 (CO2), un fluide frigorigène naturel respectueux de l’environnement. Elle est conçue spécifiquement pour les autobus électriques et hybrides pour assurer le confort des passagers et un fonctionnement durable avec les meilleures performances du marché. Thermo King présentait également des systèmes de gestion thermique complets et personnalisables pour tous les types d’autobus, y compris de nouveaux systèmes pour les véhicules d’une longueur inférieure à 12 mètres, ainsi que des bus circulant dans des régions à température ambiante élevée. Le R-744, souvent appelé CO2, est un fluide frigorigène naturel, non toxique, ininflammable et n’appauvrissant pas la couche d’ozone, avec un potentiel de réchauffement planétaire (PRP) de seulement 1. Grâce à ses capacités, la nouvelle pompe à chaleur Thermo King Athenia™ ENVI a été optimisée pour offrir un confort maximal aux passagers non seulement pendant les mois d’été où un refroidissement est requis, mais également pendant les hivers les plus froids, sans avoir besoin de chauffage auxiliaires ou de chaudière supplémentaire. L’unité peut fonctionner en mode Chauffage à des températures ambiantes jusqu’à -25 °C et fournir du froid à des températures aussi élevées que +50 °C. Simultanément, l’unité protège les batteries de la chaîne cinématique du bus en fournissant de l’eau refroidie ou réchauffée pour les conditionner pendant la charge et la décharge. Les pompes à chaleur Thermo King Athenia™ ENVI équipent déjà les bus de la marque Ebusco opérant à Berlin. Le système Thermo King Athenia™ APX fonctionne elle en refroidissement seul. Elle offre un débit d’air élevé et est étudiée pour les régions où les températures extérieures sont élevées, afin de garantir des performances optimales. L’Athenia™ APX peut fonctionner avec le compresseur à vis à haut rendement pour une durabilité accrue. L’unité peut être installée à la fois sur des bus diesel ou électrique. La pompe à chaleur Thermo King S30E de toit et compacte, monobloc, ultra-plate est destinée aux minibus et midibus de moins de 12 mètres.
Valeo
Valeo mettait l’accent sur les systèmes de gestion thermique des bus en ciblant notamment le confort thermique, la sécurité et les solutions de flotte sans émissions. Sa solution E-Cooler offre une gestion de la température de la batterie avec une capacité de refroidissement maximale de 10 kW. Il vise à protéger les batteries contre la surchauffe pendant la charge et la décharge. Le système les refroidit dans des conditions de conduite à haute température et comprend une fonction de chauffage pour maintenir des températures optimales de la batterie. Le dernier système de climatisation de Valeo pour les bus équipés de moteurs alternatifs, le climatiseur de toit entièrement électrique REVO-E HP R744, était aussi présenté. Ce système refroidit et chauffe l’intérieur des véhicules électriques avec une consommation d’énergie minimale. Il dispose notamment d’un dégivrage dynamique à la demande, garantissant un fonctionnement économe en énergie de la pompe à chaleur même à des températures inférieures à 5°C. Le système fonctionne avec le réfrigérant naturel R744. Les propriétés chimiques de ce réfrigérant et le système de contrôle spécialement développé permettent de l’utiliser à des températures ambiantes de -20° à +50°C.
Vehtec, fabricant de solutions de chauffage économes en énergie pour les véhicules lourds comme des bus, présentait à Busworld son système SubZero Solution, qui est un système de stockage d’énergie en instance de brevet axé sur les sources d’énergie alternatives, les panneaux solaires et l’hydrogène. Selon l’industriel, ce système apporte une réponse sur la façon d’utiliser l’énergie solaire de manière optimale. Pour les véhicules de transport public, il permettrait de réduire la charge du système d’assistance électrique du bus en stockant, et en réutilisant l’énergie excédentaire générée. L’utilisation d’une batterie auxiliaire et la prévision du taux de charge de la batterie, ainsi que de la consommation électrique de l’unité de pré-conditionnement et de tout autre système auxiliaire connecté à la batterie auxiliaire.
Voith le Voith Electrical Drive System (VEDS), qui comprend un moteur électrique avec tous les composants d’entraînement, le contrôle des auxiliaires, la distribution haute tension, le système de refroidissement et le câblage de tous ces composants. De plus, les barres de toit plug-and-play permettent au client d’intégrer facilement tous ces composants dans les véhicules. Le moteur à aimant permanent refroidi par eau a une densité de puissance de 340 kW et peut être utilisé dans des bus standards, articulés et à deux étages.Par ailleurs, la nouvelle transmission automatique DIWA NXT est dotée d’un système hybride en option avec une unité centrale de récupération (CRU) de 48 V et un engrenage de surmultiplication supplémentaire. La motorisation automatique DIWA répond ainsi aux besoins du segment interurbain et autocar.
