EuMo 2024. Sondage, les européens face aux transports publics

EuMo 2024. Sondage, les européens face aux transports publics

Dans le cadre du Salon européen de la mobilité (EuMo Expo 2024), le GART, l’UTPF et le GIE Objectif transport public ont dévoilé les résultats d’un sondage exclusif, réalisé en collaboration avec l’Ifop.

Cette enquête, menée dans cinq capitales européennes (Berlin, Madrid, Paris, Stockholm et Varsovie), dresse un état des lieux précis des usages et perceptions des transports publics, offrant ainsi une vision comparative des pratiques de mobilité urbaine en Europe.

Elle révèle notamment que 81% des Européens utilisent les transports publics pour leurs déplacements quotidiens, faisant de ces derniers le premier mode de transport en milieu urbain.

Malgré cette forte utilisation, 56% des participants continuent d’avoir recours aux modes de transport motorisés individuels, et 32% les privilégient même en premier lieu.

Ces chiffres soulignent l’importance de développer des stratégies efficaces pour convaincre les voyageurs d’adopter les transports collectifs, notamment à Madrid et Varsovie, où plus de la moitié des habitants (respectivement 54% et 55%) utilisent encore majoritairement la voiture.

Le sondage met aussi en lumière l’importance de la proximité des arrêts et stations de transport en commun. 95% des habitants des capitales européennes se trouvent à moins de 15 minutes à pied d’un arrêt de transport public, dont plus de la moitié à moins de 5 minutes.

Toutefois, des disparités apparaissent, notamment à Varsovie, où l’accès aux transports publics est moins immédiat (44%). Cela souligne l’importance d’un réseau de transport bien maillé pour encourager l’utilisation des transports publics.

Par ailleurs, l’acceptation du temps de marche varie significativement entre les villes, avec des Berlinois moins enclins à marcher plus de 15 minutes, tandis que les Parisiens tolèrent mieux les trajets à pied de plus de 30 minutes.

 

 

L’étude identifie plusieurs facteurs susceptibles d’inciter les non-utilisateurs à adopter les transports publics. Les répondants citent en priorité la sécurité et le confort, et la fréquence des passages comme éléments déterminants. Fait notable, le coût et l’impact environnemental, bien qu’importants, ne sont pas les premiers critères évoqués bien que les répondants soient sensibles aux offres promotionnelles.

Les technologies digitales jouent un rôle clé dans l’usage des transports publics. Plus de 80% des répondants utilisent des moyens digitaux pour s’informer et organiser leurs trajets, et près de la moitié d’entre eux se servent des applications ou sites internet des opérateurs de transport public.

A Madrid et Varsovie, l’achat via un distributeur automatique est ainsi davantage utilisé. En revanche, les non-utilisateurs des transports publics reconnaissent moins les atouts de ces outils et évoquent principalement la complexité d’utilisation.

Selon ses commanditaires, les résultats de cette enquête mettent donc en lumière les leviers d’action pour promouvoir une mobilité plus durable dans les métropoles européennes.

Ils indiquent que, « bien que les transports publics soient largement utilisés, il reste des marges de progression, notamment pour attirer les utilisateurs de voitures individuelles vers des modes de déplacement davantage décarbonés ».

L’accessibilité des transports publics, des transports plus sécurisés et agréables, une meilleure information auprès des voyageurs, et le développement des outils numériques apparaissent comme des facteurs clés pour encourager cette transition.

EuMo 2024. MyBus va devenir NéMo

EuMo 2024. MyBus va devenir NéMo

Créée en 2016, la société Monkey Factory a lancé sa plateforme MyBus, un Service Numérique Multimodal (SNM) dédié à l’information voyageur et à la vente dématérialisée de titres de transports.

A ce jour, MyBus intègre 410 réseaux de transport, dont 130 avec achat dématérialisé, et enregistre 3 millions de voyages par an et plus de 100 000 utilisateurs.

A l’occasion du salon EUMO qui se déroulait à Strasbourg, Monkey Factory a donc annoncé le changement de nom de son produit phare, qui deviendra NéMo dès 2025 et combinera ses fonctionnalités déjà reconnues avec la puissance de l’IAG (Intelligence Artificielle Générative).

