Congrès de la FNTV. La transition énergétique toujours questionnée

Congrès de la FNTV. La transition énergétique toujours questionnée

On en parle depuis bientôt dix ans, et la transition énergétique des transports reste toujours un sujet qui agite « les cœurs et les esprits » du secteur des transport routiers de voyageurs. Le congrès de la FNTV version 2024 n’a pas dérogé à la règle, une bonne partie des débats ont en effet porté sur ce sujet.

En préambule des différents échanges, la parole fut laissée à François Gemenne, président de l’Alliance pour la décarbonation de la route, qui a développé une analyse pragmatique de la situation, en rappelant par exemple que la France ne produit que 1% des rejets mondiaux de gaz à effet de serre.

« Nous militons pour la multimodalité, explique-t-il, et considérons que la stratégie de restriction qui est aujourd’hui mise en œuvre est avant tout une restriction de liberté ». Pour lui, les solutions de transport en commun doivent se multiplier et fournir des alternatives séduisantes, « sans être imposées contre le gré des clients ».

 

François Gemenne, président de l’Alliance pour la décarbonation de la route.

 

« Il ne s’agit pas de rendre cette transition acceptable, a conclu François Gemenne, il faut la rendre désirable ».

 

Le dilemme des financements

 

C’est Solène Grange, DG d’Iveco France, qui a ouvert le débat portant cette fois sur le financement de cette transition. Elle a d’abord rappelé de façon très claire la liste (à la Prévert) des réglementations qui vont courir jusqu’à 2040. Elle a aussi fait la liste des investissements nécessaires à cette transition : véhicules et infrastructures. « Ces infrastructures représentent un coût énorme, explique-t-elle, et pour bien les dimensionner, il faut réaliser un vrai travail en amont, afin de cerner les justes besoins par rapport aux services qui devront être réalisés ».

 

Solène Grange, DG d’Iveco France.

 

Non sans rappeler qu’Iveco Bus misait sur un mix-énergétique dans sa stratégie commerciale, Solène Grange a aussi révélé que le TCO (Coût Total de Possession, ou coût du cycle de vie d’un produit) d’un véhicule électrique à batteries ne serait pas forcément plus élevé que celui d’un véhicule diesel sur 15 ans, grâce notamment aux économies d’entretien.

Elle s’est en revanche interrogée sur le problème de la valeur de reprise de ces nouveaux véhicules, et notamment sur le problème posé par les batteries, et a réclamé « des aides plus simples et ouvertes à toutes les entreprises ».

Une interrogation sur laquelle a bien sûr rebondi Cindy Baesen, directrice du financement de l’équipement chez Bpi France. « Les banques ont besoin d’être rassurées, explique-t-elle, car sur les énergies alternatives, nous manquons totalement de visibilité ». Et de pointer du doigt une technologie encore très jeune, un business model totalement nouveau, et un marché VO encore inexistant.

 

Cindy Baesen, directrice du financement de l’équipement chez Bpi France.

 

Cindy Baesen considère donc, pour stabiliser ce marché, qu’il est possible de jouer sur la durée des contrats et que, concernant le problème de la valeur de reprise (VR), il sera nécessaire « de se mettre autour de la table pour que chacun prenne sa part de risque ».

Pour Daniel Kunegel, président du groupe éponyme, « les entreprises ne pourront effectivement pas porter seules l’intégralité des risques de cette transition, et nous devrons passer par l’allongement de la durée des marchés ».

Un point de vue soutenu par Philippe Fournié, vice-président de la région Centre-Val de Loire : « Il faut arrêter les politiques d’échantillon, mettre en œuvre des engagements pluriannuels et développer une vision à l’échelle des territoires en travaillant à la fois sur les services, les infrastructures et le bon mix-énergétique »…

 

Daimler rappelle ses fondamentaux

 

Pour en terminer avec le chapitre sur la transition énergétique du TRV, la FNTV avait organisée un face à face entre Henri Paccalin, président de Daimler Buses France, et Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie sur le thème du « tout électrique ».