Webasto
Webasto présentait les nouveaux venus de sa famille HVH 100 et 120, qui délivrent respectivement 10 et 12 kilowatts (kW) de puissance calorifique. Il s’agit des modèles de deuxième génération du premier radiateur de 800 volts au monde à entrer en production en série. Associées au nouveau climatiseur de toit électrique CoolTop 80-e (CT 80-e), les unités de chauffage et de refroidissement permettent, selon Webasto, de maintenir une température agréable toute l’année, de la cabine du conducteur mais aussi du compartiment passagers. Par ailleurs, l’équipementier présentait Cronus Smart, qui consiste en un système de gestion thermique électrique (eTM) à commande centralisée, qui maintient les batteries de traction et l’habitacle au niveau idéal. Webasto exposait aussi son premier climatiseur de toit entièrement électrique pour midibus et minibus : le CoolTop 80-e (CT 80-e) donné avec une capacité de refroidissement de 7,5 kilowatts. Enfin, Webasto présentera son Range Plus, un système destiné aux minibus et qui consiste en un réchauffeur d’air installable a posteriori.
ZF
ZF a présenté lors du salon Busworld son nouvel essieu électrique surbaissé AxTrax 2 LF de ZF. Il est doté de deux onduleurs autonomes en carbure de silicium (SiC) et d’une unité de contrôle électrique de haute performance, offrant donc un système de propulsion électrique tout-en-un pour bus citadins. Selon l’industriel, la conception compacte de l’AxTrax 2 LF maximise l’espace disponible pour le compartiment passagers ou les batteries, ce qui permet de concevoir des modèles de bus accueillants pour les passagers. S’ajustant dans un espace d’installation similaire à celui de son prédécesseur l’AxTrax AVE, le nouvel essieu est par ailleurs totalement compatible avec les solutions de suspension pneumatique et de moyeux de ZF. Côté logiciels, l’AxTrax 2 LF bénéficie également de la vaste expérience de ZF dans l’élaboration de fonctions de pointe telles que le contrôle de l’état de l’essieu et la cybersécurité. L’AxTrax 2 LF est disponible en deux versions qui délivrent des puissances continues de260 kW et 360 kW et des couples de pointe de 22,700 Nm et 37,300 Nm. La version plus puissante permet d’atteindre une capacité de montée de 20%, même pour les bus articulés jusqu’à 29 t avec un seul essieu moteur. Par ailleurs, son nouveau système de refroidissement d’huile adapte le débit d’huile pour contribuer à maximiser l’efficience, optimiser la température de service et la lubrification.
N’hésitez pas à consulter nos précédents chapitres déjà consacrés à Busworld 2023 :
. Bruxelles, centre du monde des cars et bus
. Sustainable Bus Awards, finalistes et lauréats
. Surprises au fil des stands
. La tentation hydrogène
. L’autocar en transition
. L’autobus en majesté
par Pierre Cossard | Oct 17, 2023 | Autocar, Entreprise, Les dossiers
Si l’autocar n’a pas tenu la vedette de l’édition 2023 du salon Busworld Europe, la plupart des marques présentes misant sur le marché aujourd’hui visiblement plus porteur des autobus (un sujet sur lequel nous reviendrons en détail), ce type de véhicule était toutefois loin d’être absent des halls d’exposition, avec quelques nouvelles pépites et plusieurs nouveauté dignes d’un arrêt sur image pour ce qui concerne le marché français. Nous reviendrons ultérieurement sur le marché des midi et minicars, qui étaient eux aussi très présents au fil des stands.
Le stand Van Hool.
En tout bien tout honneur, c’est Van Hool, le régional de l’étape, avec lequel nous allons ouvrir le bal, d’autant que sur son stand, un des plus grands du salon, l’industriel présentait sa nouvelle gamme d’autocars T. La caractéristique la plus frappante du Van Hool T est son pare-brise particulièrement bombé. Il est équipé de série de rétroviseurs latéraux redessinés, avec les caméras MirrorCams disponibles en option.
Si le poste de conduite bénéficie aussi d’une refonte totale, le compartiment passagers dispose d’une nouvelle génération de sièges, à la fois plus légers et plus confortables avec toute une gamme d’options et un gain de 5 à 6 kg par siège.
