Financement. Les 10 propositions du GART

Financement. Les 10 propositions du GART

Le Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART) a présenté fin juin sa contribution aux réflexions en cours sur le futur du financement des mobilités.

Sous-titré « Sortir des anciens modèles pour investir sur l’avenir », le document, passé une présentation globale des besoins et des responsabilités des AOM, liste dix propositions pouvant contribuer, selon le GART, à la pérennité et au développement de ce secteur.

Listées de 1 à 10, voici donc (dans le texte) les propositions du groupement :

1 – Donner une vision long terme pour financer infrastructures et décarbonation des mobilités.
Il est indispensable de planifier l’avenir des mobilités et de stabiliser le cadre législatif et règlementaire sur le sujet.

2 – Agir sur les taxes existantes
Les leviers fiscaux existent (versement mobilité, nouveaux modes de financement des AOM tenant compte de l’usage de l’infrastructure routière), et il est important de les orienter vers la décarbonation de nos déplacements du quotidien. Le GART suggère notamment de longue date un taux réduit de TVA à 5,5% sur les transports publics.

3 – Créer un fond d’innovation garanti par l’Etat pour couvrir les risques des AOM qui testent des nouvelles mobilités et nouvelles filières
Les AOM investissent régulièrement dans de nouvelles filières énergétiques (gaz renouvelables) ou les innovations (navettes autonomes, autopartage de VELI’s…). Ces investissements sont portés par la collectivité. Il serait nécessaire de mutualiser les risques des investissements des AOM en faveur de la décarbonation des mobilités avec la création d’un fond.

4 – Financer l’intermodalité, le covoiturage & l’innovation pour des mobilités du quotidien plus efficientes dans le cadre du déploiement des SERM
Les innovations et le covoiturage doivent être pleinement intégrés dans le financement de l’intermodalité. Il est nécessaire de développer des réseaux de covoiturage domicile-travail avec les AOM, qui permettent de proposer plus de mobilité partagée avec moins de ressources.

5 – Valoriser financièrement les externalités positives de la transition et les flécher vers la décarbonation des mobilités du quotidien
Afin de financer la décarbonation et le report modal, les contributeurs s’accordent sur la nécessité de mieux valoriser financièrement les externalités positives de la transition énergétique, non seulement en termes de carbone, mais également de santé publique ou encore de nuisances sonores, dont les coûts ont été évalués par les pouvoirs publics.

6 – Rendre les SDIRVE opposables à l’implantation des bornes de recharge ou des stations des carburants alternatifs (biogaz, hydrogène)
Les Schémas Directeurs d’Infrastructures de Recharge pour Véhicules Electriques (IRVE) sont des outils portés par les collectivités ou les Autorités Organisatrices de la Distribution d’Energie pour coordonner le déploiement des IRVE et des stations BioGNV & hydrogène et d’assurer un maillage territorial cohérent et une péréquation des territoires. Une évolution réglementaire pourrait rendre les SDIRVE opposables au tiers sur le plan règlementaire afin que chaque opérateur qui souhaite investir dans le déploiement d’IRVE s’y réfère et participe également à la cohérence d’un maillage territorial opérant.

7 – La France doit porter auprès de l’Europe l’importance d’une approche ACV intégrant le biogaz dans les objectifs de décarbonation des véhicules
L’analyse du cycle de vie (ACV) d’un véhicule permet de rendre compte de son impact environnemental de sa construction à sa destruction. Les perspectives européennes annoncent pour l’instant la fin du biogaz à horizon 2040 pour les poids lourds et une politique 100% électrique à horizon 2035 pour les véhicules légers. Pourtant, les collectivités et les AOM ont investi depuis des années dans des écosystèmes territoriaux autour du biogaz, en développant des unités de méthanisation et les usages de mobilité autour, afin de décarboner les flottes grâce à cette énergie renouvelable produite à partir des déchets fermentescibles locaux. Dans ce contexte, et pour optimiser les investissements français déjà consentis pour financer l’avenir des mobilités, il est essentiel que la France défende auprès de l’Europe un mix énergétique équilibré, intégrant l’ensemble des énergies bas-carbone, et en particulier le biogaz, qui restent un levier important pour réduire les émissions de polluants.

