Carburants alternatifs : 600 M€ pour 70 projets d’infrastructures dans l’UE

Carburants alternatifs : 600 M€ pour 70 projets d’infrastructures dans l’UE

La Commission européenne vient d’annoncer avoir sélectionné 70 projets visant à décarboner les transports et à renforcer la compétitivité des industries de l’UE en installant les infrastructures nécessaires à la recharge ou au ravitaillement des différents modes de transport.

Les projets ont été sélectionnés dans le cadre de la deuxième phase de sélection de l’appel AFIF 2024-2025, clôturé le 11 juin 2025.

Ces projets recevront plus de 600 M€ du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) pour soutenir des investissements durables dans les villes, les ports, les aéroports et le long des routes du réseau transeuropéen de transport (RTE-T).

Un budget total d’un milliard d’euros était disponible dans le cadre de cet appel à projets : 780 M€ au titre de l’enveloppe générale et 220 millions au titre de l’enveloppe de cohésion.

Les projets retenus sont répartis dans toute l’Europe. Ainsi, 24 ports recevront un financement pour déployer par exemple des installations d’alimentation électrique à quai, tandis que parallèlement, le réseau de points de recharge accessibles au public le long du réseau transeuropéen de transport RTE-T s’étendra de plus de 500 sites grâce à l’installation de nouvelles infrastructures de recharge pour les poids lourds, y compris des chargeurs mégawatts.

La facilité pour les infrastructures de carburants alternatifs (AFIF) est un élément essentiel des efforts de l’UE visant à étendre les infrastructures d’approvisionnement en carburants alternatifs sur l’ensemble de son réseau transeuropéen de transport.

En raison de l’épuisement des fonds, le troisième volet sera annulé. La Commission évaluera désormais les éventuelles réaffectations de crédits avant de préparer un nouveau programme de travail et un nouvel appel à propositions dans les prochains mois.

 

 

La Nouvelle Aquitaine présente deux cars roulant au bioGNV et un 100% électrique

La Nouvelle Aquitaine présente deux cars roulant au bioGNV et un 100% électrique

De nouveaux cars régionaux ont été présentés le 13 novembre à La Rochelle dans le cadre du verdissement du réseau en Charente-Maritime.

La transition écologique et énergétique sur les lignes de cars de Charente-Maritime a débuté dès 2019 avec 9 cars circulant au bioéthanol de 2e génération (produit à partir de la transformation du sucre de marcs de raisin) sur la ligne entre La Rochelle et l’ile de Ré, et se poursuit donc en 2025 avec une flotte de 26 cars roulants au bioGNV.

L’avitaillement de l’ensemble des véhicules bioGNV est effectué à la station publique AVIA XPress, située à La Rochelle. Il s’agit pour l’instant, de la seule station sur le département utilisée également par les bus du réseau urbain de La Rochelle.

Parallèlement, la région a aussi présenté un des deux autocars à motorisation thermique qui ont été transformés pour son compte par Retrofleet en véhicules 100% électrique à batteries.

Et de conclure que depuis le mois de septembre 2025, 56% des kilomètres sont parcourus avec des véhicules à faibles émissions sur le périmètre des concessions de service public de la Charente-Maritime.

Enfin, a aussi été présenté lors de cette inauguration, le marteau brise-vitres électronique Breakee, qui constitue une innovation pour la sécurité dans les transports en commun. 

Le boitier intelligent Breakee est conçu pour briser les vitres des autocars en cas d’urgence (accidents ou situations de détresse) et permettre une évacuation plus rapide en cas d’accident. Une simple pression sur un bouton permet de briser les vitres du véhicule et dégager les issues de secours en quelques secondes pour évacuer l’autocar.

Dès avril 2025, suite à une mise à niveau (notamment l’installation d’un bouton plus sécurisé au poste de conduite), le déploiement en masse de cette innovation a été engagé.

Aujourd’hui, les marteaux ont été installés dans 64 cars en Charente-Maritime sur un total de 134. Les 70 véhicules restants seront équipés avant fin 2025.

Ce dispositif, conçu par l’entreprise Aguila à Bidart (64) et fabriqué en Nouvelle-Aquitaine, apporte « une réponse opérationnelle à l’évolution de la réglementation et a été primée par la Sécurité Routière ».

 

 

L’IFPEN se penche sur les systèmes de tarification carbone

L’IFPEN se penche sur les systèmes de tarification carbone

L’IFP Energies nouvelles vient de publier une note consacrée à l’évolution des systèmes de tarification carbone en 2025.