Van Hool présente également l’ensemble de ses nouveaux équipements de sécurité, conçu avec Mobileye, qui propose de programme complet dit Shield+ : Turning Assist qui détecte la présence d’usagers à côté du véhicule ; PCW, Pedestrian Collision Warning qui détecte des personnes en mouvement qui se trouvent devant le véhicule ; SLI, Speed Limitation Indication qui reconnaît les panneaux de signalisation routière affichant une limitation de vitesse et les indique sur le tableau de bord ; Traffic Sign Recognition qui reconnaît les panneaux de signalisation routière ; HMW, Highway Monitoring Warning qui prévient le conducteur lorsque la distance par rapport au véhicule qui précède devient trop courte ; et Turn Signal Reminder, le système de signalement au conducteur qu’un clignotant est allumé depuis trop longtemps.
À ces équipements de sécurité vient s’ajouter le DDI, ou Driver Drowsiness Indication qui surveille l’état d’éveil du conducteur.
Dans une première phase, le Van Hool T se déclinera dans les modèles Van Hool T Alicron (12-13 m), T Acron (10-14 m) et T Astron (13-14 m). C’est Paccar-Daf qui fournit les motorisations de la génération Euro6 NG (11 & 13 l.), avec une gamme de puissance allant de 270 kW/367 cv à 390 kW/530 cv. Enfin, Van Hool T propose un choix de boîtes de vitesses automatisées (ZF TraXon) et de boîtes de vitesses automatiques (ZF EcoLife et Allison).
Le stand Setra.
Dans le même hall cohabitait Daimler, avec ses deux marques Mercedes-Benz et Setra. Logiquement, dans ce chapitre, on commencera par le second, reconnu comme spécialiste de l’autocar, et qui a beaucoup souffert des dernières années des vaches maigres covidiennes. Setra présentait donc pour l’occasion les nouvelles versions des séries ConfortClass et TopClass, qui ont bénéficié, entre autres d’un facelifting. Le visiteur pouvait ainsi découvrir six modèles, ComfortClass HD, trois autocars de tourisme de luxe TopClass HDH et l’autocar de tourisme à deux étages S 531 DT. Setra a voulu faire étalage de son savoir-faire à travers les nombreuses options d’équipement spécial disponibles : porte arrière au lieu de l’entrée centrale pour Modèles HD avec agencement de l’habitacle correspondant, toit en verre TopSky Panorama, sièges triples avec plancher plat, une variété de selleries en tissu et en cuir, etc. La gamme de modèles ComfortClass HD s’étend du modèle compact de 10,5 mètres de long, au S 511 HD au S 519 HD, d’une longueur de près de 15 mètres.
Les Setra TopClass étaient aussi présents, du compact S 515 HDH au S 517 HDH, de 12,5 à 14,2 mètres de longueur. Tous ces modèles sont équipés du moteur six cylindres en ligne Mercedes-Benz OM 470 d’une cylindrée de 10,7 litres en trois puissances allant de 290 kW (394 ch) à 335 kW (456 ch) et l’OM 471 (cylindrée de 12,8 litres) avec 350 kW (476 ch) et 375 kW (510 ch). Enfin, Setra mettant en avant son nouvel autocar interurbain MultiClass LE. Le Setra S 518 LE à trois essieux était ainsi présenté pour la première fois dans le cadre du salon. La gamme Setra MultiClass LE comprend des modèles interurbains d’une longueur comprise entre 10,51 et 14,52 mm et dotés de deux et trois essieux.
Chez Mercedes-Benz, on présentait l’interurbain Intouro et le Tourismo dans des versions améliorées. La plate-forme électrique/électronique de l’Intouro a ainsi été entièrement revue. Ce véhicule dispose du système d’assistance au freinage d’urgence Active Brake Assist 5 (ABA 5), du système d’assistance de freinage d’urgence Active Brake Assist 6 en option, du Sideguard Assist 2, qui sera à l’avenir aussi disponible pour le côté conducteur. Frontguard Assist est lui complètement nouveau. Il avertit des obstacles ou des personnes directement devant le véhicule. Enfin, l’assistant de signalisation routière Traffic Sign Assist est une autre nouveauté. Il avertit le conducteur si la vitesse autorisée est dépassée. Enfin, le régulateur de vitesse adaptatif (ART), le système de surveillance de la pression des pneus (TPM) et le système d’assistance à l’attention Attention Assist (AtAs), ainsi qu’une interface pour l’utilisation d’éthylotests pour le poste de conduite, ont été adoptés en équipement standard. Sous le capot, l’Intouro dispose du moteur Mercedes-Benz six cylindres développant de 299 à 394 ch.
