par Jérémie Anne | Déc 10, 2024 | Entreprise, Les Infos, Réseau
C’est le sujet le plus problématique pour RATP Dev depuis de longs mois : ses activités de bus londoniennes.
Implanté depuis 2011 à Londres via l’obtention de lignes auparavant gérés par Transdev, l’exploitation de lignes de bus londoniennes de RATP Dev est assurée au moyen de la filiale RATP Dev Transit London (RDTL). Elle regroupe London United Busways Limited, London Sovereign Limited et London Transit Limited.
Celle-ci emploie 3 700 personnes et assure 180 millions de voyages chaque année sur 89 lignes avec 10 dépôts pour le compte de l’autorité organisatrice Transport for London (TfL). 982 véhicules, dont 34% électriques, composent le parc, avec un objectif d’une flotte totalement décarbonée en 2030.
Cependant, leur exploitation grève depuis longtemps les comptes de RATP Dev. La direction de la filiale ne cachait pas ses intentions de céder cette activité, stratégie confirmée par Jean Castex lors de son audition au Sénat. Celui-ci avait déclaré qu’il souhaitait assainir l’activité, afin qu’elle puisse mieux trouver preneur.
Cette stratégie vient de porter du fruit. Le groupe RATP, par l’intermédiaire de sa filiale RATP Dev, annonce le 10 décembre 2024 la signature d’un accord d’exclusivité pour la vente de RDTL, à FirstGroup plc.
Celui-ci est un acteur majeur du transport public ainsi qu’un important employeur, avec près de 30 000 collaborateurs dans les métiers du rail et du bus, au Royaume-Uni et en Irlande. First Bus est l’un des principaux opérateurs de bus régionaux au Royaume-Uni, servant plus de 20% de la population du pays grâce à sa flotte de près de 4 900 bus, et transportant plus d’un million de voyageurs chaque jour..
RDTL et First Bus bénéficieront de ce rapprochement, qui viendrait renforcer leur expertise commune des opérations de bus, et soutenir leurs engagements de performance opérationnelle et d’électrification de la flotte.
La transaction est soumise aux procédures règlementaires habituelles, qui pourraient prendre plusieurs mois. D’ici là, l’activité de RDTL restent inchangées.
Cette opération permettra à RATP Dev de concentrer ses ressources sur sa stratégie de rail urbain, ainsi que sur les marchés où l’entreprise dispose d’une présence multimodale significative, conclut l’opérateur dans un communiqué.
par Pierre Cossard | Déc 10, 2024 | Entreprise, Equipement, Les Infos
La CATP (Centrale d’Achat du Transport Public) vient de renouveler sa confiance en SEIPRA Score en lui attribuant, pour la deuxième fois consécutive, l’accord-cadre pour la fourniture de solution de vidéoprotection embarquée.
Ce nouvel accord-cadre propose une solution complète et évolutive qui inclut :
- La fourniture d’équipements embarqués
- Une solution logicielle performante
- L’installation, la dépose et la maintenance des équipements et logiciels fournis
En outre, cette offre s’adresse également aux bénéficiaires déjà équipés d’un système compatible avec celui de SEIPRA Score. Ils peuvent ainsi enrichir leur dispositif actuel en achetant des équipements, logiciels ou prestations de manière indépendante, sans obligation d’investir dans une solution globale.
Plusieurs milliers de véhicules ont été équipés de la solution de vidéoprotection de SEIPRA Score au cours des dernières années.
Cette nouvelle offre rejoint les solutions SEIPRA Score déjà référencées au catalogue de la CATP :
- Girouettes et annonceurs
- Information voyageurs embarquée
- Information voyageurs en gare routière ou pôle d’échanges, en partenariat avec BusInfo.
par Pierre Cossard | Déc 9, 2024 | Entreprise, Les Infos
Navya, en redressement judiciaire en février 2023, avait été cédée pour 1,4 M€ au duo franco-japonais Gaussin et Macnica. Malheureusement pour le pionnier de la navette autonome, le tribunal de commerce de Vesoul (Haute-Saône) a décidé le 29 novembre dernier, la mise en liquidation judiciaire de l’entreprise Gaussin.