Ce dernier attaque d’ailleurs ce débat sans tourner autour du sujet. « Nous avons trop entendu l’idée que nous pourrions sans problème passer du tout diesel au tout électrique avant d’évoluer vers le tout hydrogène, explique-t-il. Il faut plutôt viser une transition s’appuyant sur un mix-énergétique en lien avec une cohérence géographique en circuit court ».

Attendu comme ardent défenseur du tout électrique la stratégie prônée par Daimler depuis maintenant quelques années), Henri Paccalin a finalement surpris son auditoire. « Nous pensons que c’est le mix-énergétique qui mènera à termes au tout électrique, a-t-il développé. Et concernant nos marques, il faut savoir qu’en septembre dernier, 94% de nos immatriculations n’étaient pas électriques. Certes, nous visons toujours une gamme entièrement électrique ou hydrogène d’ici à 2039, car les industriels ont besoin d’un vrai retour sur les colossaux investissements qu’ils ont consentis dans cette transition, mais nous avons toujours des offres pour chaque segment ».

Annonçant en conclusion que Mercedes-Benz présenterait bien  un e-Intouro en 2026, Henri Paccalin a finalement rappelé un des fondamentaux de l’économie : « nous avons juste besoin de visibilité ».

 

Tempêtes Kirk et Leslie. Carcept Prévoyance aide les salariés

Tempêtes Kirk et Leslie. Carcept Prévoyance aide les salariés

Carcept Prévoyance vient d’annoncer que les salariés des branches du Transport Routier (Marchandises, Voyageurs, Sanitaires) et du Transport Urbain impactés par les tempêtes Kirk et Leslie bénéficient d’un soutien sous la forme d’aide financière et d’accompagnement psychologique grâce à l’activation des dispositifs de solidarité du programme « Transportez-Vous-Bien ».

Face aux dégâts occasionnés par les tempêtes Kirk et Leslie, Carcept Prévoyance a en effet constaté que des salariés sont contraints d’être placés en chômage partiel ou obligés de se reloger.

Dans ces conditions, ils peuvent percevoir une aide solidaire de 1 000 € par salarié + 500 € par enfant à charge afin de faire face aux premières urgences.

Cette action sociale est déployée par les partenaires sociaux du Transport qui ont souhaité mobiliser les dispositifs de solidarité du programme de prévention santé « Transportez-Vous-Bien », ainsi qu’ils l’avaient déjà fait en juillet 2023 à la suite des émeutes de Nanterre, et en novembre 2023 dans le cadre des tempêtes Ciaran et Domingos et des inondations dans le Nord et l’Ouest de la France.

Déployé par la branche depuis 2017 et géré par l’institution de prévoyance à but non lucratif Carcept Prévoyance, le programme « Transportez-Vous-Bien » accompagne chaque année des milliers de salariés du secteur pour agir en faveur de leur santé (sommeil, gestion du stress, nutrition, maladies chroniques, aidants salariés, etc…).

Carcept Prévoyance mobilise par ailleurs une cellule de soutien psychologique accessible aux salariés du secteur et à leurs proches.

Pour bénéficier de ces dispositifs d’aide sociale, il est nécessaire :

  • d’être salarié(e) des branches Transport Routier et Transport Urbain et de cotiser auprès de CARCEPT Prévoyance du fonds de haut degré de solidarité du régime de prévoyance conventionnel,
  • de résider et/ou travailler dans un territoire en reconnaissance préalable de l’état de catastrophe naturelle (publication des arrêtés officiels).

Le bénéfice de l’aide n’est pas conditionné à un plafond de ressources, mais dépend de l’un ou l’autre de ces cas de figure :

  • L’habitation a été atteinte au point d’obliger le/les occupant(s) à se reloger.
  • L’entreprise employeuse sera fermée au moins 10 jours suite aux dégâts causés par l’évènement qui oblige l’employeur à déclencher le chômage partiel.