Le Tourismo, disponible en 12,30 et 13,90 m de longueur, bénéficie des mêmes avancées en matière de sécurité et d’assistance à la conduite, l’idée étant, comme pour tous les autres constructeurs, de se mettre en conformité avec le règlement européen General Safety Regulation (GSR), deuxième du nom à venir…
Le MAN Lions Intercity LE 14.
Autre poids-lourds germanique, MAN proposait en vedette son nouveau véhicule à trois essieux Lion’s Intercity LE 14 qui dispose de 63 places assises et une capacité maximale totale de transport de 127 passagers. Deux postes de conduite sont proposés : la version classique et modernisée issus du Lion’s Intercity ou le tableau de bord propre à MAN basé sur les spécifications VDV découlant de la nouvelle génération Lion’s City. Ce véhicule est équipé du moteur à 6 cylindres de 9 litres MAN D1556 LOH repris de la famille des autobus Lion’s City, le Lion’s Intercity LE. Il est disponible en deux versions de 330 ch (243 kW) et 360 ch (265 kW) à un couple maximal respectif de 1 400 et 1 600 Nm. Ces moteurs peuvent fonctionner aussi bien au biogazole qu’avec des huiles végétales hydrotraitées (HVO100) et des carburants de synthèse (XtL) sans nécessiter d’adaptations supplémentaires. Tous sont couplés à la boîte de vitesses automatique à convertisseur à 6 rapports ZF Ecolife 2. À ces caractéristiques s’ajoute un équipement de sécurité complet qui fera ses débuts sur la base d’une nouvelle plateforme électronique dans tous les autocars-autobus MAN pour l’année modèle 2024.
Paralèllement, était présenté la nouvelle version du Neoplan Tourliner. Il sera doté dès 2024, tout comme l’ensemble des autocars du groupe Tatron, d’une nouvelle plateforme électrique et électronique. Cette nouvelle génération de la gamme Tourliner sera déclinée en quatre variantes : 12,1 m avec 53 passagers ; le Tourliner C de 13,4 m pour 57 passagers ; la version à deux essieux du Tourliner C, d’une longueur de 13,1 m pour 59 passagers ; et le Tourliner L de 13,9 m sur trois essieux avec 63 passagers. Le nouveau Tourliner recevra la boîte de vitesses automatisée à 12 rapports MAN TipMatic, le Tourliner année modèle 2024, et pourra bénéficier en option du système EfficientCruise3 assorti du système PredictiveDrive.
Les autocars Irizar sur le stand Scania.
Irizar et Irizar e-mobility présentaient deux autocars que l’on pourrait qualifier de « classiques », du moins au niveau de leur motorisation, thermique : l’Irizar i8, et le i6S Efficient, déjà connus, mais exposés pour la première fois. Ils sont tous deux dotés d’une nouvelle génération de châssis intégral Irizar, plus légers, annoncés comme plus confortables par la marque, qui précise ainsi pouvoir générer une réduction de la consommation de carburant de l’ordre de 5%. Le constructeur évoque même, pour l’i6S Efficient une réduction de la consommation de carburant et des émissions allant jusqu’à 13%, une réduction de poids allant jusqu’à 950 kg et une amélioration de 30% du coefficient aérodynamique. Ce modèle est actuellement disponible en version diesel, biodiesel, gaz naturel et biogaz. L’Irizar i8, symbole de la marque, et qui se veut une référence en matière de confort, de design et d’innovation, intégrera prochainement toutes les améliorations de la gamme Efficient. Les modèles Irizar trônaient d’ailleurs en majesté sur le stand Scania.
Anadolu Isuzu, distribué en France par FCC, exposait son autocar Kendo 13 CNG. Un véhicule motorisé avec un Cummins L9NE6E320 couplé à une boîte ZF Ecolife 6 AP 1400 et donné avec 63 sièges. Il est bien entendu compatible bio-gaz, transition écologique oblige, et a d’ailleurs reçu le Sustainable Bus Award 2022 dans la catégorie Interurbain.
Le stand Otokar.
Otokar avait fait le choix d’exposer à l’extérieur du salon son autocar Territo U destiné au transport scolaire. Cet autocar de 12 m est équipé d’une motorisation diesel Cummins ISBE 6.7-320 CV Euro 6 développant 230 ch. Cette motorisation est compatible avec les carburants HVO et XTL. Il peut accueillir de 57 à 64 passagers.