8 – Mettre en place une éco-contribution sur les livraisons rapides pour financer une logistique plus vertueuse
A l’image de l’électroménager, la mise en place d’une éco-contribution sur les livraisons expresses (moins de 24 heures), portée par le client final, permettrait de rappeler l’empreinte écologique et sociale de cette logistique, et d’alimenter un fonds permettant de bonifier à l’inverse la logistique particulièrement vertueuse (utilisant des véhicules à motorisation alternative, la cyclologistique, la reverse logistique ou une optimisation / mutualisation particulière reconnue des flux).

9 – Logistique et foncier : décloisonner les politiques publiques d’urbanisme et de mobilité pour massifier les flux quotidiens
Les liens entre politiques de mobilité et urbanisme / aménagement du territoire sont ténus. Dans le cadre du financement de l’avenir des mobilités du quotidien, il est nécessaire de décloisonner les approches pour intégrer pleinement les innovations foncières, à l’image de la Logistique Urbaine Verticale Automatisée.

10 – Créer un leasing social professionnel garanti par l’Etat pour permettre aux petites entreprises et aux collectivités de verdir leurs flottes
A l’image du leasing social mis en place pour les particuliers, Géraldine Mezzalira, CEO de Watea by Michelin, propose la mise en place d’un leasing social professionnel réservé aux entreprises et aux collectivités de petites tailles qui auraient besoin d’une garantie d’Etat pour accéder à la location longue durée de véhicules électriques ou à énergie alternative pourrait permettre de partager le risque et favoriser l’accès aux technologies moins polluantes à des professionnels qui en sont aujourd’hui exclus.

 

 

BYD s’agrandit en Hongrie

BYD s’agrandit en Hongrie

Le constructeur chinois BYD vient d’annoncer qu’il prévoit d’investir quelque 90 M€ dans une nouvelle usine à Komárom, dans le nord de la Hongrie, afin de faire passer sa production annuelle à 1250 autobus et camions électriques.

Le projet, soutenu par le gouvernement hongrois à hauteur de presque 8 M€ permettra ainsi de tripler la production de véhicules utilitaires de BYD depuis son implantation sur le sol européen en 2017.

 

 

Otokar présente son e-Territo U

Otokar présente son e-Territo U

Les mois et années qui viennent verront les gammes d’autocars européens s’électrifier massivement, du moins dans les catalogues des constructeurs.

Le constructeur turc Otokar, conscient des opportunités de ce marché, vient donc d’apporter sa pierre à l’édifice en présentant le véhicule de démonstration de l’autocar e-Territo U, initialement dévoilé lors de Busworld 2023. Cet autocar de 13m (il y aura bien sûr une version 12m) fera dès cet été l’objet d’une campagne de présentation auprès des opérateurs et collectivités.

 

Otokar e-Territo U en 13m.

 

L’e-Territo U dispose d’une chaîne de traction constituée d’un moteur électrique Voith de 410 kW en prise sur l’essieu arrière de type R0440 développé par Daimler Truck.

 

Otokar e-Territo U en version Ligne.

 

Les packs de batteries de traction sont positionnés à l’arrière, dans les soutes et à l’avant. La prise de recharge Combo CCS type 2 est positionnée à l’arrière droit.

Ce modèle est équipé de batteries CATL (LFP) à refroidissement liquide embarquant 449,3 kWh avec 15 packs, mais il est aussi disponible avec 10 packs, cette fois pour une puissance de 299,53 kWh. Les batteries sont garanties 8 ans ou 3000 cycles de recharge.

 

Le modèle présenté comportait 15 packs de batteries CATL.

 

Dans sa version la plus puissante, le e-Territo U est donné avec une autonomie de 500 kilomètres.

 

 

Lors de la présentation, Otokar a par ailleurs annoncé qu’il proposerait une variante de l’e-Territo U avec des batteries Forsee Power ZEN 36. Deux versions seront commercialisées, en 292,8 kWh (8 packs) ou 440 kWh (12 packs).