 

 

EuMo 2024. Strasbourg choisit WanReport de Matawan

EuMo 2024. Strasbourg choisit WanReport de Matawan

À l’issue d’un appel d’offres, Matawan a été retenue par la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS) pour faciliter le pilotage de ses arrêts et la création de ses supports horaires.

La solution WanReport de Matawan dédiée à ces services équipera également un nouveau réseau en Suisse : la compagnie suisse du pied du Jura, TRAVYS (Transports Vallée de Joux, Yverdon-les-Bains, Sainte-Croix).

L’appel d’offres en question visait à se doter d’un outil moderne, performant et simple d‘utilisation pour gérer le référentiel arrêts et créer des supports horaires (aux arrêts, sur le web et en format papier) en français et en allemand.

La solution WanReport de Matawan a donc été retenue pour sa capacité à traiter de grandes quantités d’informations horaires en autonomie et à répondre aux besoins spécifiques de chaque exploitant (horaires d’hiver, horaires d’été, horaires spéciaux pour événements, etc…).

Par ailleurs, l’entreprise suisse de transport du Nord vaudois Travys a également sollicité l’entreprise française pour « améliorer l’expérience client aux arrêts et se conformer aux exigences de la loi suisse sur les personnes handicapées ».

Depuis le mois de juillet 2024, les équipes Matawan et Travys travaillent donc en collaboration pour déployer de nouvelles affiches horaires sur le réseau composé de 13 lignes et 302 arrêts.

 

 

Le marché des SLO retrouve son niveau d’avant la crise du Covid

Le marché des SLO retrouve son niveau d’avant la crise du Covid

Selon les dernières données publiées par l’ART (Autorité de régulation des transports), la fréquentation des autocars de longue distance librement organisés sur les liaisons domestiques au 1er semestre 2024 dépasse les 4,5 millions de passagers et retrouve ainsi le niveau atteint en 2019, avant la crise du Covid.

 

En incluant les passagers sur les liaisons internationales, on compte même plus de 8 millions de passagers, soit 30% de plus qu’en 2019. 

 

Avec 56 millions de kilomètres parcourus par les autocars de longue distance en services librement organisés (SLO), le 1er semestre 2024 est le plus circulé depuis la libéralisation du secteur en 2015, en progression de 12% par rapport au 1er semestre 2019.

 

Cette forte reprise est aussi constatée en termes de départs des autocars SLO (800 en moyenne par jour) et de liaisons opérées (environ 1 300), en hausses respectives de 5% par rapport à la même période de 2019.

 

La recette par passager aux 100 km a toutefois baissé de 10% sur un an pour descendre en-dessous de 6 euros, notamment en raison de l’augmentation de l’offre et d’un recul du taux de remplissage des autocars.

 

Le chiffre d’affaires du 1ersemestre 2024 reste cependant stable sur un an à près de 70 M€, en particulier grâce à la forte hausse de la fréquentation.

 

 

EuMo 2024. Temps d’automne sur les transports publics

EuMo 2024. Temps d’automne sur les transports publics

Décalée dans le temps de juin à octobre, et délocalisée de Paris à Strasbourg pour cause de JO, l’édition 2024 de l’European Mobility Expo (EUMO), qui s’est déroulée du 1er au 3 octobre, fut d’abord marquée par une diminution du nombre des exposants, environ 200 cette année selon les organisateurs, et par une fréquentation visiblement moindre qu’à l’habitude.

Du côté des constructeurs d’autobus, voire d’autocars, là aussi, tous les acteurs présents sur le marché français n’avaient pas fait le déplacement. Parmi les vides, on remarquait notamment l’absence de MAN, Scania, Bluebus ou Temsa.

Volvo avait lui de son côté fait le choix de venir sans véhicule d’exposition, comme d’ailleurs Ebusco, qui fait actuellement face à d’importantes difficultés financières. Au chapitre des déceptions, on remarquait aussi le stand de l’Indien JBM, orné d’une grande maquette en bois de son autocar électrique à batteries. Le véhicule d’exposition était lui visible sur le parking voisinant le hall, une panne ne lui ayant pas permis de prendre place aux côtés de ses concurrents.