Le démonstrateur du Futura à venir sur le stand VDL.
Il n’était pas présent physiquement à Busworld, mais la nouvelle version du Futura de VDL faisait l’objet d’une présentation virtuelle sur le stand du constructeur. Il sera officiellement lancé au troisième trimestre 2024 dans une version 13m. Si le nez bombé d’origine Bova devrait définitivement disparaître sur cette nouvelle version, l’accent devrait être mis sur l’allégement et la rationalisation des modèles de la gamme proposée. VDL reconnait par ailleurs travailler sur des versions électriques comme hydrogène de sa nouvelle plateforme.
Le stand Beulas.
Au chapitre des présents dans les allées de Busworld 2023, tout en en étant peu présents sur le marché français, on n’oubliera pas Beulas, qui présentait trois véhicules démontrant son savoir-faire.
Quand l’autocar fait sa mue électrique
Si l’autocar n’était pas omniprésent au fil des allées du salon, la majorité des véhicules présents étaient désormais équipés d’une propulsion électrique alimentée par batteries.
Le stand Iveco Bus et son nouveau Crossway.
A Bruxelles, Iveco Bus présentait par exemple sur son stand le nouveau Crossway Low Entry Elec, cette fois en version 13 m de long. Cet autocar 100% électrique intègre la dernière génération de batterie FPT Industrial à haute densité énergétique (disponible également sur les autres modèles électriques de la marque). Le constructeur propose pour ce véhicule une modularité maximale sur la base d’un choix du nombre de batteries. Il est disponible en classe I en versions 12 et 13 m pour un usage urbain, et en classe II pour les missions interurbaines. Il est proposé avec une capacité de 44 sièges pour la version 12 m et 48 sièges pour la version 13 m. Par ailleurs, Iveco Bus met en avant sa structure, dérivée de la version GNC, ce qui maintient un centre de gravité bas et une maniabilité comparables aux versions thermiques. Il est équipé d’un moteur électrique central d’une puissance de 310 kW pour un couple maximal de 3000 Nm. Les batteries sont réparties sur le pavillon et dans le compartiment arrière, les packs de 5, 6 ou 7 batteries offrent respectivement 346, 416 et 485 kWh pour la version classe I, et 416 et 485 kWh pour la version classe II, elles sont rechargées au moyen d’une prise individuelle Combo CCS2. Le Crossway LE ELEC dispose également en option la recharge par pantographe ascendant ou descendant, le tout pour une autonomie affichée d’environ 400 km.
Temsa a présenté son autocar interurbain électrique, le LD SB E, pour l’occasion en 13 m de longueur, même si une version 12 m sera aussi à terme disponible. Intégrées dans le châssis du véhicule, les packs de batteries de traction Lithium-ion NMC (développées par Temsa) sont disponibles en trois formats de puissance : 210, 280 ou 350 kWh. Elles sont couplées à un moteur électrique TM4 développant 250 kW. Ces trois packs lui donne, selon le constructeur, des autonomies de 200, 280 ou 350 km. Le modèle exposé disposait de 57 sièges passagers et, important pour un autocar interurbain, d’une soute variant de 4,5 à 5,5 m3.
Otokar présentait lui aussi son autocar électrique, en la personne d’un e-Territo disponible avec jusqu’à 450 kWh de batteries de traction. Ce véhicule, qui est doté d’un moteur électrique Voith, peut transporter jusqu’à 63 passagers. Parallèlement, le constructeur turc propose désormais une gamme de chargeurs disponible en deux puissances de charge : 150 kW et 40 kW.
La Chine à l’offensive
C’est Yutong qui a clairement créé la surprise à Busworld cette année en matière d’autocar électrique, notamment par l’ampleur de son stand, mais pas seulement. Son modèle T12E est désormais bien connu et remporte un certain succès dans l’Hexagone pour certains services interurbains ou occasionnels, il a marqué les esprits des visiteurs du salon en présentant un modèle T15E dédié lui au tourisme. Ce ne sont pas ses 15 m de longueur, sa configuration HD, ni même ses 600 km d’autonomie annoncées qui ont le plus impressionné, mais bien plutôt les lignes épurées du modèle, la qualité de finition globale et un poste de conduite directement inspiré de l’automobile électrique qui ont marqué l’esprit des visiteurs. Le T15E est donné avec une capacité de 61 passagers, et une soute de 8,5 m3 (ce qui paraît relativement modeste) et deux capacités de batteries : 630 ou 563 kWh. Yutong est clairement entré dans une phase offensive sur le marché européen, et français en particulier (avec notamment la nomination récente d’un directeur commercial en la personne de François Christmann), et il dispose là d’un fer de lance sur lequel il sera nécessaire de revenir, surtout dans sa version 12 m, qui était à découvrir sur le parvis extérieur du salon.