 

Les packs de batteries sont réparties entre l’arrière et les soutes du véhicule.

 

Moins volumineuses, et surtout « made in France », les batteries Forsee Power permettront notamment de gagner un peu de volumes pour les soutes, qui sont, pour l’instant avec 15 packs CATL, de 2,9 m3.

L’e-Territo U de démonstration dispose d’une capacité de 63 passagers avec deux niveaux de finition : ligne ou scolaire. C’est la version ligne qui a été choisie pour cet exemplaire, avec des sièges inclinables, des prises USB individuelles, des racks à bagages, des rideaux, et un système combinant chauffage et refroidissement dans un seul circuit de marque Songz.

 

Otokar e-Territo U – Compartiment passagers avec 63 places.

 

Le poste de conduite, parfois jugé un peu trop étroit par certains conducteurs.

 

Le véhicule présenté à la presse spécialisée était conduit par Jonathan Saura (par ailleurs essayeur officiel de Car & Bus News) qui a parcouru pour l’occasion 117 km, essentiellement sur des routes départementales roulantes parsemées de rond-points, avec quelques zones urbaines traversées et diverses voies rapides, dans le sud de la région Valentinoise.

 

Le tableau de bord.

 

Ce parcours a permis de tester l’autonomie du e-Territo U qui, de 91% au départ est passé à 63% de batterie au retour, avec la climatisation fonctionnant à plein régime (+37°C à l’extérieur).

L’affichage est passé de 356km d’autonomie annoncée au départ à 335km annoncés au retour, en passant par une pointe à 408km, obtenue grâce à une régénération d’énergie visiblement efficace dès l’activation du premier plot du ralentisseur.

Enfin, Jonathan Saura a pointé du doigt le confort « remarquable » pour un autocar scolaire, une suspension très souple conjuguée « aux qualités de l’électrique (accélération linéaire, silence à bord… ».

 

Jonathan Saura au volant du Otokar e-Territo U de démonstration.

Selon Otokar, deux opérateurs ont déjà passé commande du e-Territo U, dont 10 exemplaires seront livrés dans le sud-ouest de la France au quatrième trimestre 2025 et un en Espagne.

 

Les élus locaux alertent sur l’avenir des transports du quotidien

Les élus locaux alertent sur l’avenir des transports du quotidien

Alors que vient de se tenir la réunion de synthèse de la Conférence Ambition France Transports, les résultats d’une enquête (1) nationale menés par l’AMF et Intercommunalités de France appellent à la plus grande vigilance et les deux organismes viennent tirer la sonnette d’alarme auprès du gouvernement.

Selon les deux associations, lorsque la région est organisatrice de la mobilité (AOM) locale, 76% des intercommunalités répondantes déclarent ne pas disposer d’une offre de transport adaptée pour répondre aux besoins de déplacements du quotidien.

Six ans après la loi d’orientation des mobilités, les promesses d’un « droit universel à la mobilité » restent pour elles lettre morte. Seules 53% des intercommunalités ont opté pour la compétence AOM.

Par ailleurs, le versement mobilité (VM), conditionné à un seuil de 11 salariés, exclut la majorité des entreprises rurales, et le nouveau VM régional, plafonné à 0,15% de la masse salariale, se révèle « dérisoire et inadapté pour développer des solutions dans les zones peu denses, tout en pénalisant les entreprises ».

L’AMF et Intercommunalités de France demandent donc la réouverture de la compétence mobilité à toutes les intercommunalités volontaires.

Et les résultats de l’enquête nationale confirment le bien-fondé de cette position, puisque 75% des communautés de communes non AOM répondantes déclarent qu’elles saisiraient ou étudieraient sérieusement la possibilité de se saisir de cette compétence.

Les deux associations plaident également pour un déplafonnement du versement mobilité au-delà de 2% dès lors que chaque AOM présente un plan de mobilité chiffré (lignes, fréquences, navettes, solutions vélo, calendrier opérationnel) au comité des partenaires et assorti d’un bilan annuel.