 

Karsan – HCI – E-Jest et e-ATA H2.

 

Les présents avaient pour leur part fait le choix de surfaces plus modestes qu’à l’habitude, à l’exception peut-être de HCI, distributeur de la marque Karsan, et qui exposait sur son stand son e-ATA hydrogène en version 12m, mais aussi un e-ATAK autonome et un minibus e-Jest.

L’événement fut aussi, et peut-être surtout, l’occasion pour HCI d’annoncer la prise de participation à hauteur de 80% de BYmyCAR (filiale du Groupe Cosmobilis) dans son capital, Karsan ne conservant désormais que 20% de l’actionnariat de l’entreprise française.

 

Iveco Bus – GX Elec de 12m.

 

Le stand d’Iveco Bus présentait un GX Elec de 12m aux couleurs de la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS), tandis que dans un autre espace du hall, pouvait se découvrir un E-Way équipé de la pile à combustible Hyundai.

 

Iveco Bus – E-Way H2.

 

Le constructeur polonais Solaris présentait un Urbino 12 hydrogène aux couleurs du réseau de Rostock (Güstrow, Allemagne).

 

Solaris Urbino 12 H2.

 

Mercedes-Benz misait sur son eCitaro avec prolongateur d’autonomie hydrogène, tandis que Irizar e-mobility mettait en valeur son ie tram 12 aux couleurs d’Orléans Métropole, ce qui lui permettait de fêter la livraison du 1000e véhicule 100% électrique de ce type.

 

Le Mercedes-Benz e-Citaro H2.

 

Enfin, chez Otokar, trônait un minibus e-Centro C.

 

Otokar e-Centro C.

 

Dans le second hall d’exposition, trônait chez le Suisse Hess un lighTram bi-articulé de 24,5 m, un modèle qui semble avoir le vent en poupe auprès d’un certain nombre de réseaux européens.

 

Le lighTram bi-articulé de 24,5 m de Hess.

 

Enfin, parmi les acteurs du rétrofit, seul Retrofleet avait fait le déplacement avec un exemplaire d’Iveco Crossway converti à l’électrique à batteries, et l’annonce d’une arrivée prochaine sur le marché du Mercedes-Benz Intouro lui aussi rétrofité en 100% élecrique.

 

Le Crossway rétrofité de Retrofleet.

 

La surprise Omnicar

 

Le visiteur attentif et habitué de ce type de manifestation était donc en terrain connu, nonobstant la surprise découverte sur le stand d’Omnicar, une société établie depuis 1998, jusqu’à ce jour connue pour la commercialisation de minibus et minicars sur base Sprinter ou Daily. A Strasbourg, Omnicar présentait cependant un minibus électrique, le W-Smile S7 de 7m de long. Un véhicule conçu par Omnicar, mais réalisé en Chine par Omnicar GmbH à partir de 80% de composants européens et équipé de batteries CATL. Un nouveau venu donc, dont la version 6m est déjà référencée par l’UGAP, et pour lequel le nouveau venu sur ce marché particulier nourrit d’importantes ambitions.

 

Le W-Smile S7 d’Omnicar.

 

Au fil des allées

 

Les amateurs de matériel roulant pouvaient aussi découvrir une navette autonome Navya, exposé en statique dans un des halls, et la navette Cristal de Lohr, qui elle, était (avec toutefois un opérateur à bord) mise à disposition des visiteurs entre un arrêt de bus et le centre d’exposition. Dans un genre quelque peu différent, il était aussi possible de se familiariser avec l’Urbanloop, ce petit véhicule deux places sur rail, et lui aussi autonome, qui connut son heure de gloire pendant les JO.

 

La navette Navya.

 

 

La navette Cristal de Lohr.

 

Enfin, pour les nostalgiques d’un temps où le diesel régnait en maître et ou l’électronique restait encore du domaine du concept, EUMO proposait une belle exposition de quelques véhicules anciens, dont un S53 (Saviem) ou plusieurs modèles Berliet.

 

Un Saviem S53.

 

Car & Bus News reviendra prochainement dans le détail sur les stratégies d’Omnicar, de Solaris Bus & Coach et de Hess et vous présentera plusieurs innovations glanées au fil des stands.