Le BYD-UNVI DD13.
Autre poids lourds chinois largement représenté à Busworld, BYD a aussi fait son show, mais plutôt au niveau du marché des autobus. Trônait toutefois en majesté un autocar double étage électrique, le BYD-UNVI DD13, aux couleurs du réseau ZOU ! de la région PACA. Carrossé par l’espagnol UNVI sur un châssis BYD de 13 m à trois essieux, ce véhicule dispose d’un ensemble de batteries (484 kWh) installé dans la partie arrière et est donné avec une autonomie de 350 km. Il sera exploité par Keolis Alpes-Maritimes sur la ligne Nice-Sophia-Antipolis. Preuve qu’après un premier échec d’implantation en France, le géant BYD, désormais incontournable dans l’automobile électrique, n’a pas renoncé à son implantation sur ce marché.
L’autocar Fencer sur le stand Scania.
Higer disposait d’un stand surtout marqué par la présence d’une série d’autobus s’appuyant sur sa gamme Fencer, un ensemble de véhicules modulaires à la structure allégée. L’autocar Fencer était lui présenté sur le stand Scania.
Autre constructeur chinois qui marque depuis quelques mois sa volonté de s’implanter sur le marché européen, et français en particulier, Zhongtong Bus (qui a ouvert une filiale en Allemagne en septembre et un site internet en français en juillet dernier) a annoncé le lancement d’un autocar électrique interurbain de 12 m en 2024, suivi d’un modèle dédié au tourisme. Pour l’instant, Zhongtong Bus reste encore en recherche de partenaires européens pour sa distribution.
L’autocar se convertit aussi à l’hydrogène
Irizar i6 Efficient H2.
Chez le constructeur basque Irizar, la vedette était sans conteste le prototype du i6S Efficient Hydrogène. Ce premier autocar à hydrogène, encore en phase d’essai, a été développé exclusivement par Irizar, en collaboration avec les entreprises et les centres technologiques concernés. L’Irizar i6S Efficient Hydrogène est annoncé avec une autonomie de 1000 km et un temps de recharge minimum d’environ 20 mn. En outre, il a la capacité de fonctionner en mode 100% électrique à des moments précis, si nécessaire. Prudent, le constructeur annonce que la future gamme de véhicules à hydrogène, qui comprend actuellement les modèles Irizar i6S Efficient et Irizar i4, « présentera des améliorations substantielles par rapport à la première version présentée à Busworld, notamment une plus grande capacité de coffre et de passagers, une plus grande autonomie et un poids inférieur ». L’industriel précise aussi que les batteries accompagneront le véhicule tout au long de sa vie utile, et la pile à combustible nécessitera un entretien, sans remplacement de composants, après environ 30 000 heures de fonctionnement.
Le prototype d’autocar H2 de Temsa.
Temsa a aussi présenté un prototype d’autocar à hydrogène dont les travaux ont débuté le mois dernier suite à la signature d’un accord de développement conjoint avec CaetanoBus et Toyota. Construit sur la base de la plateforme Temsa HD, l’autocar en question devrait couvrir une distance d’environ 1 000 kilomètres avec un seul réservoir, en fonction des différentes conditions routières et géographiques. La production pour ce véhicule débutera d’ici à 2025.
par Pierre Cossard | Oct 11, 2023 | Autobus, Autocar, Equipement, Les dossiers
Tout salon d’importance permet de mettre en lumière les grandes tendances du secteur concerné. Busworld 2023 ne déroge pas à la règle, et parmi les grandes évolutions remarquables, on note la volonté de presque chaque marque de disposer d’un véhicule fonctionnant à l’hydrogène dans son catalogue. Là encore, nous ne retiendrons, de façon non exhaustive, dans cette présentation que les marques présentes, ou en passe de l’être, sur le marché français.