Par ailleurs, depuis la suppression de la vignette routière en 2000, toutes les recettes issues de la TICPE, des pénalités autoroutiers, des amendes et des taxes d’immatriculation sont ponctionnées par l’État, alors que 65,5% du million de kilomètres des infrastructures routières sont à la charge du bloc communal, dépourvues de toute ressource fiscale dédiée.

 

Pour rétablir un équilibre, l’AMF et Intercommunalités de France exigent dès aujourd’hui et de façon pérenne la réaffectation d’une part significative des recettes aux communes et intercommunalités, assortie d’un mécanisme de compensation spécifique aux surcoûts des zones rurales.

Elles veulent que le bloc communal soit pleinement intégré dans le modèle économique post-concession autoroutière et que soient revalorisées les redevances versées par EDF, GRTgaz, les opérateurs télécoms et tous les utilisateurs du domaine public routier.

Enfin, elles veulent que le produit des amendes pénales relatives à la circulation routière dressées par la police municipale et les gardes champêtres, aujourd’hui largement inversé à l’État, peut être réaffecté aux budgets des communes et intercommunalités compétentes.

(1)L’enquête a été menée auprès de l’ensemble des communes et des intercommunalités de France, entre le 9 avril et le 26 juin 2025. L’analyse a été effectuée sur les réponses complètes de 125 intercommunalités et 1 148 communes. Les résultats et analyses détaillées de cette enquête seront publiés le 9 juillet prochain.

 

Ruban Bleu s’appuie sur Samsara pour sa transition énergétique

Ruban Bleu s’appuie sur Samsara pour sa transition énergétique

Créé il y a plus de 75 ans, le Groupe Ruban Bleu est une entreprise familiale qui emploie plus de 600 collaborateurs et génère un chiffre d’affaires de 40 M€ sur ses activités de transports, voyages et hôtellerie.

Son activité d’autocars RubanBleu s’est engagée dans une triple transition : énergétique, digitale et sociale avec pour ambition d’atteindre une flotte 100% propre d’ici 2026, de digitaliser l’ensemble de ses processus et de renforcer la professionnalisation de ses équipes.

L’entreprise a donc fait appel àSamsara, spécialiste du Cloud des Opérations Connectées, pour améliorer l’efficacité de ses opérations et accélérer sa transition énergétique.

En combinant technologie et engagement humain, le transporteur aveyronnais affiche déjà une baisse de 14% de la consommation de carburant, une réduction de 7% des émissions de CO2 et une diminution de 30% des accidents responsables.

La plateforme Samsara, grâce à l’analyse des données de consommation et de conduite, combinée aux dashcams IA, permet à l’entreprise de former et sensibiliser ses conducteurs à l’écoconduite et à la sécurité, identifier les axes d’amélioration et valoriser les bonnes pratiques.

« Chaque mois, nous affichons les données de consommation de carburant et les conducteurs peuvent voir les progrès réalisés et les points sur lesquels ils peuvent s’améliorer. Certains se prennent vraiment au jeu et se challengent entre eux pour adopter une conduite plus responsable », explique Vincent Dunez, DG du Groupe Ruban Bleu.

 

 

L’eIntouro testé par EUROBUS

L’eIntouro testé par EUROBUS

Le Mercedes Benz eIntouro a fait l’objet de son premier essai client sur un parcours d’environ 380 kilomètres sur l’itinéraire régulier du Rustexpress d’EUROBUS, en allant de Bassersdorf, en Suisse, à Zurich, en passant par Europa-Park, dans la région badoise de Rust, et inversement au retour.

L’eIntouro, qui sera présenté en première mondiale au salon Busworld d’octobre à Bruxelles, devrait entré en production dès 2026, et l’un des premiers véhicules de série sera alors utilisé sur une ligne du Rustexpress.

Selon Mercedes Benz, l’essai sur route a montré que les deux batteries haute tension de l’eIntouro, d’une capacité totale de 414 kWh, « offrent des réserves plus que suffisantes pour parcourir les trajets individuels de près de 200 kilomètres en toute saison, même avec le chauffage ou le climatiseur allumés ».