Congrès de la FNTV. L’autocar est incontournable

Congrès de la FNTV. L’autocar est incontournable

Le congrès de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs se déroulait le 17 octobre à la Maison de la Chimie à Paris. Rendez-vous d’automne des opérateurs du TRV et traditionnelle occasion pour les transporteurs de faire part de leurs attentes au pouvoir politique du moment, ce nouveau congrès aura permis une première rencontre de la profession réunie pour l’occasion avec le nouveau ministre délégué aux Transports, François Durovray qui, sans apporter de réponses à toutes les questions posées, était tout de même venu avec quelques bonnes nouvelles.

 

En préambule, Jean-Sébastien Barrault, président de la fédération, n’a pas manqué de lister quelques-uns des sujets de préoccupation du secteur dans le contexte budgétaire du moment : pérennité du remboursement de la TICPE ; financement des services express routiers ; coûts, délais et nature de la transition énergétiques des transports ; difficultés de recrutement ; accélération du processus d’obtention des documents de conduite ; fermeture de la gare routière de Paris Bercy ou inquiétude autour d’un projet de réduction des allègements de charges des entreprises…

Non sans rappeler qu’il n’était en poste que depuis trois semaines, François Durovray n’était pas venu les mains vides et semblait déjà maîtriser plusieurs dossiers. Sûr de séduire son auditoire, le ministre a d’abord indiqué que « les autocaristes et les entreprises de transports routiers apportent des alternatives concrètes à la voiture individuelle et jouent donc un rôle fondamental dans la décarbonation de nos mobilités nos mobilités ».

Tout aussi important, il a reconnu que la transition énergétique des véhicules (et des autocars en particulier) ne pouvait se limiter à l’électrique (à batteries ou hydrogène, NDLR) et a insisté sur la nécessité de dialoguer avec les parties prenantes européennes, « pour garantir la stabilité et la visibilité dont les acteurs de la filière ont besoin ».

En matière de financement, François Durovray a aussi annoncé qu’il regarderait la mobilisation des Certificat d’Economie d’Energie (CEE), espérant faire en sorte que plus de 6% des recettes actuelles soient consacrés aux mobilités.

Au chapitre des bonnes nouvelles, concrètes, le ministre a rappelé qu’il avait obtenu de la mairie de Paris l’autorisation pour les autocars de tourisme de pénétrer la future Zone à Trafic Limité (ZTL) de la capitale. Mais il a aussi assuré que la gare de Paris Bercy ne serait finalement pas fermée brutalement et que la construction d’une nouvelle infrastructure était à l’étude à Saint Denis, tandis qu’une réflexion allait être menée autour d’un projet dans Paris intramuros.

Autre bonne nouvelle, François Durovray a indiqué que le décret d’application de mise en œuvre à l’échelle nationale du dispositif d’obtention des documents de conduite (actuellement expérimenté avec succès en Auvergne Rhône-Alpes) était actuellement examiné par le Conseil d’Etat, et qu’il serait donc publié avant la fin de l’année.

Enfin, au-delà du futur Plan National Car express, qui ne pouvait qu’interpeller l’auditoire, le ministre a indiqué qu’il comptait organiser début 2025 une conférence de financement des infrastructures. Un événement qui devrait « permettre de donner une visibilité de 10 ou 15 ans à tous les acteurs de la mobilité ».

Et de préciser que « pour des services routiers de mobilité efficaces et attractifs, il faut également des gares routières intégrées à des pôles d’échanges multimodaux. En ce sens, je souhaite clarifier le cadre juridique des PEM et ouvrir le sujet des compétences sur les gares routières afin qu’elles puissent assurer un meilleur service ».

 

Car & Bus News reviendra ultérieurement sur les autres débats qui se sont déroulés au long de cette journée de congrès. Ne manquez pas nos prochaines newsletters !

Budget 2025. Les propositions de l’UTPF

Budget 2025. Les propositions de l’UTPF

Dans un très beau document rappelant d’abord toute l’importance du transport collectif pour l’Hexagone, l’UTPF (Union des Transports Publics et Ferroviaires) vient de présenter le catalogue des revendications qu’elle souhaite voir intégrées dans le PLF (Projet de Loi de Finance) 2025 en cours de discussion.

Dans le contexte économique et financier du moment, elle demande beaucoup, sans doute en espérant obtenir quelques gains sur certains dossiers.

Revue de détail de ce véritable cahier de doléances :

. Comme cela a été fait pour l’Île-de-France dans le cadre de la loi de Finances 2024, et par principe d’équité territoriale, l’UTPF d’augmenter les plafonds du Versement mobilité pour les AOM urbaines en-dehors de l’Île-de-France – en concertation avec les milieux économiques et dans le respect des équilibres entre les sources de financement – dans les territoires qui ont des projets d’augmentation de l’offre.

. L’UTPF demande aux pouvoirs publics d’affecter aux Autorités organisatrices de la mobilité (AOM) d’une fraction du produit de la mise aux enchères des quotas d’émission de gaz à effet de serre (ETS 1). Le prochain projet de loi de finances 2025 pourrait ainsi prévoir un montant d’affectation de 250 M€ tel que précédemment préconisé par le Sénat.