Le constructeur de véhicules logistiques propres et intelligents basé à Héricourt, en Haute-Saône (35,7 M€ de chiffre d’affaires en 2023), cessera donc son activité, et ce malgré le rachat, en juin dernier de toutes les actions de Gaussin par son partenaire Macnica.
par Propose recueillis par Pierre Cossard | Déc 9, 2024 | Autocar, Entreprise, Les Infos
Les entreprises du transport routier de voyageurs sont au cœur du processus de transition énergétique de leur activité, qu’ils soient passifs, ou actifs. Certains opérateurs prennent les devants, à l’image des Transports Ginhoux. Rencontre avec Bruno Ginhoux, son PDG.
Bruno Ginhoux.
CBN : Votre entreprise est aujourd’hui très investie dans la transition énergétique, que signifie cette démarche qui est la vôtre ?
Bruno Ginhoux : Nous sommes une entreprise bientôt bicentenaire, ce qui nous permet de prendre un peu de recul face aux événements qui rythment la vie de notre secteur. Peut-être devrions-nous nous rappeler du passage de l’hippomobile au moteur à explosion, qui fut un véritable choc. D’un autre côté, ma génération a parfois mal vécu la « dieselisation » à outrance du parc roulant. Nous savons désormais que le recours à une seule énergie fut sans doute une erreur. Aujourd’hui, je crains que nous ne recommencions le même type d’erreur avec l’électrification. C’est le mix-énergétique qu’il faut favoriser, comme nous le montre d’ailleurs ce salon, où nous pouvons découvrir un panel d’énergies tout à fait intéressant avec les B100, XTL, HVO, diesel Euro Vie, ou encore le moteur bio-GNV d’Iveco, qui est un signe fort.
CBN : Comment ce mix-énergétique se traduit-il au sein de votre entreprise ?
BG : A ce jour notre entreprise est présente dans deux régions et sur cinq départements avec 400 véhicules dont 40 minibus. Bien sûr, le diesel est omniprésent dans notre parc, composé en majorité d’Iveco et de Daimler Buses, mais nous avons investi dans le bio GNV à travers trois stations privatives d’avitaillement et dans l’électrique, notamment sur des services que je qualifie de captifs, comme le transport de personnels sur certains site EDF par exemple.
CBN : Transports Ginhoux joue aussi la carte de l’hydrogène, expliquez-nous la démarche qui est la vôtre ?
BG : Nous sommes convaincus que l’hydrogène fera indéniablement parti du futur mix-énergétique car cette énergie semble actuellement la seule alternative au diesel capable de nous donner une autonomie importante lorsque le service l’exige. Nous avons par ailleurs la chance d’être installés dans une région qui mise sur le développement de l’hydrogène, notamment à travers le projet O Emission Valley, à travers lequel Aura a répondu à un appel à projets pour implanter sur son territoire un maillage de stations H2. Ce fut aussi pour nous l’occasion de rencontrer GCK et Hympulsion, avec lesquels nous avons pu comprendre qu’il fallait un minimum de cinq véhicules H2 pour mettre en œuvre une station d’avitaillement. Dans cette logique, et parce que nous avons aussi obtenu le soutien de l’Ademe qui finance jusqu’à 30% du rétrofit d’un véhicule à l’hydrogène. Finalement, nous avons signé pour 10 véhicules rétrofités en hydrogène par GCK, tandis qu’Hympulsion installera deux stations d’avitaillement non loin de nos entreprises.
CBN : Quels sont vos prochains projets ?
BG : Nous allons d’abord consolider notre mix énergétique, mais nous serons surtout vigilants sur le transport longue distance et sur l’accès aux grandes agglomérations touristiques. Nos clients tiennent toujours à visiter les grandes capitales et de nombreux sites touristiques en autocar, il nous faudra répondre à cette demande.
par Propos recueillis par Pierre Cossard | Déc 9, 2024 | Autocar, Les Infos
Le constructeur suédois a changé d’orientation stratégique il y a un peu plus d’un an en cessant sa production de véhicules complets et en tirant un trait sur le marché urbain. Quel bilan tiré aujourd’hui de ce revirement sur le marché hexagonal ? Eléments de réponse avec Damien Thomine, directeur Power Solutions chez Scania France.
Car & Bus News : Le changement de stratégie de Scania a pu paraître abrupte l’an passé. Quel bilan tirez-vous de votre nouveau positionnement ?