Pour l’essentiel, la tarification du carbone comporte cette année quelque, 81 systèmes (ETS et taxes) en vigueur dans le monde. En 2024, les ETS couvraient 12 GtCO₂e (soit 23% des émissions mondiales), tandis que les taxes carbone représentaient 5%.

En termes de tendances, cette note constate que les ETS s’étendent à de nouveaux secteurs : acier, ciment, chimie, transport, bâtiments, hydrogène gris, aviation, maritime, déchets… Tandis que plus de 75 % des émissions couvertes par un ETS s’échangent entre 10 et 70 USD/tCO2e.

Selon l’IFPEN, le prix du quota européen devrait atteindre 120 à 200 €/tCO₂e d’ici 2030. En 2024, ces marchés ont généré 70 Mds US$, dont 84,5% en Europe, finançant notamment le Fonds social pour le climat de l’UE.

L’Europe apparait d’ailleurs comme pionnière réglementaire, et le CBAM européen inspire déjà le Royaume-Uni, l’Australie, le Japon, la Turquie, la Thaïlande, Taïwan et le Chili.

Environ 40% des ETS et taxes permettent l’usage de crédits carbone. En 2024, les prix moyens étaient de 6,78 US$/tCO2e (crédits OTC), et de 15,50 US$/tCO2e (pour les crédits carbone issus de projets basés sur la nature).

Enfin, les Core Carbon Principles (CCPs) s’imposent comme standard de qualité pour garantir la crédibilité et la transparence des crédits.

En guise de conclusion, l’IFPEN note que l’hybridation croissante entre ETS, taxes et crédits carbone, ainsi que la diversification sectorielle, marquent la complexification des systèmes de tarification carbone.

 « Mettre un prix sur les émissions de carbone, permet non seulement d’attribuer une valeur à l’action climatique, mais aussi de stimuler le développement de technologies à faible intensité de carbone en orientant les investissements vers l’innovation dans ce domaine, note Paula Coussy, Chef de projet Externalités Carbone – IFPEN. Les systèmes de tarification carbone jouent un rôle central dans cette dynamique en influençant les stratégies industrielles et en accélérant la transformation des secteurs énergétiques et industriels. Comprendre leur évolution est essentiel pour anticiper les défis et les opportunités qu’ils représentent. À IFPEN, nous analysons ces mécanismes pour accompagner les acteurs de la transition énergétique et éclairer les choix stratégiques. Cette note décode les tendances récentes et les perspectives des instruments de tarification carbone ».

 

Paula Coussy, Chef de projet Externalités Carbone – IFPEN.

Cybersécurité. Le doute venu du froid

Cybersécurité. Le doute venu du froid

L’affaire a été révélée début novembre à Oslo par l’opérateur Ruter, qui exploite tout de même la moitié des transports publics de Norvège.

Lors d’essais menés dans l’ancienne mine de Sandvika, conçue pour bloquer tout signal extérieur, Ruter a constaté que Yutong (dont 850 autobus circulent à ce jour dans les réseaux norvégiens) disposait d’un accès numérique aux systèmes critiques de ses véhicules.

Officiellement destinée aux mises à jour logicielles et aux diagnostics, ce système pourrait par hypothèse permettre d’arrêter les bus à distance puisqu’il donne un accès direct au système de gestion de la batterie et de l’alimentation électrique.

« Le fabricant a un accès numérique aux systèmes de contrôle pour les mises à jour logicielles et les diagnostics. En théorie, cela pourrait être exploité pour influencer le bus », explique Ruter dans un communiqué désormais largement relayé en Europe.

Interpelé, Yutong a indiqué qu’il était « techniquement impossible » de contrôler à distance les fonctions de conduite, de freinage ou d’accélération. Les mises à jour ne concerneraient que les fonctions de confort et les interfaces.

En France, 132 véhicules électriques de marque Yutong sont en circulation (sur un total de 737), notamment à Paris, Strasbourg, Lyon, Toulouse et Marseille. Le constructeur a par ailleurs vendu plus de 8 500 véhicules depuis son arrivée en 2005 sur le continent européen.

 

Le Cerema présente les tendances récentes sur les mobilités du quotidien

Le Cerema présente les tendances récentes sur les mobilités du quotidien

Comment les comportements de mobilité au quotidien ont-ils évolué depuis 2010 ? Le Cerema vient de publier une synthèse rendant compte des évolutions de mobilité récentes, notamment post-pandémie, constatées grâce aux données des enquêtes mobilités menées par des collectivités avec le Cerema.