Fort logiquement, aux vues du marché actuel post-covid, marqué par une très lente remontée en puissance des ventes d’autocars, c’est sur le segment de l’autobus que se sont multipliés les présentations. Dans le domaine des bus dotés de piles à combustible, quelques industriels, précurseurs sur ce créneau, ont surtout présenté des véhicules venant étoffer leur gamme, à l’exception toutefois de Van Hool, qui avait étonnement choisi de ne pas présenter sa gamme H2.
En revanche, Solaris, qui mettait en lumière la nouvelle version de son Urbino 18 électrique, rappelait que ses bus à hydrogène Urbino 12 ou 18, lancé en 2022, ont déjà été commandés en Allemagne et en Italie. Ce bus est donné avec une autonomie de 600 km sur une seule recharge d’une durée de 20 mn. Solaris se présente désormais comme leader sur ce segment de marché et annonce un carnet de commandes compte de près de 600 bus à hydrogène commandés ou livrés. D’ailleurs,140 d’entre eux sont déjà exploités dans une douzaine de villes européennes. Parallèlement au développement de solutions de batteries, le constructeur polonais réalise aussi de nouveaux investissements dans l’hydrogène. L’un des derniers projets de Solaris liés à l’hydrogène est par exemple la construction de son Hydrogen Hall, avec une ligne de fabrication dédiée uniquement aux bus à hydrogène.
Safra, qui avait innové en France avec son Businova®, a dévoilé son HYCITY®, qu’il vient remplacer. Bénéficiant de son retour d’expérience inédit dans l’Hexagone, l’industriel a produit un véhicule au design épuré, en 2 et 3 portes avec plancher bas et plat intégral. Ce nouveau véhicule est donné avec une autonomie de 350 km pour 100 passagers transportés. Au niveau des technologies utilisées, Safra a fait appel à ZF pour son essieu électrifié AVE 130, des batteries NMC modulables fournies par Microvast, la pile à combustible est issue de la gamme Symbio tandis que le système de chauffage/climatisation est issu de la gamme Thermo King. Cet autobus vient compléter le catalogue de solutions autour de la mobilité décarbonée que propose l’entreprise, avec notamment le kit de rétrofit hydrogène, H2-PACK® qui permet de convertir des autocars diesel en véhicule zéro émission. Safra a également présenté ses solutions et services, comme son outil de gestion de flotte, VHYSION®, ses services de full maintenance, et son expertise dans la prolongation de la durée de vie des véhicules de transport de personnes.
Le Safra Hycity H2.
Chez Daimler, Mercedes-Benz présentait son eCitaro Fuel Celle à prolongation d’autonomie. La pile à combustible de ce eCitaro est fournie par Toyota et appartient à la deuxième génération. Elle fonctionne entre 20 kW et 30 kW et dans une plage de tension de 400 à 750 volts, avec une durée de vie d’environ 40 000 heures en utilisation comme prolongateur d’autonomie. La version standard du e-Citaro Fuel Cell utilise cinq réservoirs pour un total de 25 kg d’hydrogène. La version articulée comprend six ou sept réservoirs de 30 ou 35 kg d’hydrogène, selon les besoins. Les batteries lithium-ion NMC3 (NMC = nickel-manganèse-cobalt-oxyde) ont été introduites dans l’eCitaro à partir de fin 2022. Le bus standard dispose de trois batteries d’une capacité totale de 294 kWh. Le bus articulé dispose de trois ou quatre blocs-batteries d’une capacité énergétique maximale de 392 kWh.
Mercedes e-Citaro H2.
Caetano, autre constructeur déjà reconnu dans le segment du bus H2, exposait son H2.City Gold, lancé en 2017. Ce bus de 12m, doté d’une capacité de 88 passagers, est équipé d’une pile à combustible Toyota de 70 kW, d’un pack de batteries de 44 à 80 kWh et de cinq réservoirs d’hydrogène lui permettant une capacité d’emport de 37,5 kg. Il est donné avec une autonomie de 600 km.
Le H2.City Gold de Caetano.
Les nouveaux venus dans l’univers du bus hydrogène
C’est Iveco Bus qui a créé la surprise dans le domaine de l’hydrogène en dévoilant son nouvel autobus urbain E-WAY H2 équipé de la pile à combustible Hyundai implantée dans le compartiment arrière et alimentée par 4 réservoirs d’hydrogène situés en toiture. Ce véhicule de 12m, donné pour transporter 115 passagers, est équipé du moteur électrique Siemens ELFA 3 de 310 kW et d’une batterie FPT NMC de 69 kWh, servant de prolongateur d’autonomie et permettant d’utiliser moins d’hydrogène. Selon l’industriel, le véhicule pourrait parcourir jusqu’à 450 km dans des conditions de fonctionnement normales. Iveco Bus précise aussi que le E-WAY H2 intègre une nouvelle plate-forme de contrôle de véhicule électrique (eVeCoP) avec un logiciel, entièrement développé en interne, afin d’optimiser la stratégie de répartition de la puissance hydrogène et d’obtenir la meilleure performance.