Damine Thomine : Aujourd’hui, je pense que nous pouvons nous prévaloir d’un retour réussi sur le marché de l’autocar. Malgré notre départ du marché urbain, nous allons terminer l’année 2024 avec 200 véhicules immatriculés en France. Notre fer de lance est désormais le i6S Efficient carrossé par Irizar, un partenaire de longue date, et la gamme carrossée par Higer, du Fencer 6 au Touring donne entière satisfaction à nos clients.
CBN : Scania a-t-il définitivement abandonné le marché urbain ?
DT : Nos usines polonaises produisent toujours des châssis urbains. En revanche, pour le marché français, nous n’avons pas encore trouvé une solution adéquate avec un carrossier européen.
CBN : Comment votre marque se positionne-t-elle face à la transition énergétique des transports ?
DT : Actuellement, toutes nos motorisations diesel sont compatibles B100, et à moyen terme, Scania s’appuiera sur l’expérience acquise dans le secteur du camion pour développer l’électrification. Nous devrions faire des annonces dans ce sens dans le courant de l’année prochaine.
CBN : A l’heure où les délais de livraison s’allongent chez presque tous vos concurrents, comme Scania se positionne-t-il à ce niveau ?
DT : Concernant le Touring, nous avions un peu de stock, nous avons donc pu répondre rapidement aux demandes. En revanche, concernant les commandes passées aujourd’hui, il faudra attendre fin 2025 pour une livraison. Pour Irizar, les livraisons sont programmées pour début 2026.
par Propos recueillis par Pierre Cossard | Déc 8, 2024 | Autobus, Autocar, Entreprise, Les Infos
Premier constructeur sur le marché français des véhicules de transport collectif, Iveco Bus se révèle être un des piliers d’un événement comme le salon Autocar Expo. A l’heure de la clôture de ce dernier, le point de vue de la marque revêt donc une certaine importance. Rencontre avec Solène Grange, directrice générale d’Iveco.
Car & Bus News : Quel premier bilan tirez-vous de cette 8e édition d’Autocar Expo ?
Solène Grange : Ce fut pour nous une excellente édition puisque nous avons eu beaucoup de visiteurs sur notre stand, et beaucoup d’interrogations sur notre nouveauté, le Crossway Elec. Notre succès vient évidemment du fait que nous avons aujourd’hui la gamme la plus complète du marché. Nous continuons à penser que même si la réglementation nous impose certains choix spécifiques, la réalité du marché est parfois tout autre.
CBN : Comment votre marque gère-t-elle son choix de rester multi-énergies ?
SG : Il s’agit en effet d’un véritable challenge industriel. Au niveau de nos différentes unités de production, nous avons donc créé des zones dédiées, avec une base commune et des dérivations en fonction des énergies commandées. Dans cette logique, nous avons ainsi investi quelque 112 M€ dans nos différentes usines, même si la majeure partie de cet investissement concerne Annonay. Par ailleurs, pour répondre aux nouveaux besoins, nous avons lancé un grand plan de formation de nos personnels à l’électrification. Enfin, notre objectif étant toujours de répondre au mieux aux attentes de nos clients, nous avons ouvert un site en Turquie, ce qui nous permet aujourd’hui de nous prévaloir de délais de livraison de l’ordre de 8 à 10 mois. Un bon résultat dans le contexte actuel, et surtout par rapport à certains de nos concurrents.
CBN : Vous évoquez l’électrification des transports et la formation de vos personnels, mais qu’en est-il de vos clients ?
SG : En effet, beaucoup d’opérateurs ne maîtrisent pas forcément toutes les subtilités de ce changement d’énergie qu’est, par exemple l’électrification. Bien conscients de cette situation, nous avons développé de nouveaux services de conseils, notamment avec Chargepoint pour tous les services connectés.
CBN : Iveco Bus a présenté son deuxième autocar électrique lors de de cette édition d’Autocar Expo avec le Crossway Elec. Qu’en est-il aujourd’hui de la version LE que vous avez lancé l’an passé ?
SG : En Europe, la version low entry électrique de notre Crossway a déjà été livrée à plusieurs centaines d’exemplaires. Nous assistons donc à une montée en puissance de la production, même si nous refusons de nous fixer des objectifs contraignants. Nous préférons jouer la carte de l’adaptation aux attentes de notre clientèle.
CBN : En tant qu’industriel, comment percevez-vous le contexte économico-politique du moment ?
SG : Comme nos concurrents, et nos clients, nous avons surtout besoin de stabilité, économique certes, mais aussi et surtout réglementaire !