. Elle demande aussi de reconduire en 2025 le dispositif d’exonération de cotisations et contributions sociales en 2025 pour la prise en charge par l’employeur des titres d’abonnements de transports publics jusqu’à 75%.

. Elle demande que soit mis en place à l’échelle nationale une taxe poids lourds (sur le modèle de la LKW-Maut
en Allemagne) qui aurait vocation à s’appliquer à l’ensemble du réseau routier national, avec un fléchage des revenus vers la régénération et la modernisation du réseau ferroviaire.

Ce dispositif national serait réalisé en étroite association avec les collectivités territoriales compétentes. Il viendrait en outre compléter les éventuelles écotaxes instaurées par les collectivités territoriales sur leurs propres domaines publics routiers.

. L’UTPF demande que soit mis en place un soutien durable visant à favoriser la poursuite du développement d’infrastructures de transport telles que le métro, le tramway et les bus à haut niveau de service (BHNS), ainsi que la création de voies dédiées et de parkings relais. « L’objectif est de développer in fine l’offre de transport collectif pour offrir à nos concitoyens des solutions de mobilité et les aider à réduire l’utilisation de leur voiture ».

. Elle demande aux pouvoirs publics de soutenir les projets de développement et de modernisation des infrastructures et des systèmes de transport urbain ou périurbain portés par les Autorités organisatrices de la mobilité de toutes tailles, en allouant une dotation annuelle de 500 M€, issue de l’AFIT-F39 et/ou d’un Fonds vert qu’elle juge « très insuffisamment fléché à l’heure actuelle vers les transports publics ».

. Alors que près de 2 000 autobus sont renouvelés chaque année en France, l’UTPF souhaite que soit garanti un programme ambitieux pour aider les collectivités à accélérer le verdissement de leurs flottes. Elle appelle à « une mesure forte et simple dans sa mise en œuvre » qui consisterait pour l’Etat à soutenir à hauteur de 100 000 € l’achat d’un autobus électrique ou à hydrogène.

. L’UTPF demande que soit sanctuarisée une enveloppe de 200 M€ par an (pérennisée jusque 2030) qui pourrait soutenir les opérateurs de fret ferroviaire à travers une prise en charge à hauteur de 50% des péages dus à SNCF Réseau ; des aides pour les wagons isolés, des aides pour l’exploitation des services de transport combiné, et aides pour les autoroutes ferroviaires.

. Enfin, l’UTPF demande la mise en place d’un programme de soutien pour l’acquisition de locomotives électriques ou hybrides. « En effet, de la même manière que l’État s’est engagé depuis plusieurs années dans le soutien au déploiement de la mobilité électrique dans le domaine du transport routier de marchandises, il serait essentiel et juste qu’il en fasse de même pour le fret ferroviaire », indique l’organisation.

 

 

Pénurie de conducteurs, le choix de l’intérim avec LIP

Pénurie de conducteurs, le choix de l’intérim avec LIP

Dans un contexte de pénurie de conducteurs, le Groupe LIP, acteur du secteur de l’emploi intérimaire, vient d’annoncer sa volonté de développer une nouvelle expertise pour pallier les besoins croissants en transport collectif et déployer ses process éprouvés sur de nouveaux marchés.

Baptisée LIP Transport de voyageurs, cette spécialisation vient compléter l’expertise métier de l’entreprise dans le transport, qui représente déjà 20% de l’activité du groupe, avec la branche LIP Mantrans. Elle sera développée en Ile-de-France et sur la région lyonnaise au travers de l’ouverture de 3 nouvelles agences dès 2025.

Avec des ouvertures en 2024 à Strasbourg, Montpellier et bientôt à Caen, LIP Mantrans dispose déjà de 44 agences réparties sur l’ensemble du territoire, pour 2 200 emplois équivalents en temps plein, dont 80% sont des chauffeurs.

L’entreprise a par ailleurs lancé cette année des formations en écoconduite pour ses conducteurs ou encore installé des détecteurs de faux documents dans toutes ses agences.

LIP Transport de voyageurs sera donc développée sur trois sites : deux en Ile-de-France (dans le 78 et le 77) et un à Lyon (dès le second semestre 2025).

L’objectif affiché est de pouvoir centraliser l’activité en raison des process spécifiques liés tant au recrutement qu’à la formation. Cette branche adressera directement les communes, les collectivités territoriales ou les sous-traitants de ces collectivités, mais aussi les compagnies de transport occasionnel et touristique.

D’ici à la fin de l’année, 100 équivalents temps plein seront actifs dans ce nouveau domaine d’activité, avec un objectif d’atteindre environ 200 équivalents temps plein d’ici 2025.
LIP Transport de voyageurs proposera des services sur plusieurs segments du transport collectif :

  • Transports réguliers: scolaires, régionaux et départementaux, en collaboration avec les communes et leurs sous-traitants.
  • Transport occasionnel et touristique.
  • Les lignes Loi Macron ou interrégionales(pour les grands déplacements en France)
  • Les transports zone longue : avec des lignes internationales pour parcourir l’Europe.