Iveco Bus E-Way H2.
Le constructeur turc Otokar est lui aussi entré dans la cour des fournisseurs de bus hydrogène avec l’arrivée surprise sur son stand d’un Kent C Hydrogen. Ce véhicule de 12m dispose de cinq réservoirs d’hydrogène NPROXX embarquant 38 kg, du moteur électrique central Voith IPSM de 340 kW et d’une pile à combustible Ballard développant 70 kW de puissance. Les batteries Li-ion/NMC développent 140 kWh. Il fait appel à ZF pour les essieux avant (RL82EC) et arrière (AV 133/80). L’industriel le donne avec une capacité de 82 passagers.
Le Kent C Hydrogen d’Otokar.
Chez Karsan, autre constructeur Turc, c’est le e-ATA Hydrogen qui a fait son apparition sur le stand. ce nouveau modèle de 12 m à plancher surbaissé est équipé d’une pile à combustible développant une puissance de 70 kW, d’une moteur à moyeu électrique de 250 kW et d’un ensemble de réservoirs d’hydrogène totalisant 1560 litres. Il est donné avec une capacité de 95 passagers dont 40 assis, et avec une autonomie de quelque 500 km.
Le e-ATA Hydrogen de Karsan.
Enfin, le constructeur italien Rampini présentait sa gamme complète de minibus zéro émission. Mais la star du stand était toutefois le nouveau midibus Hydrogen Range Extender Hydron, qui entrera en production en 2024.
Quand l’autocar se converti à l’hydrogène
Chez le constructeur basque Irizar, la vedette était sans conteste le prototype du i6S Efficient Hydrogène. Ce premier autocar à hydrogène, encore en phase d’essai, a été développé exclusivement par Irizar, en collaboration avec les entreprises et les centres technologiques concernés. L’Irizar i6S Efficient Hydrogène est annoncé avec une autonomie de 1000 km et un temps de recharge minimum d’environ 20 mn. En outre, il a la capacité de fonctionner en mode 100% électrique à des moments précis, si nécessaire. Prudent, le constructeur annonce que la future gamme de véhicules à hydrogène, qui comprend actuellement les modèles Irizar i6S Efficient et Irizar i4, « présentera des améliorations substantielles par rapport à la première version présentée à Busworld, notamment une plus grande capacité de coffre et de passagers, une plus grande autonomie et un poids inférieur ». L’industriel précise aussi que les batteries accompagneront le véhicule tout au long de sa vie utile, et la pile à combustible nécessitera un entretien, sans remplacement de composants, après environ 30 000 heures de fonctionnement.
Irizar i6 Efficient H2.
Temsa a aussi présenté un prototype d’autocar à hydrogène dont les travaux ont débuté le mois dernier suite à la signature d’un accord de développement conjoint avec CaetanoBus et Toyota. Construit sur la base de la plateforme Temsa HD, l’autocar en question devrait couvrir une distance d’environ 1 000 kilomètres avec un seul réservoir, en fonction des différentes conditions routières et géographiques. La production pour ce véhicule débutera d’ici à 2025.
Le prototype d’autocar H2 de Temsa.
Quelques équipementiers spécialisés présents
Le fait que le marché des véhicules hydrogène reste, à ce jour, encore relativement confidentiel par rapport, par exemple, à la déferlante des bus électriques à batteries (sujet qui sera traité prochainement dans nos colonnes), explique certainement la présence modeste des équipementiers directement concernés par cette énergie.
La pile à combustible Symbio.
On pouvait toutefois découvrir sur le stand Symbio une pile à combustible de dernière génération, idem pour Plastic Omnium, qui présentait sa pile avec EKPO et les réservoirs d’hydrogène, sa spécialité. Enfin, parmi les motoristes présents, seul DAF présentait ses travaux sur des motorisation fonctionnant à l’hydrogène carburant.
Le stand DAF.
Cette édition de Busworld Europe restera donc marquée par la déferlante électrique, déferlante à laquelle participe pleinement les véhicules hydrogène puisque, pour l’instant, à travers le recours à la pile à combustible, ces véhicules sont bel et bien des bus et des autocars électriques.