 

Norvège. Siemens va optimiser la flotte électrique d’Unibuss avec Depot360

Norvège. Siemens va optimiser la flotte électrique d’Unibuss avec Depot360

Siemens Smart Infrastructure vient de conclure un contrat avec Unibuss, l’un des principaux opérateurs de bus de la région du Grand Oslo, pour fournir sa solution Depot360 Managed Services afin d’optimiser sa flotte et son infrastructure de recharge.

Les services Depot360 de Siemens doivent répondre aux défis auxquels sont confrontés les opérateurs de bus électriques, tels que ceux liés aux conditions hivernales rigoureuses – courantes en Norvège – et à la nécessité d’une surveillance 24h/24 et 7j/7 de la recharge des véhicules.

Avec Depot360, Siemens veut garantir que la bonne quantité d’énergie soit fournie aux véhicules sans dépasser la capacité du réseau, tout en permettant également la surveillance à distance de l’état de recharge des bus pour des opérations stables et une consommation d’énergie réduite.

Depot360 fait partie de Siemens Xcelerator, une plateforme commerciale numérique ouverte « qui permet aux clients d’accélérer leur transformation numérique plus facilement, plus rapidement et à grande échelle ».

Unibuss, une filiale de la société de transport municipale d’Oslo Sporveien AS, elle transporte 70 millions de personnes chaque année sur 51 lignes de bus. L’entreprise possède l’une des plus grandes flottes de bus électriques des pays nordiques, avec 259 véhicules.

 

 

Grand Nancy. La Stan teste ses trolleybus Hess

Grand Nancy. La Stan teste ses trolleybus Hess

Le 16 octobre dernier, le réseau de transports collectifs Stan du Grand Nancy (exploité par Keolis) a procédé aux premiers tests de ses trolleybus Hess.

 

Il s’agissait plus spécifiquement de tester les lignes aériennes de contact de la Ligne 1, réinstallées courant septembre (par Equans) après avoir été supprimées en 2023, les « emperchoirs », mais aussi le mode sur batteries embarquées qui sera utilisé sur une partie de la ligne, non électrifiée.

 

Parallèlement, Keolis a annoncé que les conducteurs allaient commencer leur formation sur ces véhicules d’ici à la fin du mois d’octobre.

 

Enfin, la mise en service de ces nouveaux trolleybus est prévue pour le printemps 2025.

 

Keolis renouvelé par Orléans Métropole

Keolis renouvelé par Orléans Métropole

Le 17 octobre, Orléans Métropole a renouvelé sa confiance en Keolis en lui attribuant un nouveau contrat de six ans pour la maintenance et l’exploitation de son réseau de transport public TAO.

Ce contrat, d’une valeur cumulée de 493 M€, couvre l’ensemble des modes de transport de la métropole, incluant le tramway, les bus, les vélos, le transport à la demande (TAD), ainsi que les parcs relais et les VéloPark. Il prendra effet le 1er janvier 2025 et desservira 22 communes, représentant près de 300 000 habitants.

Dans le cadre de ce nouveau contrat, Keolis s’engage à introduire plusieurs nouveautés :

. Le lancement du service RésaNuit pour garantir des déplacements nocturnes pratiques et sécurisés. La création d’une liaison directe par car via l’A10, facilitant l’accès au pôle économique Pôle 45.

. La fusion des applications TAO afin de simplifier l’expérience utilisateur avec une plateforme unique. Le déploiement de vélos en free-floating pour encourager la mobilité douce.

 

. L’organisation de marches exploratoires avec des femmes ambassadrices pour renforcer la sécurité. Une expérimentation de vélotaxis en centre-ville pour un transport de proximité.

 

Cette nouvelle offre renforcée ambitionne de porter le nombre de voyages à 44 millions par an d’ici 2030, avec un réseau couvrant 14 millions de kilomètres exploités par Keolis.