Le recrutement a déjà démarré via le site emploi du Groupe, ainsi que sur les jobboards partenaires. Le processus s’accompagne de contrôles des références et des compétences, afin de garantir la sécurité des passagers et un service de qualité. LIP s’appuie également sur des partenaires pour la formation de ses chauffeurs, comme qu’AFTRAL et Promotrans.

Toulouse. Tisséo Collectivités dresse un bilan de Mobibus

Toulouse. Tisséo Collectivités dresse un bilan de Mobibus

Lors de son comité syndical du 16 octobre dernier, le Syndicat Mixte des Transports en Commun de l’agglomération toulousaine a dressé un bilan de l’année 2023 et présenté un certain nombre de nouveautés.

Concernant par exemple le réseau de bus de l’agglomération, le délégataire du service Mobibus (transport des personnes à mobilité réduite géré par Transdev) a fait part du fait que le service était en progression avec plus de 146 000 voyages réalisés, soit +6% de voyages par rapport à 2022. Le nombre d’utilisateurs actifs s’élèvant à 2 600 personnes en 2023, pour un coût de 7,5 M€ consacrés par Tisséo Collectivités à la réalisation de ce service, soit +9.5% par rapport à 2022.

Pour la réalisation de Mobibus est mobilisée une flotte de 70 véhicules.

Dans un autre registre, Tisséo Collectivités poursuivra la modernisation de ses outils de distribution et de validation en proposant à compter de mars 2025 un ticket rechargeable.

Il s’agira d’un ticket en papier, réutilisable, qui permettra de recharger des titres une trentaine de fois. Le rechargement et le geste de validation seront identiques à la carte sans contact (carte pastel, carte Montoulouse) actuellement en vigueur sur le réseau Tisséo.

Sa technologie est déjà utilisée depuis quelques années par plusieurs réseaux de transports : Lille, Bordeaux, Rennes, Strasbourg, Dijon, Clermont-Ferrand).

Enfin, du 18 novembre 2024 au 16 février 2025, Tisséo Collectivités lancera une grande concertation préalable à l’élaboration du plan de mobilité de la grande agglomération toulousaine.

En tant qu’autorité organisatrice de la mobilité d’une agglomération de plus de 100 000 habitants, Tisséo Collectivités se doit en effet d’élaborer un plan de mobilité (PDM), anciennement appelé plan de déplacements urbains (PDU), à l’échelle de son ressort territorial de 114 communes.

 

Une nouvelle ligne de car express entre Niort et La Rochelle

Une nouvelle ligne de car express entre Niort et La Rochelle

Après la mise en place des lignes express Bordeaux-Créon et Bordeaux-Blaye, une nouvelle ligne de car express, la 140 E, a été mise en service le 2 septembre 2024 entre Niort et La Rochelle et officiellement inaugurée le 15 octobre dernier.

 

Cette ligne constitue la première concrétisation du Livre Blanc TER métropolitain approuvé par l’ensemble des intercommunalités membres du pôle métropolitain Centre-Atlantique.

 

La ligne relie la gare routière (gare SNCF) de la Rochelle et ses pôles d’emplois périurbains de La Rochelle (ZA de Périgny : arrêts des 4 Chevaliers et de La Bourgne) à ceux de Niort (parc d’activités Saint Liguaire : arrêt Henri Sellier et Pôle Atlantique ; et le pôle universitaire), en desservant les communes de Sainte-Soule (Usseau école), le territoire de l’Aunis Atlantique au niveau du parc-relais de Ferrières, l’arrêt Tombouctou à Mauzé-Le-Mignon et Bessines (Mude).

 

Inauguration de la ligne Niort-La Rochelle.

 

Les Agglomérations de La Rochelle, de Niort, la Communauté de communes d’Aunis Atlantique et la Région Nouvelle-Aquitaine avec NAM avaient choisi d’expérimenter, pendant deux ans, une ligne de car à caractère express, reliant Niort et La Rochelle par la RN11 en 1h25 avec un niveau d’offre d’une fréquence de 6 allers-retours par jour aux heures de pointe.

 

La nouvelle ligne 140E, exploitée par le transporteur Keolis Littoral par concession de service public, est cofinancée par les Agglomérations de La Rochelle, de Niort, la Communauté de communes Aunis Atlantique, et la Région Nouvelle-Aquitaine (la convention de co-financement a été votée lors de la séance plénière du Conseil régional du 14 octobre 2024).

 

Elle circule à des horaires en adéquation avec les déplacements domicile-travail et domicile-études. Six allers-retours sont proposés du lundi au vendredi, matin et soir en heure de pointe, et ceci toute l’année.

 

Les cars sont climatisés, disposent de ports USB, du wifi à bord et d’un service presse numérique gratuit permettant aux voyageurs de travailler, lire ou se reposer confortablement grâce aux tablettes, repose-pieds et sièges inclinables.

 

Enfin la ligne 140E est dotée du système Hubup qui permet aux usagers de consulter les horaires de passage du car en temps réel.

 

L’autocar de la ligne 140 E.