Seule la prochaine enquête nationale 2026-2027 du ministère chargé des Transports permettra de dresser un état des lieux complet post crise sanitaire et de dégager les tendances sur le temps long.

Cependant, les enquêtes de mobilité certifiées Cerema (EMC²), régulièrement réalisées par les collectivités locales avec l’appui du Cerema, apportent tout de même de premiers éclairages.

Ainsi, le Cerema constate-t-il une baisse de près de 10% de la mobilité quotidienne par résident, en nombre et en kilomètres, au sein des aires urbaines. Une tendance portée avant tout par les personnes en âge de travailler qui sortent moins de chez elles et se déplacent moins.

En semaine, la baisse de la mobilité ne concerne pas que le travail, mais également les déplacements pour des achats, les démarches administratives et de santé et d’accompagnement.

En termes de modes, l’utilisation des transports en commun poursuit sa progression dans les grands centres urbains, mais reste stable dans les autres territoires, tandis que le nombre moyen de véhicules par adulte continue de diminuer légèrement mais uniquement dans les grands centres urbains.

Le taux de possession du permis est en recul quel que soit le type de territoire et sur toute la population entre 18 et 40 ans, alors que la part des déplacements vélo et marche augmente dans tous les territoires et particulièrement dans les centres urbains.

Concernant décarbonation de la mobilité, si elle est clairement amorcée dans les grands centres urbains, le défi demeure pour les longs déplacements quotidiens car plus de 80% d’entre eux sont toujours réalisés en voiture thermique, sur des distances importantes.

Le Cerema préconise donc de déployer des transports collectifs alternatifs de qualité à la voiture au-delà des centres-villes des grands centres urbains, de développer le covoiturage et l’autopartage, mais aussi de faciliter la marche et le vélo pour les déplacements de courte distance dans tous les territoires.

Plus généralement, le Cerema préconise d’articuler les politiques d’aménagement du territoire et de mobilités « pour rapprocher services et emplois des zones d’habitat ».

 

 

Une nouvelle méthode de calcul pour les GES

Une nouvelle méthode de calcul pour les GES

Le 5 novembre, les négociateurs du Parlement et du Conseil se sont mis d’accord sur une méthode européenne unique pour calculer les émissions de gaz à effet de serre (GES) des transports.

Les nouvelles règles n’obligeront pas les entreprises de transport à calculer leurs émissions de GES. Toutefois, si elles choisissent de le faire, par exemple à des fins de déclaration, de contrat ou de marketing, ou lorsque d’autres règles européennes l’exigent, elles seront tenues d’appliquer la méthode européenne commune.

Le principe qui sous-tend la méthode consiste à comptabiliser les émissions résultant de l’utilisation des véhicules et de la fourniture d’énergie pendant les opérations de transport, exprimées en CO2 par tonne-kilomètre (pour le transport de marchandises) et en CO2 par passager-kilomètre (pour le transport de passagers).

Pour améliorer la précision, l’accord donne la priorité à l’utilisation de données primaires plutôt qu’aux estimations ou aux valeurs par défaut des émissions de GES, tout en prévoyant des incitations pour les exploitants qui mesurent directement leurs émissions.

Afin de réduire la charge administrative et financière pesant sur les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), les députés ont obtenu de la Commission l’engagement de mettre au point un outil de calcul public, simple et gratuit. , accompagné d’un manuel d’utilisation. La Commission dispose de quatre ans pour développer cet outil.

L’accord préliminaire reconnaît que la méthode actuelle ne couvre pas encore les émissions de GES sur l’ensemble du cycle de vie des services de transport. Les députés ont veillé à ce que, dans les quatre ans suivant l’entrée en vigueur des nouvelles règles, la Commission évalue la possibilité d’étendre la méthodologie européenne aux émissions tout au long du cycle de vie, notamment celles provenant de la fabrication des véhicules, de la production d’énergie, de l’entretien, de l’utilisation et de la fin de vie, une fois que des données suffisantes et les progrès internationaux le permettront. Cette évaluation guidera les futures mises à jour de la règlementation.

Cet accord préliminaire doit encore être approuvé par le Conseil et le Parlement. À quelques exceptions près, les pays de l’UE disposeront de quatre ans et demi ans pour transposer les nouvelles dispositions dans leur droit national et préparer leur mise en œuvre.